Fausse petite amie

Chapitre 8

Je suis actuellement à l'hôpital avec Alice. Pourquoi? Parce que ma mère a eu un accident, mon père est également présent. Il m'a expliqué qu'elle voulait me faire une surprise et venir me voir car je n'étais pas bien et le taxi a grillé un stop. Et boum, accident...
Un médecin arrive vers nous et demande à parler à mon père. Il reste une bonne dizaine de minutes à discuter sûrement de l'état de ma mère. Mon père revient vers nous, il nous explique ce que le médecin lui a dit: ma mère va s'en sortir, heureusement le taxi ne roulait pas vite malgré l'infraction qu'il a commis. Ma mère va devoir rester quelques jours à l'hôpital, elle a tapé sa tête et a pris quelques débris de verre dans les bras mais elle n'a rien de grave, elle pourra reprendre le travail dès la semaine prochaine car ses blessures ne sont pas profondes.

Avec Alice et mon père nous nous dirigeons vers la chambre de ma mère qui dort paisiblement. Le médecin nous as dis qu'elle ne se réveillera pas de suite à cause des médicaments administrés. Mon père lui parle lui disant qu'il avait hâte de la revoir et qu'il trainerait le conducteur du taxi au tribunal car elle aurait pu y perdre la vie s'il roulait plus vite. Il sortit les yeux brillants signe qu'il a envie de pleurer. Alice reste à mes côtés, aucune de nous ne parle. Nous entendons alors quelqu'un toquer, je pensais que c'était une infirmière mais c'était Peter. Que faisait il ici? Alice sortit toujours sans un mot. Je ne comprends pas ce qu'il fait là ni même comment il savait que je me trouvais là.

Comme s'il lu dans mes pensées il me dit:
« Peter: Alice m'a envoyé un message...
Moi: Oh... comment t'as eu son numéro?
Peter: Je ne l'ai pas, elle m'a prévenu sur messenger.
Moi: Pourquoi être venu? Tu n'es pas obligé d'être là. »
Il hausse les épaules ne répondant pas à ma question. Je suis assise sur un fauteuil près de ma mère, Peter lui, toujours devant la porte il s'approcha de moi et me pris la main, une larme coula sur ma joue qui atterrit sur la main de mon ami, car oui je pense que nous sommes amis à présent. Il resserra son emprise sur moi comme pour me rassurer. Je sentis alors les larmes monter, je ne voulais pas m'effondrer. Pas devant lui. Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état...
« Tu peux pleurer tu sais? » il me dit cette phrase et me pris dans ses bras et me serra contre lui. Je ne pu me retenir et mes larmes coulèrent. Cela dura une vingtaine de minutes, je le regarde, mes yeux rougis par les larmes versaient plus tôt et je lui fis un léger sourire.

On rejoignit mon père et Alice qui nous attendaient dans le couloir. Je les regarda et hocha la tête pour leur confirmer silencieusement que j'étais prête à partir. On se dirigea vers la sortie dans un silence de plomb. Personne ne parlait, je sentis une main se glisser dans la mienne, je n'ai pas besoin de relever la tête pour savoir que cette main appartient à Peter. On se sépara lui et moi dehors, devant la porte de l'hôpital. Mon père pris la parole et brisa le silence:
« Papa: Tu veux rester avec nous?
Peter: Je ne veux pas vous déranger ni m'imposer. »
Il s'approcha de Peter et il s'éloigna avec lui nous empêchant, Alice et moi, d'entendre leur conversation.

« Alice: Comment tu te sens?
Moi: Je suis effondrée, juste l'idée de la perdre me brise...
Alice: Mais elle est toujours là, tout va se régler.
Moi: Mh. »
Les garçons se rapprochèrent de nous mettant fin à notre conversation. Peter monta dans sa voiture et moi dans celle de mon père accompagné de ma meilleure amie. Il la ramena chez elle et on rentra à la maison.

J'entre et ne remarqua pas que Peter était présent. J'allais monter les escaliers pour me diriger dans ma chambre mais une voix, sa voix, me sortit de mes pensées:
« Peter: Je peux venir?
Moi: Oh, tu es là?
Papa: Oui, je l'ai invité, il va passer la nuit ici. »
Je ne réponds pas et me dirige vers ma chambre. J'entre dans celle ci, referme la porte derrière moi et je m'allonge sur mon lit.

J'entends la porte s'ouvrir, sans même me relever je sais de qui il s'agit. Peter. J'ignore pourquoi il est là, pourquoi il est venu et ce qu'à pu lui dire mon père pour convaincre cette tête de mule. Je sens le lit s'affaisser signe qu'il s'est assis près de moi, je quitte des yeux le plafond que je fixais et le regarde.
« Moi: Pourquoi t'es venu?
Peter: Pour toi?
Moi: La vraie raison. J'ai vu que tu ne voulais pas rester quand mon père t'a proposé alors qu'est ce qu'il t'a dis pour faire changer d'avis un mec aussi borné que toi?
Peter: Si tu veux tout savoir il m'a dit qu'il m'appréciait et qu'il voyait qu'au fond de toi, t'étais brisée, et pas seulement à cause de ta mère. Que t'avais besoin de soutiens, que tu avais besoin de moi... alors j'ai accepté, après tout, on est ensemble non?
Moi: Mh, je vois. »

