Les Reines

Partie de Rachel - Chapitre 24

Merci de continuer à suivre l'histoire, je sais pas si je le dis à chaque fois, mais en tout cas ça me rend si heureuse c trop bien <3 attention ce chapitre n'est pas le plus léger de tous !

[TW je sais pas trop comment expliquer mais genre c'est très dérangeant ? je dirais TW maltraitance - implicite] [TW mention de viol]

Rachel n'a jamais été aussi légère de toute sa vie. Au réveil, il lui semble qu'elle flotte dans l'eau, tant son corps pèse peu. Même lorsqu'elle se lève la sensation ne disparaît pas. Elle rassemble ses affaires pour se rendre aux bains (où elle aura sûrement l'impression de voler). Alors qu'elle va sortir, on toque fermement à la porte. Elle ouvre, s'attendant à trouver Athéna. C'est Hector. Il a l'air d'avoir moins bien dormi qu'elle.

– Rachel, je tenais à m'excuser. Pour hier.

Elle l'invite à entrer. Il s'assoit sur la causeuse, et elle prend place près de lui, pas trop près.

– Je n'avais pas réalisé que je précipitais les choses. Je n'aurais jamais fait ça si j'avais su. Je veux que nous allions à votre rythme, pas un autre. Je suis désolé.

Il pose une main sur sa joue – qu'il est plus facile d'accepter maintenant qu'elle est libre de la refuser. Elle prend ses doigts entre les siens, et les écarte.

– Je ne vous en veux pas. Je suis désolée aussi.

– Vous n'avez pas à l'être, Rachel.

– Si. Parce que...

Elle soupire, évite son regard. Quand elle le pose à nouveau sur lui, il esquisse le sourire le plus mélancolique qu'elle ait jamais vu.

– Vous vous êtes réconciliée avec Athéna, soupire-t-il. Et vous voulez que les choses redeviennent comme avant.

Elle lui brise le cœur. Elle s'en veut, mais elle ne peut plus faire autrement.

– Oui. Je ne savais plus ce que je faisais, ni ce que je souhaitais.

– Vous êtes sûre, maintenant ? Certaine ?

À nouveau, elle acquiesce. Les larmes montent aux yeux du valet, allumant quelques étoiles dans ses iris.

– Même après ce qu'elle vous a dit ? Avec ce qu'elle veut de vous ?

– Je ne crois plus qu'elle m'aime trop. J'avais exagéré. Elle m'aime parfaitement assez.

Il semble confus encore, mais elle ne peut pas expliquer. Elle ajoute d'une voix frêle :

– Vous pensez que nous pouvons continuer d'être amis ?

Il se fend d'un sourire.

– Bien sûr.

Il la serre dans ses bras – brièvement puis, quand elle lui rend son étreinte, de toutes ses forces. Tout est réparé.

Elle a réussi à s'éclipser du banquet en prétextant une soudaine fatigue. Hector l'a excusée. Les soldats ont continué leur copieux repas. Ils ne se rendront pas compte de son absence – et surtout, ils ne devineront pas où elle se rend. Athéna l'attend près de l'horloge à eau. Elle a enfilé ses vêtements les plus confortables, un pantalon de toile et un haut sans manche qui dégage ses larges épaules. Elles se saluent dans un chuchotement, et s'empressent de gagner les dortoirs. Rachel s'assure que personne n'a vu Athéna quitter sa chambre, et la Dame lui promet que non. Elles restent prudentes, et à chaque angle, vérifient qu'il n'y a personne. Elles ne peuvent risquer de faire échouer leur plan : elles n'auront pas l'occasion de le mettre à nouveau à exécution avant longtemps.