kissed by the baddest bidder

Chapitre 24

Le soleil commençait à se coucher et je me couvris un peu plus pour me balader sur la plage.

Même si j'avais passé la journée plutôt seule et renfermée, il me fallait encore du temps, plus de temps pour me retrouver avec moi-même.

Mieux me comprendre et savoir ce dont j'avais besoin et envie.

Arrivée à la plage, mon corps se détendit légèrement, la vue de l'horizon me donnait l'impression d'être libre.

Curieuse, j'enlevai mes chaussures et trempai mes pieds dans l'eau.

Gelée.

Mais ça ne m'empêcha pas de continuer mon chemin au bord de l'eau.

L'arrivée soudaine de Taehyung me perturbait bien trop.

Moi qui appréciait tant la compagnie de Jeongguk, l'avais-je utilisé pour couvrir ma peine ?

Difficile à dire, mon affection envers Jeongguk et mon bouleversement quant au retour de Taehyung me perdait.

Si l'un possédait toutes les qualités possibles, l'autre avait entre-ouvert les portes de mon cœur.

Taehyung, lui qui, malgré tout, m'avait sauvée, protégée de tant de dangers.

De le découvrir de plus en plus, de casser sa carapace, ça me faisait vibrer.

D'autant plus que ce que j'y découvrais m'attirait.

Jouer le méchant, l'autoritaire ou encore le fier, ça n'était pas celui qu'il était dans son cœur.

La pureté de son geste, pour m'avoir achetée, me le disait, me le chuchotait.

Mais avec tout le passé, comment ne pas l'assimiler à mes malheurs ?

J'arrêtai mon chemin et me posai sur le sable.

Jeongguk, lui, avait tout, contrairement à Taehyung il rayonnait de bonheur, de joie.

Mais sa personnalité n'était-elle pas trop parfaite pour compenser mes blessures ?

Pour m'avoir blessée si fort, à quel point Taehyung avait-il sa place dans mon cœur ?

Que faire ?

Tout abandonner ? Refaire ma vie ailleurs ?

Et Lee ? Jimin ? Namjoon ? Les autres ?

Encore des larmes sur mes joues.

Décidément.

À l'aide de mon pull, je les essuyai.

Cette pression devenait invivable.

Je fixai le soleil couchant.

Quel apaisement.

Une main se posa sur mon épaule droite, m'arrachant un cri de peur.

??? : D-Désolé ... Je ne pensais pas te faire autant peur.
Moi : Jimin.
Jimin : Tu pleurais ? Lucie, qu'est-ce qu'il ne va pas ?
Moi : Je ne sais plus où j'en suis, ce que je dois faire. Rien ne change. Au fond, rien n'est guéri.
Jimin : Qu'est-ce que tu prévoyais ?
Moi : Tout quitter et construire une nouvelle vie.
Jimin : O-Oh ! Mais Lucie ...
Moi : Je n'en serai jamais capable, j'ai trop à perdre.

J'entourai mon bras autour du sien et posai ma tête sur son épaule.

Jimin : C'est agréable ici.
Moi : Tu as bien fait de venir, ça me fait plaisir que tu sois là. Merci.
Jimin : C-Ce n'est pas vraiment mon idée ...
Moi : Comment ça ?

Je relevai la tête, étonnée.

Jimin pointa du doigt derrière-lui.

Taehyung était là, au téléphone.

Il nous vit et raccrocha immédiatement.

Mais ne vint pas.

Il resta planté là, à me regarder intensément.

Jimin : Il p- ?
Moi : Oui, dis-lui de venir.

Jimin me regarda surpris.

Il se leva et fit signe à Taehyung de venir tout en repartant à la villa.

Le temps qu'il arrive, je concentrai à nouveau mon regard sur le coucher de soleil.

Sa présence se fit de plus en plus apparente.

Jusqu'à ce qu'il soit assis à côté de moi.

Son corps était légèrement contre le mien.

Nous n'échangions pas un mot durant quelques minutes, absorbés par la mer.

Taehyung : Je n'ar-.
Moi : Je t'en veux.

À moi de m'imposer.

Moi : Pour ta façon d'être avec moi, ton mépris, tes méchancetés et tes humiliations.
Moi : M'avoir achetée me rend reconnaissante à jamais envers toi, qu'importe la raison, je sais bien qu'il aurait pu m'arriver de terribles choses si tu n'avais pas été là.
Moi : Mais malgré ça, malgré ta façon odieuse d'agir avec moi, malgré Sabrina, malgré tout.
Moi : Je n'arrive pas à t'oublier.
Moi : Tu m'as poussé à prendre confiance en moi et à m'imposer dans un milieu qui m'était totalement inconnu, un milieu que j'admirais, juste pour voir ta réaction.
Moi : Des réactions et actions stupides qui ne correspondent pas à ce que je vis habituellement, mais j'ai aimé.
Moi : Tu m'as rendue accro à ta possessivité, aussi malsaine soit-elle, je me sens importante comme ça.
Moi : Le regard que tu as posé sur moi le jour où j'ai parlé devant tes collaborateurs ou bien lors l'évènement au casino, ce regard me faisait croire que je valais quelque chose.
Moi : De découvrir un peu plus, même si ça n'était quasiment rien, en savoir plus sur toi chaque jour m'intriguait, jusqu'à ce que je sois sûre de l'homme bien que tu es.
Moi : Et c'est ce qui me coince.
Moi : Tu as rentré un pied dans mon cœur et ça me fait autant mal de te laisser y être que de vouloir t'en sortir.