Jour 32 : Hey gamin !

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Je soupire une nouvelle fois en repoussant la couette, me levant et me dirigeant vers le bureau posant l'ordinateur. Tiens j'ai une impression de déjà vu, sûrement car je fais les mêmes gestes encore et encore. Je pars vers la salle de bain et me fais couler un bain avec les boules et billes censé détendre mes muscles et apporter paix et sérénité à mon âme. Wow, avec le titre de leurs produits on dirais des maîtres yoda capable de déjouer la mort. Prochaine gamme, " gel douche au fleur des champs vous assurant une douceur éternelle de votre peau "

Je secoue la tête et m'allonge dans l'eau fermant les yeux au contact chaud sur ma peau. Je rejette la tête en arrière laissant, comme chez le coiffeur, le rebord défoncer ma nuque. Mais vous inquiéter pas " la chaleur et position c'est très bien " message à tous les coiffeurs, même si on vous dis ça ce serait toujours trop chaud, le rebord nous nique la nuque et l'eau tombe dans notre cou. Mais votre massage du cuir chevelu est génialement parfait ! J'attrape mon téléphone posé plus loin et lance la playlist de piano sur mon enceinte veillant à ce que ce ne soit pas trop fort pour ne pas réveiller ma famille à 5h du matin. Une fois fait, je repose tout appareil électronique susceptible de me causer une mort idiote. Réellement, ce qui meurt nu dans leurs bains vous le vivez bien ?

Je rigole avec mes propres pensées en jouant comme un enfant avec de la mousse. Je suis nostalgique de mon enfance. Quand j'étais petit on avait un piano, enfin on l'a toujours mais au grenier. Tiens ça me fait penser que je devrais aller m'entraîner au grenier ce week-end ! Quand j'étais petit papa avais regarde mes longs doigts avant de me dire " veux tu jouer du piano ? " Je n'avais pas spécialement compris mais il avait commencé à prendre des cours de solfège, à écouter du piano et m'apprendre ce que lui connaissait déjà. En soit j'ai toujours était bercé soit par ses notes de piano, celle d'un joueur inconnu ou celle que moi même je faisais. Je trouve réconfortant le bruit du piano, le fait qu'un simple effleurement cause un aussi beau son. J'aime m'asseoir sur ce tabouret et laisser mes doigts d'eux mêmes composé une mélodie jusqu'à ce que chacune de mes pensées disparaissent et soit remplacée par une note claire. Je tapote mes doigts sur la fonte de la baignoire au même rythme que la musique, comme si ce que j'avais sous les doigts était un piano.

Je reste un long moment dans l'eau, jusqu'à ce qu'elle soit presque froide et que ma peau soit tout fripé " une peau de vieux " comme dirait ma sur. Par la suite je sort et m'enroule d'un essuie, je pars choisir mes habits, survête noir et pull tout aussi noir accompagné d'un bonnet...noir. Cela ira bien avec mon sac de la même couleur. Un enterrement surprise ? Je suis prêt. Ensuite je me pose sur mon rebord observant le soleil commencer lentement et sûrement son ascension dans le ciel embrumé.

J'observe la ville commencer à s'animer, les voitures qui démarrent, les personnes sortant leurs animaux, les oiseaux voletant à leurs rythmes et je souris. Qu'importe qui tu es où ta vie, face à tout cela nous sommes chacun impuissant. C'est vrai que seul face au monde on ne peut rien, notre parole ne compte pas réellement. Ce serait trop si 7 milliards de paroles était prise en compte et écoutées, et fatalement nous ne sommes pas en utopie, si tant bien soit-il que la réel utopie existe.

J'écrase mon mégot au moment où ma porte toque, je soupire ferme la fenêtre et pars ouvrir tombant nez à torse avec mon père. Je relève le regard et il me fixe un sourcil haussé.

-G : si ta mère apprend que tu fumes elle te tuera.

-M : Si maman apprend que tu mange en pleine nuit elle te tuera.

On se fixe silencieusement, pendant qu'un accord tactique se glisse entre nous sans qu'aucun mot ne soit prononcé.

-G : J'étais venu pour te dire que je vous emmène en voiture ce matin, j'ai un jour de congé et il pleut des cordes.

Silence AssourdissantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant