Chapitre 1

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Le tintement de la porte d'entrée de la boutique se fit entendre. Rompant ainsi le seul bruit, une musique sortant de la radio.

- J'arrive ! m'écriais-je en essuyant mes mains sur mon tablier.

J'abandonnais mes outils et me dirigea vers l'avant de la boutique. Je saluai alors l'homme qui venait d'entrée.

- Bonsoir Juliette, dit-il en me souriant.

- Bonsoir Monsieur Le Maire, je vous ai préparé le bouquet de rose pour votre épouse. Je vais vous le chercher de suite.

Je lui souria en retour et retourna à l'arrière-boutique. Je récupérai le dit bouquet de rose que j'avais préparé plus tôt et revins sur mes pas. Je le déposais alors sur le plan de travail. Tout en faisant quelques manipulations sur ma caisse, je discutais avec entrain avec Le Maire de ma petite bourgade. Cette ville se située au nord de la France, proche de la frontière belge. Une ville plutôt comparable à un village. Les gens y naissaient et y vivaient jusqu'à leur mort. Il était rare que des personnes partent vivre ailleurs. Tout le monde se connaissait, c'était à la fois un avantage et un inconvénient. Mais il y faisait bon vivre. Je m'y plaisais et je ne me voyais pas quitter ma petite ville.

- Et voici ! Dis-je en encaissant et en lui tendant le bouquet, vous saluerez votre épouse pour moi. Bonne soirée !

Il me salua et quitta la boutique les bras chargés. Je remis en place l'une de mes mèches derrières mes cheveux et entrepris de fermer la boutique. J'enlevai mon tablier et le déposai sur une chaise, coupai la radio et fermai l'ensemble des lumières de la boutique. J'attrapai mon sac à mains et mes clés et sorti une fois l'alarme mise en route.

La nuit n'était pas encore tombée mais la fraicheur était déjà présente. Je traversai la rue et entra dans ma voiture. J'allumais le moteur et enclenchai une vitesse, direction mon petit chez moi. Je n'habitais pas loin de mon travail. Mon téléphone se mit alors à sonner, j'appuyais sur un bouton placé sur le volant afin de pouvoir répondre en toute sécurité.

- Salut ma poule ! s'écria la voix de ma meilleure amie, emplissant l'habitacle de la voiture.

- Salut Alice ! dis-je en souriant.

- Mes parents vous invites à diner à la maison, ta mère est déjà là.

- Ok, laisse-moi juste le temps de me changer et j'arrive.

- D'acc' A toute ! déclara-t-elle impatiente

Alice et moi nous nous connaissions depuis notre plus tendre enfance. Nos parents étaient amis bien avant notre naissance, il était donc normal qu'on finisse lié comme les doigts de la main. Alice avait toujours eu ce petit grain de folie, toujours un peu fofolle. C'était un vrai contraste avec moi ou même son frère. C'est vrai qu'en y regardant de plus près, il n'y avait qu'elle dans sa famille à être extravertie. Mais j'appréciais cette folie chez elle.

Je me dépêchai donc de rentrer chez moi afin de ne pas arriver trop tard. Une fois dans mon appartement, je filais sous la douche et mis des vêtements propres. Je démêlais mes cheveux et me maquilla légèrement. Je n'avais pas besoin de me mettre sur mon 31. Les dîner chez Alice et sa famille était une habitude. Je pouvais même y aller en pyjama ! Mais ce soir restons quand même présentable.

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Je me garais dans l'allée du garage. Alice vivait encore avec ces parents. Malgré ces 24 ans elle ne se sentait pas encore de prendre son indépendance, à la différence de moi, qui une fois la majorité atteint, je m'étais installée dans mon chez moi.

J'éteignis mes phares et quittai la voiture. Je grimpai les quelques marches et entra dans la maison sans avoir le besoin de sonner.

- C'est moi ! m'écriais-je en essuyant mes pieds et en enlevant mon manteau.

Des exclamations se firent entendre dans le salon. Je me dirigeai alors vers le bruit et découvris tout le monde dans le salon devant la télévision. Ils se levèrent pour m'accueillir. Je fis la bise à Remi, le père d'Alice, puis Hélène, sa mère. Alice me fit un signe de loin. Et ma mère m'embrassa sur la joue. Je pris place près d'Alice, affalée dans le canapé.

- La journée s'est bien passée ? Questionna Rémi.

- Oui, j'ai eu beaucoup de commande. C'était une journée bien rempli !

- Nous sommes content que les affaires marchent bien, souri Hélène.

Je souri en retour et échangea des banalités avec l'ensemble des personnes présentes. Jusqu'à cette remarque, incompréhensible.

- Nous sommes contents que tu sois venu fêter ça avec nous Juliette. Déclara simplement Rémi, tout sourire.

Je le dévisageais, ne comprenant pas ce qu'on devait fêter. Je me retournais alors vers Alice qui essayer de se faire toute petite. Lui posant la question silencieusement. Mais elle fit comme si de rien était, fuyant mon regard.

- Je vais chercher les coupes pour le champagne ! S'écria-t-elle avec son habituel débordement d'énergie.

- Je t'accompagne ! dis-je en m'élançant à sa suite.

Je la talonnai, rentrant à sa suite dans la cuisine. Elle se précipita vers l'étagère, l'ouvrit et entrepris de sortir les coupes.

- Je n'ai pas compris la remarque de ton père. On a un truc à fêter ? Demandais-je, puis en cherchant la raison, Tu as signé un CDI à l'usine ?

- Non.. Dit-elle tout en continuant de sortir des coupes.

Une coupe, deux coupe, trois, quatre, cinq... Six ?

- Bah c'est quoi alors ? questionnais-je, Et pourquoi tu as sorti six coupes de champagne ? On est que cinq. Attend tu t'es remis avec Pierre ? T'as pas fait cette connerie ?

- Non non. Dit-elle en me dévisageant, sachant très bien que c'était une connerie monumental ce mec. Tu veux bien m'aider à les ramenés dans le salon ?

Elle m'indiqua d'un regard les coupes restantes sur le plan de travail et ses mains déjà pleines.

- Alice, qu'est ce qu'on fête ? demandais-je en soupirant.

- Nous vous confirmons donc le nom des 23 joueurs retenu pour la coupe du monde de Football 2018, il s'agira donc : Hugo Lloris, Steve Mandanda, Alphonse Areola, Djibril Sidibé, Benjamin Pavard......

Rémi avait augmenté le son de la télévision, la fierté d'un père pour son fils. Je compris alors immédiatement. Je m'étais figée, mon regard se reporta sur Alice qui mordillait nerveusement sa lèvre. Mon regard fit l'aller-retour entre le nombre de coupe de champagne et l'annonce de la télévision.

- Alice, ne me dit pas que... murmurais-je.

- Il se peut que si... déclara-t-elle mal à l'aise.

Et soudain, nous entendîmes la porte d'entrée de la maison s'ouvrir puis se refermer dans un claquement.

- Salut tout le monde, je suis rentré ! s'écria une voix dans le hall d'entrée.

Sa voix. 

 

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Come back Home - PavardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant