Jour 1 : Je veux plus faire ça.

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-Allons y !

Je tourne le visage vers lui alors que j'enfile mon manteau. Il me fixe tout excité à l'idée d'aller voir ma famille. Enfin ma famille, il y aura tout le monde. Ma famille, la sienne, Stella, Xavier, Sam, Lynda, Alaric, Ella, Yoko et tout le petit monde. Je ne sais pas qui a eut cette idée mais invité à une fête casiment mortuaire des gens qui ne sont pas au courant de ma futur potentielle mort je trouve ça passablement stupide.

-T : On prend la moto ou la voiture ?

-M : La première clé qui te vient ?

Il hoche la tête, plonge la main dans le petit bol et en ressort la clé de voiture.  Nous descendons donc, montons dans la voiture et nous voilà partis vers chez ses parents. Sa maison est plus grande, c'était donc plus simple.

-M : Merci à tes parents d'ailleurs.

-T : Ils sont contents de le faire t'en fait pas.

-M : J'avais eu une discussion avec ta mère.

-T : Je m'en suis douté, je la connais.

-M : Théo ?

-T : Oui ?

-M : Tu t'éloignes pas des autres hein ?

-T : Non je resterais pas seul.

J'hoche la tête rassuré et attrape sa main pour le reste du trajet. Lorsque nous sommes arrivés, il a embrassé ma main et nous sommes sortis. Tout le beau petit monde est déjà là. Alors nous avançons à travers l'allée au même moment de petite tête fort vers nous. Une brune et une blonde. Je me trouve vite assis par terre à les câliner. Au contraire de Yoko ma soeur pars aussi câliner Théodore.

-R : Je suis content de vous voir !!!

-M : Nous aussi mon coeur.

-T : Tu es jolie !

-R : C'est ma nouvelle robe !

On souris alors qu'elle tourne face à nous pour nous montrer. Le petit Yoko retourne se blottir contre Alaric qui vient d'arriver vers nous.

-A : Vous savez pourquoi on a organisé cette fête ?

-E : Un anniversaire qu'on ne soupçonne pas ?

Je soupire alors que Théo semble se souvenir que eux ne sont pas au courant. Qu'est ce que je disais, c'est stupide.

-M : Non pas d'anniversaire.

Je n'ai pas le temps d'expliquer plus en détail sur tous les autres arrivés. On dit bonjour et on pars commencer l'apéro. Tout le monde rigole et  est plutôt convivial et jovial. Au milieu de l'après-midi, Alaric s'assied à côté de moi en fixant comme moi les autres.

-A : Tu nous cache quelque chose Charlie.

-M : Je l'avais dit pendant l'action ou vérité non ? J'ai une opération.

-A : Tu avais dit que tu avais eu une hallucination.

-M : Causé par une maladie neurologique, j'ai une opération demain pour ça.

-A : Pourquoi faire une fête ?

-M : C'est une excuse pour rassembler tous les gens que j'aime autour de moi..

-A : Je dois me sentir flatté d'être ici ?

Son ton est taquin et amusé, la seconde d'après il comprend mes paroles et leurs sens cachés.

-A : Mortelle.

-M : Potentiellement.

-A : Putain Charlie !!!

Il a crié ça légèrement trop fort et les regards sont à nouveau braqués sur moi. Je soupire. Merci Alaric. Je sens son regard coléreux posé sur moi mais je l'ignore et souris aux autres avant de prendre un nouveau petit four. Petit à petit l'attention qu'on me porte diminue. Et lors du Remu ménage pour les desserts j'attrape le manteau de Théo et mes cigarettes, bien sûr sans oublier mes écouteurs et téléphone et je pars faire un tour. Je n'ai pas envie d'être ici, j'ai envie d'oublier ce qui va se passer demain. Cette fête n'est absolument pas ce dont j'ai besoin. 
Je marche à travers les rues ma playlist en aléatoire et tirant des ataffes de nicotine. Si je survis j'arrêterais la cigarette sinon..je l'arrêterais aussi de toute manière.

