J'ai terminé d'écrire le premier jet de la partie de Rachel depuis quelque temps, j'ai enfin eu le temps de relire un peu tout ça, et j'ai pas eu envie de tout brûler donc : let's go. Elle sera plus longue que la partie d'Athéna, du point de vue de Rachel donc, et avec moins de TW (wouhou). Ça va parler : des conséquences du syndrome de stress post-traumatique, de qui sont les Dames, et de lesbianisme (ENFIN)
[TW agression sexuelle]
Malgré son éclatante victoire, elle s'efforce de ne pas rayonner. Les Carreaux ont essuyé une défaite qui les fragilise indéniablement. Elle doit faire semblant de partager leurs craintes – comme s'il n'était pas arrivé exactement ce qu'elle voulait. Elle, elle a gagné. Elle se sent fabuleuse, fière, forte enfin. Elle a envoyé Carl surveiller les prisonniers, et elle devance l'armée de quelques mètres. Pour la première fois, elle rentre sans César. Au lieu de ses remarques acerbes ou de ses reproches menaçants, elle écoute les oiseaux pépier sur son passage. C'est le son le plus doux. Pour un peu, elle pourrait se croire seule au monde. Avec Athéna.
– Vous êtes incroyable, murmure la Dame dans son dos. Comment avez-vous fait ? Comment avez-vous su ? Vous aviez tout prévu, non ?
Elle rit, inévitablement flattée.
– Qui vous dit que ce n'est pas le hasard ?
– Vous êtes trop intelligente pour prendre un tel risque.
– Vous voulez que je vous explique ? s'amuse-t-elle.
– J'adorerais.
– Très bien. Il y a six mois...
– Six mois ? s'exclame la Dame.
Avant de se reprendre aussitôt :
– Pardonnez-moi. Continuez.
L'enthousiasme d'Athéna la fait sourire.
– Je savais qu'un jour, j'aurais besoin de trahir ma Couleur. Je l'ai toujours su. Cela fait longtemps que je rêve de l'absence du Roi.
Sa voix manque de se briser, mais elle parvient à poursuivre :
– Il y a trois mois, j'ai commencé à mentir à César. Vous savez que j'étudie les stratégies de chaque Couleur. J'ai mis en évidence certains schémas – dont je ne suis pas entièrement sûre, mais assez pour avoir une idée de ce qu'il peut se passer. Et j'ai tout de même quelques certitudes. Comme par exemple, le fait que le Roi de Pique se positionne toujours en fin de bataille. J'ai d'abord fait croire à César que cette constante avait changé, et qu'il pouvait donc, supposément, se placer là s'il le souhaitait. C'est quand Hector, notre valet, a été fait prisonnier, que j'ai élaboré et appliqué mon plan pour faire capturer César. Chaque semaine, je lui proposais des idées que je présentais comme très avantageuses mais trop risquées, et qu'au final nous ne gardions pas. Ces quinze derniers jours, il me les proposait de lui-même. Sûrement à demi-convaincu que c'est lui qui en était à l'origine. Pour une fois, son orgueil m'a été utile. Nous en venions toujours à élaborer une stratégie différente, assez éloignée de ce qu'il présentait au départ. La semaine dernière, il m'a exposé un plan très proche de celui que j'imaginais – où il se positionnait en dernier. J'ai émis quelques incertitudes, la plupart moins fondées que d'habitude pour, déjà, lui mettre le doute. Il a fini par se ranger à mon avis quand je lui ai proposé de prendre moins de risques. J'avais passé des semaines à franchir les limites qu'il m'imposait, et en venant hier soir, je savais que ça le ferait parfaitement sortir de ses gonds. Que ça briserait enfin sa confiance en moi. Qu'il comprendrait que je complotais contre lui. Qu'il se méfierait au point de refuser mon aide, et de se débrouiller seul – sans saisir un seul instant qu'en réalité il se jetait dans mon piège. J'avais une longueur d'avance. Il ne l'avait pas prévu. Ça l'a perdu.
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Les Reines
ФэнтезиAthéna est mariée au Roi de Pique. Chaque semaine, elle part au combat avec leur armée pour mener contre les Carreaux, les Coeurs et les Trèfles une guerre qui a débuté bien avant sa naissance et qui perdurera bien après sa mort. Son avenir a déjà é...