Chapitre 3

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On se fixait. Aucun de nous deux ne sait quoi dire ni quoi faire. L'ambiance en devenait embarrassante.

Il se tient donc devant moi, vêtu d'un simple short et tee-shirt. Ces cheveux sont plus ébouriffés que la dernière fois. Il a encore les yeux légèrement endormi. Merde, Alice m'avait pourtant jurée que personne n'était à la maison.

- Je ne savais pas que tu passais.. déclare-t-il simplement.

Sa voix résonne dans ma tête. Je ne peux soutenir son regard et fuis le contact visuel. Il attend, me fixant toujours.

- Je... J'attendais ta sœur..

Il hoche la tête. Aucun de nous n'a encore bougé. Je ne peux pas restée là, avec lui dans la même pièce, si proche. Il faut que je bouge, que je m'en vais. Loin de lui. Mon corps a du mal à répondre mais la peur de souffrir de nouveau est plus forte.

Je bouge enfin et me précipite pour récupérer mes affaires sur le canapé.

- Je dois partir.. m'écriais-je en me dépêchant de sortir de cette maison.

- Juliette, attend !

Sa voix claque dans l'air, plus ferme que précédemment. Je me stoppe alors avant d'arrivée dans le hall d'entrée mais je ne me retourne pas pour autant. Je sens son regard sur moi. Je ne peux pas l'affronter.

- Pourquoi tu me fuis encore ? demande-t-il.

Il se fou de moi ? Je retiens un rire nerveux entre mes lèvres. Je lève les yeux au ciel. Est-ce qu'il se rend compte de l'énormité de ce qu'il vient de me dire ? La colère se diffuse alors dans l'ensemble de mon corps et je me retourne pour lui faire face.

- Je te fuis comme tu l'as fait en partant à Stuttgart.

Mes paroles sont dures et empli de haine. Il continu de me fixer et déclare simplement :

- Je n'aurais jamais eu deux occasions pareilles dans ma vie. Je ne pouvais pas la refuser..

Ces paroles me rendent encore plus folle que je ne le suis. Comment peut-il parlé d'une occasion alors que la situation était grave à ce moment ? Je ne peux contenir ma rage et lui hurle alors dessus. Laissant déverser un flot de parole de reproche.

- Tu m'as abandonné ! Tu es parti au moment où j'avais le plus besoin de toi ! J'avais juste besoin de toi...

Je ne peux contenir les larmes qui affluent. Ce passage de ma vie est trop douloureux.

- Comment as-tu pus partir dans un moment pareil ? Je ne te le pardonnerais jamais ! Ma famille ne compter donc pas pour toi ? Il ne comptait pas pour toi ? Tu étais comme son fils pour lui... Vous étiez ce qui compter le plus pour moi... J'ai tout perdu ce jour-là. Je te hais Benjamin Pavard.

Je me précipitai alors vers la sortie de la maison, lui me suivant sur les talons, m'appelant en vain. Alors que je dévalais les escaliers de la maison, il attrapa mon bras. Le contact de sa peau sur la mienne me brula. Je fis alors volteface.

- Je t'interdis de me toucher !

- Juliette, écoute-moi s'il te plaît.

- Je n'en ai que faire de tes excuses. Tu ne peux pas revenir en arrière. Lâche-moi !

Le bruit d'un crissement de pneu se fit alors entendre. Une portière s'ouvrit et mon nom fut crié. Kevin. Je me retournais alors.

- Lâche là immédiatement Pavard, s'écria Kevin en s'approchant rapidement de nous.

Je me retrouvais alors entre les deux garçons. La mains de Benjamin retenait toujours mon bras, m'empêcha de bouger.

- Mêle toi de ce qui te regarde, grogna Benjamin.

- Elle n'est plus à toi. J'étais là moi. C'est moi qui ai pris soin d'elle quand tu es parti. Tu lui as déjà fait assez de mal comme ça.

Benjamin me repoussa alors sur le côté, me décalant de l'angle de Kevin. Il manquait plus que ça ! Qu'ils se battent ! Tout mais pas ça. Cette journée tournée au cauchemar.

C'est évidemment Benjamin qui amorça le premier coup et Kevin ne se fit pas prier pour répliquer.

J'avais beau hurler, de leur dire d'arrêter, ils finirent bientôt à terre. C'était à celui qui prendrait le dessus.

- Je vous en prie les garçons arrêter ! suppliais-je ne sachant pas quoi faire pour les séparés.

Une voiture rouge s'engagea alors dans l'allée du garage, se stoppant rapidement en voyant la scène. Alice sorti alors et se précipita vers nous.

- Mais qu'est ce qui se passe ? s'écria-t-elle surprise.

- Je ne sais pas comment faire pour les arrêter.. Dis-je paniquée.

- Attrape Benji, je m'occupe de Kevin, ordonna Alice.

Dans la précipitation, mon cerveau n'analysa pas sa demande. Il fallait à tout prix les séparés. Je me précipitai donc vers Benjamin, mes mains agrippèrent sont tee-shirt et le tirèrent en arrière. Une fois qu'il fut séparé de Kevin et hors de sa portée, je me positionnai face à lui. Une de mes mains atterrit alors sur son torse, ma seconde main attrapa sa nuque. Lui faisant baisser son regard sur moi afin d'éviter qu'il cherche à retourner dans la bagarre. Du haut de ces 1m87, il me dépasser de deux têtes.

- Calme-toi, je suis là. Murmurais-je dans la foulée.

Ce geste nous surpris tous les deux. Il vrilla son regard interrogateur dans le miens et nous restâmes stoïque.

Dans le plus profond de son regard, je me retrouvais alors trois ans et demi en arrière. Quand tout était encore magique et idyllique. Les moments passés ensembles, les rires, les sourires et la complicité qui nous liaient. Mais plus fort que ça, l'amour.

Comment a-t-on pu en arriver là ?   

Comment a-t-on pu en arriver là ?   

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Come back Home - PavardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant