The Jelly Beans

50🍬Merci, Citrus

« Joyeux anniversaire, nos vœux les plus sincères, nananana nanaaaa, joyeux anniversaire Citruuuuus ! »

Les applaudissements, les confettis dans les cheveux, l'ambiance folle qui règne dans notre salon alors que le gâteau est déjà en train d'être découpé...

Dehors, il fait froid et sombre. Comme dans mes premiers souvenirs.

C'était flou mais je me rappelle de la neige sous mes pieds nus et du noir m'enveloppant. Je frissonnais et les larmes faisaient un peu plus descendre ma chaleur corporelle...

Mais je me souviens de bras chauds qui me soulevaient et m'enlaçaient.

Je me souviens d'une douce odeur inspirant la sagesse mais également la tristesse. C'est la première fois que j'arrive à mettre des mots dessus.

J'ai toujours pensé que mon premier souvenir, c'était Roy dans sa blouse de chercheur qui venait me récupérer dans la neige.

Mais maintenant que j'ai l'esprit plus clair et conscience de nouvelles choses, j'ai l'impression que mon « autre moi » coincé à l'intérieur de ma tête veut me montrer la vérité.

La vérité, c'est que ce n'était pas les bras de Roy qui m'enlaçaient.

« Quel enfer que d'être né le jour de Noël. » m'avait-il dit.

Ce n'était pas la voix de Roy. Ce n'était pas ses cheveux, ni ses yeux levés vers le ciel.

Il n'y avait que de la mélancolie.

« Citrus ? Tu veux la plus grosse part ? »

Je sors de mes pensées et regarde mon tuteur avant de hocher la tête.

Autour de moi, mes amis font la fête. Ils sont heureux. Même sans une goutte d'alcool interdit par Roy, ils se chamaillent, dansent, font des jeux et ça depuis le début de la soirée alors que minuit vient de passer.

Peut-être que dehors il fait froid et sombre... Mais à l'intérieur, ici comme dans mon cœur, tout est chaleureux. Un bonheur que j'espère ne pas être éphémère et dont je profite à chaque instant.

Je chante au karaoké improvisé de Popcorn, je danse avec Kapu-Kapu, je parle de musique avec Cappuccino et je fais même une partie de cartes endiablée avec Puccino et Wild.

Toute la soirée n'est que joie et humour mais c'est Red qui nous surprend le plus. Ce dernier a mis son air naturellement menaçant au placard pour s'amuser avec tout le monde, surtout contre Kapu dans un battle de danse.

On s'est observé de nombreuses fois et même si j'ai profité de cette soirée avec tout le monde, je n'ai pas eu mon moment pour lui parler.

Après ma part de gâteau au citron meringué dévoré, je m'éclipse aux toilettes puis m'échappe par la porte d'entrée pour prendre un peu l'air. Mon souffle chaud se disperse dans l'air alors que je descends tranquillement les escaliers menant à la plage.

« J'étais sûr que tu étais là. » dis-je en approchant de cet homme tourné vers la plage.

Les mains dans les poches, ne tremblant pas un instant malgré le froid et l'absence de manteau sur ses épaules, Red tourne à peine la tête vers moi.

Je me retrouve à ses côtés, observant la mer éclairée par la pleine lune partiellement cachée par les nuages.

— Merci, pour tout ça. Encore. J'ai l'impression de passer mon temps à te remercier et à te devoir des choses.

— Tu ne me dois rien. J'ai fait ça parce que je savais que ça te ferait du bien. Et en apprenant la date de ton anniversaire, je me suis douté que tu n'avais peut-être jamais fait de vraie fête.