Come back Home - Pavard

Chapitre 48

Je cherchais sur mon portable le magasin le plus proche pour remplir le frigo et nous faire un petit déjeuner digne de ce nom. Mais à mon plus grand désarroi, la maison étant située dans les hauteur de la ville, elle était donc assez loin des supermarchés et la seule façon de s'y rendre était avec une voiture.

Benjamin dormait encore, nous nous étions couché assez tard hier et je ne voulais pas le réveiller pour aller faire des courses. Il méritait de dormir et de se reposer.

Mon regard se posa sur les clés de la Porsche qui été posé sur la table du salon. J'hésitais un instant en me rappelant la tête qu'il avait fait hier soir lorsque je n'arrêtais pas de lui demander si je pourrais la conduire. Il avait été assez direct en refusant ma demande. Selon lui, je ne serais pas en mesure de maîtriser la bête.

Quel sexisme !

J'enfilais rapidement mes converses blanches, attrapais mon sac à mains et les clés. Je me précipitais vers l'extérieur et grimpais rapidement dans la voiture. Je procédais dans un premier temps au réglage, les mains tremblantes et après avoir repris ma respiration, je mis en route le moteur.

- Aller, on va juste faire les courses... Pas l'emboutir..., me rassurais-je.

Je sortis prudemment le véhicule de la propriété et suivis les indications du GPS pour sortir de la zone résidentielle dans une allure plus que modérée. Je fus bientôt lâchée sur la voie rapide, mon pieds appuya légèrement sur l'accélérateur et je me sentis me coller à mon siège. Strictement rien à voir avec le 4x4 de Benjamin.

Je ne pris pas le temps d'observer les paysages qui s'offraient à moi, trop occuper sur ma conduite et j'arrivais rapidement sur le parking du supermarché Casino. Mon arrivée ne passa pas inaperçu à cause du rugissement du moteur et du modèle de la voiture. Et puis... qui viendrait faire ses courses au Casino en Porsche ?

C'est donc mal à l'aise que je me garais et sortis rapidement de la voiture. Je sentis le regard des gens me détailler alors que je fermais le véhicule et me précipitais vers l'entrée du magasin.

J'attrapais un caddie et le rempli petit à petit en traversant les différentes allées du magasin. Je pris le nécessaire sans trop le remplir, et me dirigerais vers la caisse. Je fus contente de régler les achats en sachant pertinemment que si Benjamin m'avait accompagnée je n'aurais pu payer.

Les mains remplis de sac de course, je marchais tranquillement dans le parking vers la voiture. Je vis deux hommes qui détailler la voiture, observant la carrosserie. Une fois proche de celle-ci, je la déverrouillais sous leurs regard surpris et fourrais l'ensemble des courses dans le coffre arrière. Je les saluais légèrement gênée de cette attention et grimpais rapidement derrière le volant.

Je sortis en trombe, sans le vouloir, du parking et repris le chemin du retour. Plus rassurer qu'à l'allée, je baissais la vitre et sentis la brise s'engouffrer dans le véhicule. Je tapotais le volant en rythme avec la chanson qui passait à la radio. Au feu rouge, je laissais mon regard détailler la côte. Le paysage était magnifique, la couleur de la mer n'avait rien à voir avec celle du Nord ou même celle de Normandie que j'avais vue récemment. Et dire qu'il y a moins de 24h, j'étais encore dans ma boutique dans mon village. Me voici à présent conduisant un modèle de voiture à six chiffres.

Le trajet du retour fut tout aussi rapide, mon escapade n'avait pas durée plus d'une heure. Lorsque je rentrais à la maison, celle-ci était toujours silencieuse. Benjamin devait encore dormir.

Je déballais les courses et entrepris de nous préparer un petit déjeuner tardif. Au menu, des œufs, du café et des crêpes. Je me débarrassais premièrement de mes chaussures, attachées mes cheveux, relever les manches de ma chemise et me mis au travail.