40🍬I'm your slave

367 77 108
                                    

Un verre de punch à la main, je me cache dans la pénombre des gradins alors que la piste de danse est remplie d'adolescents hypocrites qui, quelques semaines plus tôt, se moquait de moi me faisant tabasser par leurs sportifs préférés.

Tous en train de s'enjailler et de montrer leurs talents à la moindre occasion où les deux membres du comité de l'admission des Jelly Beans les regardent. Et, dès qu'ils sont occupés à autre chose, ça retourne à l'alcool et aux roulages de pelle sévères.

J'ai l'impression que les étudiants de l'Académie de Flavor City ont un sérieux problème avec le désir d'attention.

Tu me diras... T'es pas à mettre à part là-dessus, mon pauvre citron !

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Je sursaute alors que Popcorn agite sa chevelure blanche devant moi en rythme sur la musique. Ma meilleure amie semble avoir un coup dans le nez, comme les trois quarts des gens depuis deux heures, et se dandine sans but précis devant moi.

— T'avais pas dit que tu ne boirais plus ? me demande-t-elle en fixant mon verre.

— C'est mon premier et seul breuvage de la soirée.

— Ah ouais ?! Chapeau ! Limoncello l'arnaqueur ! Tu viens danser avec moi ?

— Y'a pas un risque que tu vomisses sur mes pompes ? Elles valent cher, t'as pas idée.

— Nope ! Promis juré, croix de bois croix de fer, si je mens, ta mère va en enfer !

Je rigole face à son état d'ébriété alors qu'elle me force à poser mon verre sur un banc et me traine sur la piste. Nous retrouvons Kapu-Kapu en train de taper son meilleur solo alors que des gens autour d'elle se moque en la montrant du doigt.

Mais elle s'en fout. Elle est comme ça, comme Pop, elle n'en a rien à faire des autres et vis à fond sa vie.

Je devrais prendre exemple sur ces deux filles.

J'essaie de danser avec elles tant bien que mal sans avoir l'air trop ridicule, me balançant en rythme un pied sur l'autre et agitant les bras pour suivre le mouvement...

Oubliant l'espace d'un instant que ma vie est inutilement compliquée.

« Tu devrais te sauver, petit citron ! » s'exclame soudain Kapu-Kapu contre mon oreille, me rendant presque sourd, lorsque la musique change et devient plus douce.

Je mets une demi-seconde de trop pour comprendre que déjà, je sens certains regards se braquer sur moi.

Oh non, le quart d'heure américain.

Quelques pas en arrière, pressé de retrouver les gradins, je suis vite rattrapé par une brune qui me tapote l'épaule, prête à m'inviter à danser un slow.

Elle ouvre la bouche mais s'interrompt et s'écarte soudainement en voyant Cotton Candy s'approcher de nous, comme si elle tenait une pancarte « chasse gardée » et qu'elle me pointait du doigt.

Je n'ai pas mon mot à dire et retiens un soupir alors qu'elle m'entraine au beau milieu de la salle pour un slow à la vue de tous. Plaçant correctement mes mains sur ses hanches et se collant à moi pour mieux me donner la nausée avec son parfum que je ne supporte plus.

Tu t'appelles « Barbe à papa » mais est-ce que ça t'oblige à sentir comme ça ? Est-ce que je sens le citron moi ?... Bon ok, ce soir, je sens une eau de toilette au citron noir MAIS c'est totalement différent !

— On finit la soirée ensemble, mon Limoncello ? me chuchote-t-elle en se mettant sur la pointe des pieds.

— Je comptais plutôt rentrer sagement avant la fin. Histoire d'être frais demain pour mon footing.

The Jelly BeansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant