La Louve de la Grande Armée

Chapitre XIX: Thouars 1/2

            Moi de mai, fait ce qu'il te plait! Nous voici le 5 mai 1793! 

En ce qui concerne le chapitre, on voit un peu tout le monde, chacun à son petit rôle, les destins s'entre croisent et les liens se renforcent. Désolée pour l'irrégularité des postes, c'est mon dernier semestre et il est particulièrement chaud. Et puis divers obligations familiales n'arrangent rien, je n'ai plus beaucoup de temps pour écrire. Mais je continuerai jusqu'au bout! 

Dîtes moi si la longueur des chapitres vous convient!

En espérant que vous vous portez bien malgré ce cher COVID...

***

- Madame... C'est l'heure...

- Encore une petite minute Claire... 

- Ce n'est point Claire qui vous parle Madame...

    Maud ouvrit les yeux un instant trop tard. Elle ne put rien faire face à la subite aspersion glacée qui lui fit pousser un grand cri de surprise. Marigny, car c'était bien lui, recula immédiatement en riant. Henri aida aussitôt Maud à se relever, tandis que Lescure esquissait un sourire. Ce dernier et Marigny revenaient tout juste de Clisson où ils avaient levé de nouvelles troupes sans beaucoup d'efforts. 

- Et aucun gentilhomme pour me prévenir de cette farce? S'exclama la jeune femme en frissonnant. 

Henri qui se montrait si courageux face à l'ennemi, ne sut qu'ouvrir la bouche, tentant une excuse mais ne laissa échapper qu'un long "Euh" fort peu convaincant. Marigny redoubla d'hilarité. Son rire gras résonnait dans les bois comme le tonnerre.

 En enlevant sa veste, Maud dépitée aperçut la gourde de son fils. Plus rapide qu'un chat, elle bondit sur l'objet et se mit à poursuivre les généraux aussi rapidement que lui permettait sa robe trempée. Lescure se mit à l'abri, alors que Marigny et Henri préférèrent répliquer. 

Maud se voyant cernée hurla:

- Guériniens! Venez à la rescousse de votre Baronne!

             Surgissant alors des bois, une Claire toujours aux aguets apparut aussitôt, finissant de se coiffer de son bonnet. Elle fut partagée entre le soulagement que ce ne soit pas par des Bleus que sa maîtresse fusse encerclée et la surprise de voir ces généraux si sérieux, en pleine bataille d'eau, à quelques heures du combat. Après un court instant d'indécision, elle se laissa gagner par l'hilarité générale et se jeta dans la mêlée, accompagnée de Grégoire qui avait trouvé des seaux remplis d'eau destinés aux chevaux. Les Guériniens se mirent en triangle, surveillant leurs attaquants qui sautillaient autour d'eux. Des soldats de toute l'armée angevine étaient là pour acclamer les différents chefs. Margoton était le plus virulent à supporter sa Baronne. Cette dernière ne le déçue pas, elle évita Marigny et aspergea la figure d'Henri. Claire profita de cette diversion pour le déstabiliser et Grégoire acheva le travail en le faisant tomber à terre. Grégoire à califourchon sur le général l'obligea à déclarer forfait dans un grand éclat de rire. De son côté Maud, après quelques essais infructueux, sauta sur le dos du chef d'artillerie et vida le contenu de sa gourde dans le cou de son adversaire. Trempé et frigorifié, le chef d'artillerie demanda humblement sa grâce. 

- Bonjour Messieurs, Mesdam... Mais que ce passe-t-il donc ici? S'exclama d'Elbée. 

       Le vendéen, accompagné de Cathelineau, Stofflet et Bonchamps qui regardait Maud d'un air consterné, toisait ses amis du haut de son cheval. Ils étaient tous habillés et prêts à guerroyer au contraire de Maud, Henri et Marigny. Finalement, Cathelineau se mit à rire, d'un rire franc et clair qui faisait tellement plaisir à entendre dans ces temps durs. Il fut rejoint aussitôt par Marigny qui y voyait la porte de son Salut. Bientôt, tous les soldats pouffèrent à part Stofflet qui n'aimait guère la plaisanterie et Lescure qui rougissait légèrement. Henri était encore au sol, Grégoire lui écrasait l'abdomen sans vergogne, la Baronne ruisselait de partout, Stofflet grondait, Cathelineau continuait de rire et d'Elbée et Bonchamps se soutenaient mutuellement dans leur désespoir.