16🍬Sexy eco+

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« J'ai appris que tu avais une copine. »

La pile de bouquins dans mes mains était tombée au sol alors que la bibliothécaire m'apostrophait du plus beau « chuuuut ! » de la décennie. J'étais à genoux devant elle, passant en revue les personnes ayant pu lui dire un pareil mensonge.

C'est en la regardant que j'avais eu cette impression bizarre : elle semblait s'en foutre et pourtant, ses yeux trahissaient une jalousie naissante.

J'avais réussi à la rendre jalouse, elle. Alors que je n'étais qu'en bas de la pyramide et elle, déjà au sommet.

— Qui t'a dit ça ?

— On s'en fout. Alors ? Parce que sinon c'est gonflé de m'inviter à chaque fois sur la grande roue.

— Elle n'est pas ma copine... C'est... Hum. C'est mon plan cul.

— Toi ?! s'exclama-t-elle avant de murmurer. Toi le geek, tu as un plan cul ?! Mais tu as l'air de passer ta vie devant un tableau à résoudre des équations ! Comment est-ce que t-

— Sympa, répondais-je froidement. Il se trouve que les geeks attirent les femmes, eux aussi.

J'étais en colère alors que je faisais glisser les livres à leurs places dans les étagères. Elle me suivait à la trace, les mains dans les poches de son jean et les sourcils froncés.

On était vraiment en train de s'engueuler pour ça ? C'était ridicule. On ne se fréquentait même pas. Personne dans l'Académie ne se doutait qu'on pourrait un jour se parler.

Ça m'exaspérait.

« Ok, tu sais quoi ? Rendez-vous à la plage ce samedi soir. Je n'ai pas la patience d'attendre la prochaine fête de l'automne pour t'avouer ce que je ressens. »



Je passe mes doigts sur mes paupières avant de bailler et d'observer Popcorn taper à toute vitesse ce que je viens de lui raconter.

Peut-être que c'était trop tôt pour la considérer comme une « amie » ? Peut-être qu'elle ne me fréquente que parce que je suis son sujet d'étude et rien d'autre ? Je m'y attendais aussi...

Qu'est-ce qu'y fait que deux personnes sont amis ?

Mais alors que je doute, ses yeux gris se détachent enfin de sa tablette pour me fixer, comme s'ils arrivaient à lire dans mes pensées. Pop me fait un sourire rassurant avant de poser sa main sur la mienne et de murmurer :

« T'as encore la trace de ton oreiller sur la joue. »

Ok, on est bien ami. Ou en tout cas de bons potes, c'est déjà exceptionnel pour un type aussi acide que moi.

— Donc je résume, commence-t-elle, tu es allé au cinéma avec Cotton Candy, une des filles les plus convoitées du bahut et en prime, elle t'a dragué comme jamais.

— « Touché ». Et ce n'était clairement pas de la drague... c'était... tendu.

— Tu parles de la situation ou de ton entre-jambes ?

— T'as vraiment aucune pudeur. Mais ouais, c'était « dur ».

— Ok et toi, l'adolescent n'ayant clairement plus aucune chance avec aucune fille de l'Académie parce que tu es catégorisé comme un pervers, et en plus une victime depuis le guet-apens, tu t'enfuis en la laissant seule ?

— Exactement.

— Suite à quoi tu te prends la pluie jusqu'à en tomber malade et à passer ton dimanche au lit ? Ce qui explique pourquoi tu n'as pas fait tes exercices d'aujourd'hui ?

The Jelly BeansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant