Partie de Rachel - Chapitre 22

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C'était une longue pause, mais je reviens avec un chapitre de drama. Et d'hétérosexualité encore, pardon... Sachez que j'ai écrit une première version des reines à 10 ans et que c'était 100 % hétéro, ce qui n'a pas grand intérêt du coup ??? mais à la fin son love interest mourait et du coup juste elle défonçait tout le monde et se suicidait (oui dites vous que cette version est plus LEGERE que l'autre)



[TW mention d'agression sexuelle] [TW agression sexuelle due à l'hétérosexualité compulsive]


Elle aurait aimé ouvrir doucement les yeux et se rappeler de son premier baiser avec Hector et sourire et s'étirer toute sereine. Il n'en est rien. Tout son corps brûle au réveil. Le souvenir est rêche. Elle court aux bains en se maudissant. Sa bouche est uniquement capable de convoquer les milles fois où César l'a embrassée – c'est la même sensation en tout cas. La seule chose qu'elle a sur les lèvres. Elle voudrait l'amnésie totale, les nerfs consumés. Elle déteste qu'un baiser du valet soit semblable à celui du Roi. Ça ne devrait pas être comme ça.

Elle entre dans les bains avec précipitation. Elle s'apprête à plonger – elle s'arrête net alors. Athéna nage déjà dans le bassin. Elle refait surface, et s'aperçoit de la présence de Rachel. Elle se fige elle aussi.

– Désolée, marmonne la Dame. Je pensais que vous étiez venue plus tôt.

– Non. Je me suis levée tard.

Athéna acquiesce. Elle gagne le rebord, et se hisse hors du bassin. Elle prend le temps d'essorer ses cheveux, l'eau ruisselle sur la faïence.

– J'avais fini de toute manière, lâche-t-elle en s'éloignant.

Elle ne peut empêcher son regard de déraper sur le corps musclé de la Dame, sa démarche agile, sa posture fière. Athéna referme la porte derrière elle. Rachel se retrouve seule. Avec les mêmes pensées en boucle dans la tête, la même amertume au coin de la bouche et au fond du cœur.


Déjà, il est plus facile d'accepter le contact de Hector. Juste avant d'entrer dans la salle du trône, il lui a volé un baiser et elle a sursauté, mais elle a réussi à rire comme une adolescente. Il est assis juste à côté d'elle, et il la regarde comme elle a toujours rêvé qu'on la regarde. Ça ne lui fait rien, pourtant. Ça lui donne simplement envie d'écarter sa chaise, et de détourner les yeux.

Pour éviter que Carl s'aperçoive des récoltes abondantes, elle a ordonné aux soldats de garder tout le surplus pour le banquet à venir. Ce soir, c'est le même pain, la même soupe, la même viande que d'habitude qui sont servis. Carl ne remarque rien – à part la proximité qu'elle entretient avec Hector. Elle ne l'a jamais vu si haineux. Il finit par se pencher vers elle, et glisser :

– Vous vous souvenez de ce que vous avait fait le Roi pour notre baiser ? Je me demande ce qui se passera quand il apprendra pour tout ce que vous donnez à Hector.

– Sûrement pas grand-chose de plus que ce qu'il a déjà juré de me faire.

Et sur la table, elle saisit la main du Valet. Carl se détourne aussitôt. Hector, lui, se penche vers elle, et l'embrasse sur la joue. Par réflexe, elle lève les yeux sur les prisonniers. Athéna la regarde déjà, ça la sauve. La Dame semble le deviner car malgré son air amer, elle ne se détourne pas. Le bleu de ses iris l'emporte loin du contact de Hector. Elle s'en veut d'avoir besoin de ça. D'avoir envie que la Dame l'emmène loin de cette table où elle asphyxie, loin de tout. C'est un caprice d'enfant.


(Comme vouloir partir, quand on doit rester.)


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