**Partie 22**
Bismillah bonne lecture !
La première semaine ça me faisait vraiment vide sans Safir, on se parlait souvent en messages et là bah plus rien, j'ai reçu une lettre de lui une semaine après le jugement, je vais pas vous la mettre parce que je trouve que c'est personnel mais ça m'a émue ce qu'il m'a dit dedans. On correspondait via les lettres, quand je recevais une lettre de lui je me jetais sur mon lit pour la lire et tout de suite lui répondre et lui envoyer ! J'étais devenue une accro, ma mère passait le plus grand de son temps chez la mère de Safir et moi je prenais toutes les heures supplémentaires de libre et le reste de mon temps je le passais soit dans ma chambre soit dans celle de Sihem. Je voulais pas sortir autre part, j'avais l'impression de le trahir en m'amusant, si je rigolais je pensais à Safir enfermé et j'avais plus envie de rire. Je crois que je me forçais à être enfermée avec lui, c'est bizarre. Un jour il m'a envoyé une lettre, dedans il me disait qu'il voulait me voir et qu'il fallait que j'aille voir Chedli pour faire une demande de parloir, ce que j'ai fait immédiatement, je stressais grave pour la réponse, ils m'ont dit oui alors j'y suis allée, je m'en souviens très bien j'avais pris une journée de congé, c'était un jeudi, j'étais toute contente à l'idée de le revoir ! J'y suis allée avec Chedli déjà comment les gens te regarde quand tu vas là-bas on dirait que toi même t'es une criminelle ! Bref je rentre seule, Chedli m'attendait à la voiture, je suis entrée dans la salle, c'était pas accueillant en même temps c'est une prison, bref le gardien m'a indiqué la table, il était pas encore là, je me suis assise mon cœur il battait fort, je fixais tellement la porte que j'ai même pas vu qu'il était arrivée par l'autre porte –' Il s'est assis en face de moi, je l'ai regardé il avait l'air pas bien, il avait maigri, son regard s'était éteins, on dirait pas qu'il vivait mais qu'il survivait ! Il avait de grosses cernes sous les yeux, ses joues étaient creuses je reconnaissais pas Safir...
lui : salam Sana.
Moi : ça va ?
Lui : bah comme quelqu'un en prison !
Moi : tu voulais me voir ?
Lui : oui, de toute façon je te dis ça et je pars, bref, m'écris plus, oublie moi wallah je suis pas un gars pour toi !
J'avais les larmes aux yeux, je voulais pleurer !
Moi : arrête de dire ça, je t'attend ! Je t'écrirais encore ! Je te lâcherais pas !
Lui : wallah c'est mieux pour toi, hess je suis au hebs ! Tu mérite pas un mec comme ça, j'aurais pas dû tout niqué avec Yassine, au moins lui c'est un gars bien ! Oublie moi Sana, refais ta vie ! M'écris plus !
Moi : je peux pas... Je te veux toi, tu comprends pas ? Je m'en fou de Yassine (je m'en fou pas hein quand même) ! Je t'attendrais jusqu'à que tu sortes après on sera à deux je m'en fou je camperais devant chez toi !
Lui : stp Sana complique pas les choses, écris moi je te répondrais pas !
Il s'est levé et il a demandé au gardien de le ramener en cellule, ça faisait un peu plus d'1 mois que je lui écrivais, c'était la seule chose qui me rattachait à lui et il voulait que je le zappe comme ça ? Après toutes les fois où il voulait pas me zapper c'est lui qui me le demande ? Après je me suis souvenue de ce que Mahjouba m'a dit, c'était normal c'était le hebs, n'importe qui deviendrais fou là-dedans ! Je devais persévérer, patienter j'abandonnerais pas, même si il me répondait pas je continuerais de lui écrire, de lui raconter la vie dehors ! Je le laisserais pas tomber, je lui avais promis alors je vais le faire ! Je me suis levée et je suis sortie, je pense que vu ma tête de déterrée et mes yeux rouges, ma hnouna qui coulait (je sais c'est dégueulasse mdr) Chedli a préféré ne pas parler avec moi. Mais il a quand même testé :
Chedli : Sana, ça va ?
Moi : J'AI L'AIR D'ALLER ?
Il a plus essayé, il m'a déposé chez moi et je me suis enfermée dans ma chambre, j'ai pris un papier et un stylo et j'ai écrit. Ensuite je suis allée à la poste, je faisais ça tous les jours après le boulot, je me plongeait dans le travail, Leila passait souvent à la maison pour me voir mais je lui disais que j'allais bien, je me cachais derrière des sourires.
[Une larme dit a un sourire :
" Je t'envie tu sais, toi tu es toujours heureux ... "
Le sourire lui répond :
" Détrompe toi, bien souvent, je n'existe que pour cacher ta douleur" . ]
elle me connaissait bien elle savait que j'allais pas bien mais depuis le temps j'étais devenue une bonne actrice, quand j'étais pas chez moi ou au boulot, j'étais soit chez la mère de Safir ou à la mosquée. Pour tous ceux et celles qui sont pas bien, plongez vous dans l'Islam, vous verrez à quel point ça aide, je crois que sans ma religion, ma famille et mes amis je suis rien, juste Sana toute seule. Quand je regardais ma mère j'avais l'impression de la délaisser or c'est la plus importante à mes yeux ! Cela faisait presque 3mois qu'il était enfermé et que je l'étais aussi, je lui écrivais tous les jours, il ne me répondait pas, mais ce jour-là, je m'en souviens en avril, un samedi, j'ai reçu une lettre de lui il y avait que quelques mot : « Parloir, ammène Chedli avec toi » Ces mots ne me disaient rien du tout, j'ai donc fait une demande de parloir avec Chedli, ils ont acceptés, on est rentrés tous les deux dans la salle, elle me faisait peur, je n'aimais pas, l'atmosphère m'étouffait je voulais tout simplement en finir. Il était déjà assis, plus maigre que jamais, des cernes monstrueuses, un regard plein de haine ! C'était plus Safir, j'avais un étranger en face de moi tout simplement ! Chedli m'a regardé plein de pitié j'ai pas compris pourquoi, on s'est assis à la table, j'ai pas eu le temps d'ouvrir la bouche qu'il avait tout dit :
lui : Sana écoute moi bien, y'a un témoin devant moi, la prochaine lettre de toi que je reçoit, quand je ressors du hebs je re-rentre pour meurtre, le tien ! Arrête de m'écrire putain, je veux plus te voir, je te l'ai déjà dit zappe moi zeubi ! Dégage, tu meurs ça me fera rien ok ?
Moi : mais...
lui : bon tg Sana, je vais prendre des mois de plus si je te tape donc Chedli retiens moi !!! je te le dirais plus ARRETE DE M'ECRIRE ! Casse toi maintenant je dois parler à Chedli.
Il m'a dit ça mes larmes sont sorties toutes seules, j'ai pété les plombs.
Moi : tu sais quoi Safir, tu m'as demandé tellement de choses ! Ta mère, ta sœur bah va te faire foutre ! Je sors plus pour ta gueule parce que si je sors, si je m'amuse j'aurais l'impression de te trahir, je continuerais à voir ta mère et crois pas je le fait pour toi, je le fait pour elle, tu sais pas comment elle est mais écoute bien ! Plus jamais t'entendras parler de moi saha, je suis une grosse pute si je t'écris encore une lettre ou je viens te voir au hebs, je suis la plus grosse pute de la Terre si je reviens ici saha ? Va te faire foutre bien profond ! Toi et tes putes ok ? J'ai gâché mes 3derniers mois pour toi, mahlich je regrette rien parce que ça m'a rapproché de l'Islam encore plus qu'avant, ça m'a rapproché de gens biens comme ta mère, seulement je regrette une chose : t'avoir connu ! Bref vazi selem Chedli je rentre à pieds et toi à jamais !
Et je suis partie, meskin Chedli je le voyais il me regardait comme si j'allais mourir, en fait oui j'allais mourir, pas physiquement mais mentalement, j'étais vide, j'avais plus la force pour ça ! Vous vous souvenez après le mariage tout le chemin que j'avais fait à pied ? Je l'ai refait comme mon propre pèlerinage, tous les parcs, les bancs. Il fallait que je tombe dans le quartier commerçant arabe, pleins de boutiques pour les jilbebs, les hijabs, les vêtements larges, les kebabs etc. j'y suis allée et je me suis arrêté dans le magasin préféré de Kheira, elle me manquait mais elle avait fait sa vie, elle avait réussi, Leila allait faire son hlel, Samia je crois elle était enceinte apparemment je voyais pas comment elle avait pu si mal tourner, Allah yahdiha, mais hamdoullah Dieu la guidera comme il a guidé des milliers de personnes ! Revenons au magasin, je suis rentrée et j'ai acheté des nouveaux jilbebs pour aller à la mosquée et je suis reparti pour mon pèlerinage, j'ai fait 3 fois le tour de la ville, je sentais plus mes pieds dans mes baskets je suis rentrée vers 23h, ma mère était inquiète pour moi, mon père aussi, après les avoir rassurés je suis montée dans ma chambre et j'ai regardé mon téléphone : 24 appels manqués 15 de Chedli et le reste de Leila, je l'ai éteins, j'ai fait mes prières et je suis allée dormir. Je vais vous faire le dernier mois en despi : je sortais toujours pour aller au boulot, chez la mère de Safir, mosquée basta, je prenais tous mes vendredis en congés pour aller à joumouha, j'emmenais avec moi Sihem pendant les vacances, elle était contente de m'accompagner, je la voyais grandir, murir, elle avait bien plus de jugeote que n'importe quel adulte, elle comprenait tout c'est une perle, une petite perle qui grandissais vite, un peu trop vite au goût de sa mère. Un jour j'ai revu Hakim, vous vous souvenez, mon pote des 400 coups quand j'étais petite, bref, il m'apelle, je viens, il me dévisage de haut en bas !
Moi : bon Hakim tu veux quoi ?
Lui : mama t'as changé !
Moi : comment ça ?
Lui : tu t'es regardé dans un miroir ?
Moi : non, pas depuis longtemps (ce qui était vrai) pourquoi ?
Lui : ton visage, tes yeux, ton corps, regarde même tes vêtements te vont grands !
Moi : arrête de dire n'importe quoi, je vais très bien !
Lui : mais va te regarder dans un miroir wallah on dirait un zombi, tu bouffe rien, viens je te paye un grec !
Moi : non merci Hakim, je dois rentrer désolé.
Et je l'ai laissé planté là, cependant j'ai quand même suivi ce qu'il m'avait dit, je me suis fait peur toute seule, je me reconnaissais pas, tout ça à cause de Safir, j'ai regardé mon survet, les cordons était bien serrés et il me tombait ! Je me tuais à petit feu pour un mec ! Sana ******* tellement obsédée par un mec au point de devenir folle !? Si on m'avait dit ça il y a 4 ans j'aurais rigolé au nez de celui qui l'avait dit ! Merci Hakim, grâce à lui j'ai recommencé à reprendre le goût de vivre, de le laisser seul dans sa cellule parce qu'il ne le méritait pas ! Le dernier jour d'école avant les vacances, un vendredi, j'ai reçu un appel de la mère de Safir me demandant d'aller à l'école de Sihem parce que y'avait un problème car elle ne pouvait pas y aller. J'y suis allée, mon ancien collège, avec étonnement j'ai vu ma cpe ! Elle était encore là ! bref je suis allée à son bureau, j'ai vu Sihem assise avec un air que je ne connaissais pas.
Moi : bonjour madame, la mère de Sihem n'a pas pu quitter son travail.
Elle : mais attendez je vous connais ! Vous êtes Sana *****
moi : euh oui.
Elle : ah bah vous avez grandi ! Comment ça va ?
Moi : ah merci, très bien merci !
Elle : je me souviens tous les ennuis que vous m'avez causé, alors où en êtes vous dans vos études, bac professionnel je suppose ? (préjugés d merde, comme t'es une arabe tu dois faire un bac pro!)
Moi : eh bien non, bac scientifique et j'ai eu mon bac avec mention bien et j'ai passé ma première année de médecine, je l'ai râté de 2points mais j'espère l'avoir la prochaine fois, c'est tout ce que vous vouliez savoir ? Merci parce que pour le moment on est là pour cette jeune fille !
Elle : ah oui euh très bien, mademoiselle ******* (le nom de famille de Sihem) ici présente a frappé une de ses camarades, un surveillant à dû les séparer !
Moi : très bien et ?
Elle : je ne veux plus que ça se reproduise, apparemment sa camarade m'a dit qu'elle l'avait insultée puis tapé ! C'est inadmissible !
Sihem : mais c'est pas vrai !!
cpe : surveillez votre ton jeune fille !
Moi : si je peux me permettre, on pourrait écouter sa version ?
Cpe : oui mais d'abord, comment se fait-il que ce soit vous qui êtes venue ? Vous n'êtes pas de sa famille ?
Moi : si vous tenez tellement à le savoir, sa mère travaille, son frère est en prison, et son père est mort, vous êtes contente ? (je n'aime vraiment pas cette cpe!) Il se trouve que je ne travaille pas aujourd'hui et que je connais très bien sa famille ! Il y a un problème ? Sachant que je suis majeure !
Cpe : ah euh je suis désolée non aucun problème, Sihem il s'est passé quoi ?
Sihem : bah l'autre là elle est venue me parler elle m'a dit pourquoi tu restes tout le temps toute seule, je lui ai expliqué elle a éclaté de rire après je lui ai dit de partir après elle m'a insulté je l'ai ignoré après elle a insulté ma famille et ça elle aurait pas dû ! Elle insulte pas ma famille en plus mon père, je suis fière de l'avoir péta !
Moi : Sihem, attend doucement, tu m'expliquera après !
Cpe : très bien, vous aurez toutes les deux 2 heures de colles et un avertissement, vous pouvez partir et bonnes vacances.
Ça a sonné, encore la même sonnerie depuis 10 quand même ! Tous les gens sont sortis en criant vu que les vacances c'est le meilleur moment hein ! Je l'ai laissé dire au revoir à quelqu'un puis elle est revenue, je l'attendais dehors du côté du parking, à côté de ma voiture (j'ai oublié de vous dire, j'ai eu mon permis et je me suis achetée une petite voiture) et je vois un groupe de fille qui lui barre le passage, c'était mauvais signe ça, je me suis rapprochée, j'entendais des cris mais je n'ai pas eu à intervenir, elle s'est très bien débrouillée toute seule je trouve ! Elle a pris la fille elle l'a enchaîné comme elle m'a vu le faire ensuite elle en a attrapé 2 elle leur a claqué leur têtes (mdr) mais le problème c'est qu'elles étaient 5 contre 1, vive la lâcheté ça commence déjà à cette age ! Elle a commencé à se faire tapé mais un bg (j'avoue hein, un petit bg) il est venu la défendre, c'était mignon, c'est là que je suis intervenue !
Moi : Sihem ça va ?
Elle : ouais, mais tkt même pas, 5 contre 1 on verra je m'appelle pas ****** (son nom de famille) pour rien elles m'ont prise pour une yunki, mais on verra c'est pas fini ! Oh merci Fahim.
Fahim : de rien, mais laisse ces hemjas elles ont pas honte ! 5 contre 1, si y'a besoin je suis là !
Elle : non tkt, elles m'auront pas la prochaine fois, Sana tu me montre comment tu fais hein ?
Moi : Mais oui Sihem tkt, future boxeuse ! Merci Fahim !
Lui : eh je te connais toi !
Moi : moi ?
Lui : oui oui, mon frère il m'a parlé de toi !
Moi : c'est qui ton frère ?
Lui : bah Salah !
STOOOOOOOP !!!!!!!!! Depuis QUAND Salah a un frère ?
Moi : Salah ***** ?
lui : ouais ouais !
Moi : faut je lui parle à lui, bref on bouge, dis à ton frère je passerais chez lui hein, ça fait longtemps !
Et je suis partie... avec Sihem, elle avait la rage elle parlait toute seule meskina mdr, on aurait dit moi ! J'ai posé la question qui tue :
moi : Sihem, c'est qui Fahim ?
Elle : je sais pas je le connais parce que Safir c'est un pote à Salah c'est tout et il me connaît pareil. Moi : Et c'est qui cette fille ?
Elle : la sœur à Nabila ! Tss les mêmes ! Ça me dégoute !
Moi : laisse tomber, t'as trouvé une shab ?
Elle : oui, c'est une kehla, elle est comorienne, une muslima ! Mais elle était pas là cette semaine, elle est partie aux Comores !
Moi : aah bah t'as vu, vaut mieux tu traîne avec elle qu'avec de futures putes!
Elle : grave ! Sérieux comment tu fais pour tuer trois filles en mêmes temps ?
Moi : j'ai fait de la boxe, inscrit toi !
Elle : ma mère voudra pas !
Moi : tkt je suis pas Sana pour rien !
Je suis rentrée, sa mère l'attendait de pieds ferme avec la sandale en plastique (qui ne la connait pas mdr) mais hamdoullah j'étais là je lui ai tout expliqué et voilà, je l'ai convaincue pour la boxe ensuite je suis rentrée chez moi, j'ai demandé à Leila le numéro de Salah vu qu'il l'avait changé.
Lui : Allô c'est qui ?
Moi : c'est Sana, tu me dois des explications !
Lui : bah toi aussi, t'as disparu de la circulation !
Moi : bah ouais, chacun fait sa route, hess Sofien et Kheira, on dirait ils sont à 600km alors que y'en a 10 !
lui : bref ouais quelles explications ?
Moi : Fahim !!!
lui : ah mdr c'est vrai, en fait ma l'assistante sociale elle a dit que ma mère pouvait pas s'occuper de lui à sa naissance parce que c'était la hess, moi je l'avais oublié meskin, bref il est revenu ! C'est hella j'ai un p'tit reufré ! Bg hein comme son frère !
Moi : mdrr si² et c'est même pas tu m'envoies un message ou quelque chose !
Lui : bah j'ai pas ton numéro !
Moi : je te rappelle que ta meuf c'est ma meilleure shab !
Lui : roh ça va tu vas pas mourir !
Moi : bah si, hess j'ai perdu mon meilleur shab !
Lui : haaan c'est qui ?
Moi : fait exprès sale hagoune !
Lui : mdrr comment j'aime te faire galérer ! Au fait Safir au hebs la galère ?
Moi : il va se faire foutre m'en bat les klewis !
Lui : mdrr wallah c'est sur vous allez finir mariés !
Moi : hleuf pas pour rien.
Lui : ouais ouais, bon vazi boussah je bouge
Moi : ah saha vazi !
Voilà de nouveau toute seule, quand je suis seule je sais faire une chose : DORMIR ! Mdr ou sinon faire le ménage mais j'avais la flemme ! Bref j'ai dormi, je vous passe les jours, je bossais, la routine, 2 boulots c'est peut-être trop mais c'était mieux pour moi, ni dans le café ni à celui de vendeuse je n'avais fait de rencontre digne de ce nom. Je passais pendant les 2 semaines de vacances de pâques chercher Sihem le vendredi pour aller à la mosquée pendant que sa mère travaillait, elle restait toute seule, faisait ses devoirs, elle travaillait à ses cours et elle faisait le ménage pour sa mère, elle avait tout compris ! Bref la deuxième semaine, sa mère ne travaillait pas donc comme à mon habitude je me suis douchée enfilé mes habits pour aller à la mosquée et je me suis rendue chez Sihem (je dit même plus chez Safir mdr) bref je sonne, sa mère m'ouvre, je me pose dans le salon avec elle le temps que Sihem finisse sa douche, elle est apparue mais accompagné de quelqu'un que je n'avais nullement envie de voir mais pourtant mon cœur me disait le contraire. Il avait repris sa joie de vivre, il m'a fait un sourire par lequel j'ai répondu par un simple selem.
Moi : bon Sihem, on va être en retard !
Sihem : à tout à l'heure maman.
Sa mère : Selem benti.
Safir : attendez je viens avec vous.
Bref on est sortis tous les trois de l'appartement et dans l'ascenseur j'évitais au maximum son regard, en fait je faisais que fixer Sihem. Direction la mosquée qui était pas très loin, on se sépare et je prends la direction de l'entrée des femmes, Sihem me suit et on rentre. Je fais mes 2rekhats de droul mesjid et je m'assois, la maison d'Allah, un endroit où je suis bien, comme tous les gens qui y vont, c'est reposant, et l'Imam qui parle, mach'Allah, les rappels, tout ça, ça me fait énormément de bien. Bref on ressort, j'ai vu Kheira, d'habitude elle ne vient pas à celle-là mais ça m'a fait plaisir de la voir.
Elle : Sana, ça va ?
Moi : hamdoullah, Sofien t'as laissé sortir ?
Elle : eh ouais mdr, d'ailleurs le voilà.
Je tourne ma tête et c'était trop demandé de le voir tout seul ? Non il a fallut que Safir soit là aussi !
Sofien : salam Sana, ça fait longtemps !
Moi : salam, bah oui en même temps si tu séquestrait pas ta femme peut-être que je viendrais !
Sofien : ouais ouais, j'espère le tien il te fera pareil !
Moi : tkt même pas, je me laisserais pas faire, je suis rebelle !
Safir : lol
je lui ai jeté un regard pire que noir et il a fermé sa bouche.
Moi : je peux t'emprunter ta femme ou pas ?
Sofien : ah non ! Elle est à moi dégage !
Moi : vas-y meskina !
Sofien : non non !
Sihem : Sana Sana, regarde lui là-bas il veut mon numéro de téléphone ! Je lui ai dit j'en ai pas il veut pas me croire !
Moi : vas lui dire que si il vient à la mosquée c'est pas pour draguer, il a pas honte ! Allé et tu reste pas avec lui hein !
Sihem : d'accord !
Kheira : elle est trop mignonne, tout ce que tu fais elle veut le faire !
Moi : la relève de sa mère !
Sofien : allé nous on va y aller hein ?
Kheira : ouais ouais, boussah ! Redonne moi ton numéro je l'ai pas !
Moi : 06********
Kheira : chokran, bonne fin de journée !
Moi : toi aussi !
Elle est partie et je me suis retrouvée avec Safir, je fixais Sihem du regard pour ne pas à avoir à parler à Safir. De toute manière j'avais décidé de l'ignorer comme s'il n'existait pas. Enfin Sihem est revenue, on a pu se diriger vers la cité.
Sihem : il a pas lâché l'affaire ! Tss !
Moi : bah ignore le, de toute façon tu l'as jamais vu ?
Elle : bah si, je le vois tout le temps au collège,il fait que me souler, moi je veux pas !
Moi : reste avec Fahim et ta shab c'est tout !
Elle : mmh, pourquoi tu parles pas toi ?
Safir : parce que j'ai rien à dire !
Elle : arrête de faire tes tmeniks, ça fait depuis ce matin t'es sorti du hebs zehma t'as rien à dire ! Avoue c'est parce que y'a Sana !
La vérité sort de la bouche des moins de 12 !
Safir : même pas !
Elle : alors tu sais que je fais de la boxe ?
Lui : ah ouais ? Maman elle voulait pas non ?
Elle : bah maintenant si, j'attend juste la rentrée pour mettre ça en pratique !
Moi : ah non, je t'ai dit quoi ? Si elle vient pas tu t'en fou !
Elle : oui mais je sais qu'elle va revenir donc voilà !
Moi : quand même, je serais pas là pour te sauver de la chaussure en plastique la prochaine fois !
Elle : c'est pas grave !
On est rentré pendant que je parlais avec Sihem, Safir restait silencieux, tant mieux, je suis arrivée en bas du bloc et je leur ai dit au revoir enfin plus à Sihem, l'autre c'était pour être polie, j'allais rentrer chez moi, j'étais au parc quand Leila me dit de passer pour quelque chose d'important, donc j'y vais. Je sonne c'est Chedli qui m'ouvre.
Moi : selem Chedli.
Lui : vazi rentre.
Je vais à la chambre de Leila : rien !
Moi : elle est où Leila ?
Lui : bah elle est sortie !
Moi : mais elle vient de m'envoyer un message !
Lui : je sais pas, appelle la !
Je l'appelle, elle répond 3ans après !
Elle : allô ?
Moi : t'es où ?
Elle : au parc, tout au fond !
Moi : t'es sérieuse ? J'y étais et je viens d'aller chez toi !
Elle : désolée, viens stp !
Moi : okok j'arrive.
Bref j'y vais et j'ai compris pourquoi elle voulait pas que je la retrouve chez elle, en fait elle a monté un coup avec Safir et elle m'a pas dit comme ça Safir a le temps d'arriver ! Je me suis avancée et j'ai regardé Leila en ignorant Safir.
Moi : qu'est-ce qu'il y a ?
elle : tu sais très bien, je m'en vais !
Moi : t'es sérieuse ? Putiin tu me fait galérer là !
Elle : bah ouais, boussah !
Moi : ouais ouais !
Le temps qu'on ne l’aperçoive plus et je suis allée direction chez moi, bien sûr il m'a attrapé mais je lui ai griffé la main et il m'a vite lâché j'ai lancé une tirade de 30km :
moi : tu veux quoi hein ? Tu m'as pas assez fait souffrir comme ça, quand je t'ai oublié (myhto) tu veux revenir ? Tu as cru que tu vas t'excuser et tout va redevenir comme avant ? Mais t'as fumé cousin, crois pas que t'es sorti ça y est, tu m'as fait bien galérer, je vais faire comme toi : tu peux mourir que je m'en fou ! Je vais pas t'insulter, je vais parler posé ! Écoute bien : zappe moi, tu diras à ta sœur que maintenant qu'elle a retrouvé son frère elle a plus besoin de moi ! Ta mère elle a retrouvé son fils aussi. J'ai plus ma place ok ? Maintenant il me reste ma famille, Faress encore 3mois à tenir, ma mère a besoin de moi plus que jamais ! Me prend plus la tête, saha je t'ai pardonné je te l'ai dit, je pardonne mais j'oublie pas, tkt même pas que ce que tu m'as dit j'ai pas oublié en un mois ! C'est gravé dans ma tête : tu veux plus me voir, ah bah tu vas plus me voir, à cause de toi j'ai gâché bien des mois de ma vie, si il faut à cette heure ci je serais mariée et heureuse ! T'as fait ça à ton propre cousin, je l'aimais et je regrette d'avoir tout gâché avec lui pour toi ! Tu m'as dit je mérite quelqu'un de bien ? En attendant je le vois pas devant moi, vazi selem, j'ai pas envie de m'énerver pour rien. Bonne chance pour ta vie, prend soin de ta sœur et c'tout !
Et je suis partie, connerie, folie appelez ça comme vous voulez mais je me suis lâchée calmement, parfois les mots font plus mals que des gestes. Bref je suis rentrée chez moi, ma mère m'a dit que Safir était sortie de prison, merci maman, comme si je le savais pas, n'empêche que j'ai 21 ans et j'habite encore chez ma mère ! Bref d'un côté elle était contente mais triste pour Faress.
Elle : tu viens on va chez Safir, je veux le voir.
Moi : sans moi !
Elle : pourquoi ?
Moi : je l'ai déjà vu !
Elle : et ?
Moi : hlass (c'est tout)
elle : mais oui, je suis Michael Jackson ana (moi) !
Moi : on s'est dit ce qu'on avait à se dire c'est tout.
Elle : et ?
Moi : on s'est expliqués !
Elle : et ?
Moi : maman ça te regarde pas !
Elle : si !
Moi : non !
Et je suis allée m'enfermer dans ma chambre, ce sont ces gestes que je regrette le plus, faire ça a ma mère, si elle n'était pas là je ne serais pas ce que je suis ! Mouhim elle est sortie, j'ai rangé la cuisine et le salon et je suis allée dormir. Le lendemain j'ai vu tout le monde rassemblés autour de lui au parc, j'étais avec Chachou qui était venue nous rendre visite, elle jouait aux jeux, je la surveillais. D'un coup elle court vers quelqu'un, Safir bien sûr pourquoi ? Mystère très vite résolu : la ressemblance avec Yassine.
Moi : Chainez, tu le connais ?
Elle : oui, on dirait Yassine !! regarde !
Moi : Safir pose la on doit rentrer merci !
Elle : attend regarde le !
Moi : Chachou, je sais à quoi il ressemble et Yassine c'est son cousin c'est normal. Allez ta maman nous attend, j'espère qu'elle est pas partie voir quelqu'un (plus pour moi que pour quelqu'un d'autre)
Safir : Chachou, tu veux des bonbons ?
Elle : oui stp !
Moi : y'en a à la maison !
Safir : viens on va chez tonton Farid, tu choisis celui que tu veux !
Moi : PUTAIN SAFIR BARRE TA GUEULE ET CHAINEZ ON RENTRE !
Tous les gens présents se sont retournés vers moi, j'ai attrapé Chainez et je suis partie. Je voulais juste la tuer cette hafrita ! N'empêche que depuis que j'avais crié elle me regardait avec des yeux ronds et elle osait pas parler. Fierté quand tu nous tiens, c'est connu que les algériens ont une grosse fierté, bah la mienne est juste énorme ! Je suis rentrée que je suis déjà ressortie, sans Chachou mais avec Sabrina, qui avait presque 1an, je l'ai amené dans le parc aussi, j'avais besoin de sortir, de prendre l'air, je me suis assise sur un banc tout au fond, je jouais avec elle, j'étais pas loin de la maison donc ça allait, j'avais aussi dit à Samir où me trouver donc c'était bon aussi. Vous aussi quand y'a quelqu'un qui vous observe vous le sentez ? Bah là j'ai levé les yeux et j'ai vu Safir en train de me fixer des yeux et Chedli lui parlait sans même se rendre compte qu'il l'écoutait pas ! --' Je sais pas mais j'ai eu envie d'une chose et je lui ai faite : j'ai levé mon bras et je lui ai fait un beau fuck, il m'a regardé choqué après il a sourit, il a parlé avec Chedli et il s'est dirigé vers moi. Que faire ? Je pouvais pas trop courir avec la petite et je pouvais pas rester là... Finalement il est peut-être temps de faire face à Safir ? Il s'est posé devant moi, j'ai continué à jouer avec ma princesse sans faire attention à l'autre ! Il s'est lassé et il s'est posé à côté de moi, en me regardant toujours.
Lui : faut qu'on parle !
Moi : j'ai déjà tout dit et toi aussi !
Lui : non, j'ai pas tout dit ! Je suis désolé d'avoir dit ça, je le pensais pas, comme toi...
moi : c'est là que tu te trompe, moi je le pensais, je pensais chacun des mots que j'ai dit !
Lui : donc si je meurs ça te fera rien ?
Moi : j'aurais de la peine pour ta famille, voilà !
Lui : ah d'accord,je retiens !
Moi : retiens ce que tu veux !
Lui : bref, le hebs ça ma retourné le cerveau, Chedli il me disait comment t'étais devenue et je préférais que tu te maries avec quelqu'un d'autre plutôt que je te fasse souffrir, voilà pourquoi j'ai fait ça mais maintenant je regrette ! Je veux qu'on recommence tout depuis le début, je te mentirais pas,je bicraverais pas wallah je veux faire les choses dans les règles avec toi !
Moi : c'est pas les choses dans les règles ça et de toute manière t'as eu ta chance et tu l'a raté, je t'en ai redonné une, pareil maintenant faut pas abuser, ça marchera pas comme ça !
Lui : mais regarde toi ! Arrête avec ta fierté ! Je la mets de côté pour toi, fait pareil !
Moi : je l'ai mise plusieurs fois de côté, cette fois-ci je recommencerais pas, bref je dois ramener la petite ! Salam !
Lui : attend !
Mais j'étais déjà en train de partir, il a pas essayé de me rattraper ce qui est bizarre, il a sûrement quelque chose dans la tête parce qu'il lâcherait sûrement pas l'affaire comme ça et j'avais raison, j'ai eu la réponse un samedi du mois d'après (mai, je vous raconte pas entre-temps, parce qu'il n'y a rien d'intéressant à raconter tout simplement, je n'avais pas revu Safir ni personne d'autres à part Leila qui avait fait son hlel et son mariage civil était prévu pour juin). Je vous explique : j'étais tranquille au boulot, je suis rentrée chez moi, déjà y'avait beaucoup de bruits à la maison, ce qui est anormal ! D'habitude, comme Faress n'est pas là, c'est silencieux mais là, ma mère était agitée dans la cuisine, des voix provenait du salon, dont celle de ma nièce Sabrina qui pleurait, de ses parents, de Mahjouba et Nassim et les autres je ne les reconnaissais pas. Je suis allée voir ma mère en cuisine, elle m'a attrapée, mise sous la douche. Qu'est-ce qui se passe ? Mais vu comment elle était stressée grave j'ai pas résisté sinon je me serais pris une assiette dans la tête, je suis sortie de la douche, ma mère m'a jetté dans ma chambre avec des vêtements : une robe longue qui était très jolie avec des ballerines et une veste, ensuite c'est Mahjouba qui est venue, son ventre était bien arrondi, elle était muette et ne voulait absolument pas répondre à toutes mes questions, elle m'a maquillée et coiffer et je suis allée avec elle dans le salon, ma mère m'a regardé avec des larmes dans les yeux et quand j'ai vu qui étaient les gens j'ai tout compris, j'allais péter les plombs tout simplement ! C'était Safir, accompagné de ses 2 sœurs (Sihem et Fatiha, celle de mon anniversaire, avec son fils) et même son frère que je n'avais jamais vu mais qui était sa photocopie et enfin de sa mère, tout ça ne pouvait dire qu'une chose, j'essayais de regarder Safir dans le yeux mais il évitait mon regard.
Sa mère : Sana, assied toi ma fille, viens viens.
Je me suis approchée d'elle et je me suis assise tout en regardant Safir qui était toujours en train de m'esquiver.
Sa mère : ça va benti ?
Moi : Hamdoullah khelti, euh je veux pas paraître impolie mais vous êtes tous venus pourquoi ?
Sa mère : kifah (comment) tu sais pas, il t'a pas dit ?
Moi : il devait me dire quoi ? (même si au fond je savais pourquoi ils étaient là)
Sa mère : il est venu te demander en mariage (chez les arabes il est venu me khtob auprès de ma famille).
J'ai regardé Safir avec des yeux ronds et peut-être même la bouche ouverte et j'ai enfin pu croiser son regard, il était tout rouge et moi j'avais une envie de meurtre...
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Chronique de Sana : le malheur de ma sœur a fait mon bonheur
General Fictionchronique enregistrée histoire VRAIE