Un silence se fit. Pourquoi mon père lui avait il dit ça. Des souvenirs que j'aimerai oublier remontèrent. Je sentis une larmes glisser sur ma joue, je l'essuya rapidement avec ma main avant que Peter ne la voit mais il semblerait qu'il l'ait vu car il m'attrapa la main, il me força à me relever, il me regarde droit dans les yeux, j'essayais d'éviter son regard mes je ne pus m'empêcher de plonger mes yeux dans les siens. Il me regarde, ne détachant pas son regard du mien il me dit:
« Qu'est ce que t'as vécu pour être brisée à ce point? »
Je ne réponds pas, je sais que s'il connait la vérité il ne me croira pas, et s'il me croit, il ira défoncer la personne...
« Peter: Raconte moi.
Moi: Je... je ne peux pas.
Peter: Pourquoi?
Moi: Je ne veux pas que tu aies pitié de moi... »

C'est la vérité, mais j'ai envie de lui dire, de lui montrer que je lui fais confiance. Comme s'il avait lu dans mes pensées:
« Peter: Tu ne me fais pas confiance?
Moi: Bien sûr que si!
Peter: Alors, raconte moi, s'il te plaît. Dis moi ce qui t'as brisé au point où je suis le premier mec depuis un an et demi que tu acceptes? »
Papa... je t'aime mais putain tu m'agaces tellement à ouvrir beaucoup trop ta bouche. Je baisse mes yeux coupant le contact que j'avais avec Peter. Je sens que je ne vais pas pouvoir échapper longtemps à mon passé...

J'inspire et expire avant de me lancer, il pose sa main sur la mienne m'encourageant à lui raconter la chose la plus difficile de ma vie.
« Moi: Il y a trois ans, j'ai rencontré un garçon, on s'est très vite rapproché, on s'entendait bien, c'était comme si nous étions fais l'un pour l'autre. Avant lui j'avais eu des petits copains mais rien de similaire à lui, nous avions 14 ans lorsque je l'ai rencontré, à mes 15 ans, pour mon anniversaire il me demanda d'être sa petite amie, ce que j'accepta de suite, depuis quelques temps j'attendais ce moment, d'être avec lui. Tout se passait très bien, mes parents l'adoraient et les siens également, puis vint le moment de la discussion, celle de faire notre première fois. J'étais prête et lui aussi. Jusque là rien de problématique comme tu peux le constater mais après quelques mois de relations... j'ai découvert qu'il avait commencé à fumer et à boire, ses parents étaient en plein divorce et ça se passait très mal entre eux et il en subissait les conséquences. J'ai essayé de le remettre sur le droit chemin. Je pensais avoir réussi mais... Je sens les larmes qui menacent de tomber. Mais un jour lorsque j'étais venu chez lui pour lui faire une surprise... il avait bu, beaucoup trop, il me disait qu'il avait envie de moi, mais je ne voulais pas de lui, pas dans cet état. Son père n'était pas là. Il n'y avait personne. Il- il... je n'arrivais pas à terminer ma phrase. C'était dur de raconter tout ça, j'inspire un grand coup pour me calmer. Il m'a forcé, ce jour là, il m'a violé, je pensais que c'était juste une erreur et quand il est redevenu sobre on en a parlé et il s'en ait voulu, je l'ai donc pardonné. Mais il a recommencé... des dizaines de fois. Je l'ai quitté, comme je faisais semblant que tout allait bien mes parents ne comprenais pas ma décision mais lorsque je leur ai tout raconté... ils ont compris et ils s'en voulaient de ne rien avoir remarqué. Ma mère a porté plainte mais il n'y avait aucune preuve et bien sûr il a tout nié en bloc donc ça a été jugé sans suite... depuis ce jour, je n'ai plus jamais voulu sortir avec un garçon, j'avais peur que ça recommence... je leva mes yeux qui étaient baissés tout le long de mon explication pour les ancrer dans ceux de Peter. Jusqu'à toi, c'est pour ça qu'ils ont confiance en toi, ils savaient que je repoussais absolument tous les mecs qui se rapprochaient trop de moi... et c'est pour ça que j'ai hésité à jouer la comédie...
Peter: Comment il s'appelle? »

Je fondis alors en larmes, larmes que je retenais depuis le début. Peter me prend dans ses bras me serrant fort sans me faire mal pour autant. Son odeur me réchauffa le corps et mon coeur se serra. Je pleure en silence ne disant rien.

Une fois calmée on se regarde dans les yeux, je me perds dans ses magnifiques yeux gris, il a beaucoup plus de reflets verts que d'habitude rendant ses yeux encore plus beaux. Il s'approche de moi doucement sans me lâcher du regard et il enleva les derniers centimètres qu'ils restaient entre nos lèvres. Ce baisers me tord le ventre mais ce n'est pas douloureux, il demande l'accès pour entrer sa langue dans bouche, j'accepte alors sa requête.

A bout de souffle on se sépare, on toque à ma porte et mon père entre. Je me sens rougir et je baisse la tête évitant le regard de mon père et de Peter.
« On va manger, je vous attends en bas. »
Il repart. Peter me regard un sourire en coin. Il se lève et me tend la main m'invitant à le suivre, je lui prends la main et nous descendons manger.

Nous mangeons tranquillement discutant de tout et de rien lorsque quelqu'un toque. Je me lève et ouvre la porte tombant nez à nez avec la dernière personne que je souhaite voir.
« Dégage de là tu n'as rien à faire ici! »