De loin, lorsque je suis presque au centre ville je tombe sur mon groupe d'amis. Enfin mon ancien groupe d'amis. Avant la chute et le fait que je m'éloigne de tout le monde. Un léger éclat de nostalgie me traverse et j'ai un soupire en passant près d'eux. Alors que je pensais juste continuer ma route normalement une main se pose sur mon avant bras. Je me tourne et hausse un sourcil face à Mike.

-Oh regardez le ce Pd !
-Mike, Pd est une insulte..
-Charlie Mike a raison il embrasse un mec en pleine rue comme ça !
-Ils pourraient faire ça ailleurs.
-Tu roule des pelles à ta meuf en plein parc John et toi Mike tu la tripote !
-Stella tu les défends ?

Pourquoi ce souvenir me revient-il maintenant ? John retire mes écouteurs et les bruits ambiants m'assaillent. J'observe Mike, John, Julien et Steven face à moi.

-J : Ça va ?

-S : Ça fait longtemps !

-M : Oui ça va et non pas trop, on se croise dans les couloirs.

-Mi : Malheureusement.

-M : Malheureusement ?

Il attrapa mon poignet tirant fort..trop, mon corps n'étant pas prêt je perdu l'équilibre et je me sentit basculer en arrière. Ma respiration se coupa,mes yeux s'ouvrirent en grand, tendant la main vers le visage horrifié de mon père, et le cri perçant de ma mère , essayant en vain de me rattraper à quelque chose avant que violemment ma tête heurte la rambarde en fer de notre escalier

J'ouvre de grands yeux, non..pourquoi ça revient maintenant exactement ?

-J : Charlie tu n'es pas si idiot réfléchis..

-M : C'est vous..

-Mi : J'ai été plutôt étonné de ne pas te voir au lycée, mais dans le bon côté et qu'est ce que c'était quand tu nous as ignore.

-J : Et puis en ville on t'as vu, il venait même te chercher au lycée. Sérieusement ? Tu ne te souviens pas ? Vous n'avez pas à vous afficher comme ça.

-M : Oh je t'en prie qu'est ce que tu en as à foutre c'est ma vie pas la tienne.

Je dégage mon bras de sa poigne et reprends mon chemin, avant que je ne puisse m'éloigner de trop je reçois un coup sur la nuque et dans le creux de mon genoux. Je tombe au sol le goudron éraflé mes mains.

De profil il est encore plus imposant et mystérieux, c'est fascinant le contraste entre l'obscurité de la ville, la fumée s'y déversant et les rayons de lune dans ses cheveux.
Quand il tourna sa tête vers moi, je tourna la mienne vers le ciel, je sentit un léger mouvement sur la gauche ou la droite ? Je ne sais jamais. Avant qu'un souffle traverse mon oreille et qu'une voix grave murmure presque contre mon oreille.
-Théodore Starlight.

Les coups pleuvent sans que je ne comprenne qui parle, quand qui frappe et ou. Je comprends juste que la douleur devient aussi lancinante que les souvenirs sont incessants. A intervalle régulier je vois nos rencontres, nos disputes, nos rires, nos baisers, nos premières fois. Je ne sais pas quand ni pourquoi mais à un moment les coups cessent  et quelqu'un m'attrape me tire ailleurs. Je sens mon corps tout endoloris et les étoiles dansent sous mes yeux. Un instant je regrette même que les coups ne s'arrêtent pas, je veux encore revivre ses souvenirs encore.

-Charlie Charlie !!

J'ouvre les yeux, ma vision est floue. Elle se stabilise et je tombe sur le regard paniqué de Théodore.

-Je veux partir, je veux plus faire ça. Emmène moi ailleurs s'il te plaît.

Ma voix est rauque et faible je veux partir. Rien qu'avec lui.

-D'accord.

Silence AssourdissantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant