Eli
« Baby you are the song that's written on my heart
Wherever we stand
Wherever we fall
Won't matter at all because I will be forever yours »
Wherever this goes - The Fray•
Les yeux bandés depuis notre sortie du Five Seasons il y a de cela une bonne vingtaine de minutes, j'écoute - sans oser ouvrir la bouche - les grognements agacés d'Alexander assis au volant de sa voiture de prêt. Il peste, tempête, gronde et grommelle après « tous ces connards incapables d'appuyer sur le champignon ». Quelques fois, mes lèvres se fendent en un sourire amusé tandis que je retiens tant bien que mal un gloussement prêt à franchir mes lèvres.
- Si ce connard pile encore une fois devant moi je sors de la voiture pour exploser sa gueule de...
- Alexander, je grogne cette fois sans le laisser finir. Est-ce que, rien qu'une journée, tu pourrais arrêter d'agir comme un enfant capricieux ?
Les yeux couverts par une épaisse cravate noir, je devine un sourire se dessiner sur ses fines lèvres tandis qu'un ricanement s'échappe de sa bouche.
- Ou est-ce que tu m'emmènes avec cette cravate sur les yeux ?
- Je ne te la fais pas à la Christian Grey, Elizabeth... du moins, pas encore.
J'étouffe un gloussement, tentant tant bien que mal de ne pas virer au cramoisi.
- Tu le sauras d'ici quelques minutes.
De nouveau, je me tais, me concentrant sur le voile noirâtre brouillant ma vue tout en ignorant les incessantes plaintes d'Alexander.
Il me faut attendre encore cinq minutes avant que le moteur s'arrête enfin, et la seconde d'après, je me retrouve à l'extérieur, les mains crispés sur l'avant-bras musclé de l'imposant brun près de moi. Je le suis sur quelques mètres, tentant tant bien que mal de ne pas trébucher sur de petits cailloux jonchant le sol. Puis, lorsque nous pénétrons enfin dans une pièce, une odeur de marrée-basse me monte doucement aux narines tandis que les reflets de petites led viennent traverser la cravate me camouflant la vue.
- Monsieur Alexander Milton Hawkings Kaz... Kaszi...
Une voix grave s'élève dans la pièce, elle semble se répercuter sur les murs pour former un désagréable écho tout autour de nous.
- C'est bien moi, grince-t-il. Désolé du retard, il y avait tout un tas de cons sur la route.
Toujours aveugle à l'environnement autour de moi, j'assène un petit coup de coude dans ce qui semble être la côte d'Alexander, lui arrachant un petit cri strident.
- Je vous ai libéré l'endroit pour deux heures. Et bien-sûr, votre petite compensation nous aidera à embellir cet endroit somptueux.
L'inconnu à la voix grave laisse échapper un petit ricanement empli de satisfaction avant que je l'entente quitter la pièce, suivi par l'incessant grincement de ses chaussures.
- Alexander, ou est-ce que tu m'as emmené ?
Il souffle bruyamment, agrippant mon bras pour m'entrainer un peu plus loin dans la pièce. Durant une courte seconde, il demeure muet et statique, ses deux mains encadrant mes joues rosissant sûrement à vue d'œil et son souffle lent caressant délicatement mon front. Puis, ses mains viennent se glisser sur l'arrière de mon crâne, dénouant délicatement la cravate fermement attachée pour finalement la laisser s'écraser négligemment sur le sol.
Ma vue est trouble et les led illuminant l'espace tout autour de nous m'aveuglent. Durant de longues secondes, tout ce que je parviens à distinguer, ce sont de petites silhouettes colorées ondulant tout autour de nous dans d'étranges bassins à l'eau limpide.
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Horns 2 - Breaking Point |en pause|
RomansaTout à volé en éclat ce soir-là dans le cimetière. Bien décidés à reprendre leur vie en main dans l'espoir de ne plus jamais avoir à se côtoyer, il semble pourtant qu'une nouvelle opportunité professionnelle balaye d'un revers de main toute tentativ...