Je tremble encore quand Ollie me trouve près de la cheminée. Il s'accroupit devant moi et me prend par les épaules.
"Mon Dieu, qu'est-ce qu'il t'a fait ? »
Je l'attrape par le coude pour essayer de le calmer. Je peux à peine croire ce que je suis sur le point de dire:
«Rien du tout. »
«Pourquoi tu es blanche comme un linge s'il n'a rien fait? N'essaye pas de me ménager, c'est moi qui t'ai mise dans ce pétrin. »
"Je suis sérieuse, il ne s'est rien passé.»
Ollie me regarde, je peux voir qu'il a du mal à me croire.
«Nous sommes allés nous promener, nous avons parlé…des écureuils et c'était tout. J'avais oublié mon manteau alors j'ai failli mourir de froid, je n'arrive pas à me réchauffer. »
«Qu'est ce qu'il voulait alors?»
«Je n'en ai aucune idée…»
Et c'est ce qui me fait vraiment peur. Est-ce qu'il s'agissait d'une sorte de test? Pour voir si je suis capable… de quoi, je ne sais pas. Est-ce que j'ai seulement réussi le test? Que va-t-il se passer maintenant?
Je passe toute la nuit à me poser un millier de questions, et encore la nuit suivante, et la suivante… La robe verte me nargue depuis la porte de mon placard à chaque fois que je l'ouvre, avec l'écharpe d'Alfie qu'il a oublié de reprendre et qu'Ollie refuse de lui ramener. Je ne sais pas pourquoi je ne le fais pas non plus.
Une semaine passe, puis deux, et je commence à penser que j'ai échoué au test d'Alfie. J'en suis ravie! Je me sens toujours mal à l'aise à chaque fois que je lave les vêtements d'Alfie, mais la sensation s'estompe peu à peu. Ce ne sera bientôt plus qu'un vieux souvenir. Enfin c'est ce que je croyais…
Maman est au comptoir ce jour là. J'entends le carillon sonner depuis l'arrière boutique où je suis en train de plier des vêtements, puis des voix étouffées et Maman qui crie mon nom.
«Quelqu'un pour toi!»
J'entre dans la boutique, croisant Maman et son regard entendu alors qu'elle monte à l'étage. Je sens mes cheveux se hérisser sur mon cou, je me prépare au pire…et laisse échapper un soupir de soulagement en trouvant un jeune homme debout près du comptoir.
"En quoi puis-je vous aider monsieur? »
L'homme regarde derrière moi, comme pour vérifier si maman est toujours là, puis pose une boîte sur le comptoir.
"M'sieur Solomons m'envoie vous donner ça.»
Mon cœur s'enfonce dans ma poitrine. Il y a une enveloppe collée dessus.
«Il m'a dit de ne pas partir tant que vous n'avez pas lu la lettre», ajoute le jeune homme.
La moutarde me monte au nez et je le lui fait comprendre en ouvrant la lettre sans ménagement. Il est écrit "Je viendrai te chercher demain à 3 heures".
«Et si je dis non?» Je demande au livreur.
«Je ne sais pas ce qu'il y a sur la note », répond-il en haussant les épaules.
Je lève les yeux au ciel. Alors que l'homme repart, Ollie arrive pour son dépôt habituel. Il ne semble pas être au courant de la nouvelle invitation d'Alfie, je fais en sorte que ça reste le cas, mais je sais que je n'ai pas d'autre choix que d'accepter de revoir Alfie…
Cette nouvelle rencontre se passe comme la première: Alfie alterne entre silences gênants et monologues des plus étranges. Cette fois, c'est la forme de nuages et les corbeaux - le plus intelligent des oiseaux, selon lui.
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Shefele, petit agneau
FanfictionMaintenant un roman disponible en e-book et papier sur Amazon sous le titre RENDEZ-VOUS À BRIGHTON ! https://www.amazon.fr/Rendez-vous-%C3%A0-Brighton-Elodie-Bonneville/dp/B09KN7X3T8/ Quand mon cousin Ollie s'est enrôlé dans la boulangerie d'Alfie...