Come back Home - Pavard

Chapitre 44

Je rajoutais quelques iris au bouquet que je tenais dans les mains et me retournais vers la femme qui se tenait de l'autre côtés de mon comptoir afin qu'elle me valide cette composition.

- ça sera parfait ! s'exclama la femme d'un certains âge en me souriant, faisant ainsi plisser les traits vieillie de son visage.

Je lui souriais en retour et me retournais de nouveau, dos à elle, pour emballer le bouquet. J'entendis le tintement de la porte de ma boutique et retournais seulement le visage pour voir qui était la personne qui venait de passer le pas de la porte.

Sans aucune surprise, il s'agissait de Benjamin et a en voir son visage fermé, il était énervé, en colère. Il posa son regard noir sur moi et ouvrit la bouche, s'apprêtant à dire quelque chose. Je lui lançais un regarde de biais, lui indiquant la présence de la cliente et qu'il devait attendre avant de faire un scandale.

Je reportais mon attention sur les fleurs dans mes mains, enroulant le papier autour, scotchant les bords puis une fois satisfaite de mon travail, je me retournais de nouveau face aux personnes présentes.

Je tendis le bouquet à la cliente, lui indiqua le montant et elle me tendit un billet. Benjamin soupirait ostensiblement, montrant son impatience. Je relevais juste les yeux et lui lançais un regard noir à mon tour. Qu'il soit énervé contre moi je comprenais, mais qu'il débarque ainsi dans ma boutique et si ouvertement impatient que je finisse ma tache m'horripilais.

La femme me remerciait une dernière fois et prit enfin le chemin de la sortie, sous le regard impatient et toujours énervé de Benjamin. Il n'attendit même pas que la porte d'entrée ne se ferme complètement pour me tomber dessus.

- Tu m'explique pourquoi tu évite tout mes appels et ne réponds pas à mes messages ?

- Tu devais passer du temps avec ta famille et non perdre du temps avec moi.

- Quoi ? Perdre du temps avec toi ? s'écria-t-il.

Je soupirais et fermais les yeux un instant, essayant de rester calme.

- Ok, ma formulation n'était pas adéquate. Profiter d'eux ne veux pas dire m'envoyer des messages.

- Pourquoi tu me repousse ?

- Je ne te repousse pas ! m'écriais-je, C'est Alice ! Elle veux passer du temps avec toi, avec son frère ! Je ne veux pas m'interposer et empêcher ma meilleure amie de voir sa famille complète ! Est-ce que tu peux comprendre ? Elle ne te manque pas, à toi ?

- Je ne vois pas où est le problème, on réussissait à gérer avant. Alors je ne vois pas pourquoi nous n'y arriverons pas cette fois-ci.

Je laissais un soupir de frustration et d'énervement s'échapper de mes lèvres, serrant les poings sur mon comptoir.

- C'est tellement différent d'avant, déclarais-je plus amèrement que je ne l'aurais voulus.

Il me dévisageait, ne comprenant pas pourquoi je trouvais cette situation différente de ce que nous avions avant son départ 3 ans auparavant.

- Tu es ici en coup de vent. Tu n'es pas souvent ici. Alors il est légitime, en tant que soeur, qu'elle souhaite profiter de toi quand tu reviens ici. T'es vraiment con !

- Tu m'en veux...? murmura-t-il en me dévisageant.

- Quoi ? demandais-je surprise de son changement de ton.

- Tu es en colère contre moi car je vais repartir...?

- Oui ! Non... Je ne sais pas.

Je baissais le visage, plantant mon regard sur mes mains toujours crispés sur le comptoir.