Chapitre 3

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Le bateau de l'homme glissait sur l'eau où flottaient encore quelques blocs de glace, perdue dans le brouillard. Le propriétaire de l'embarcation la dirigeait alors que les nains étaient silencieux et que la jeune elfe était postée sur le devant du navire, une flèche encochée sur la corde de son arc, à l'affut, tous ses sens en alertes, prête à tirer au premier mouvement. Le hobbit s'approcha d'elle et engagea la conversation. Ils n'avaient pas encore eu le temps de parler.

-Dame Elwine.

-Appelez-moi Elwine, maitre Sacquet.

-Alors vous, appelez-moi Bilbo. Vos dires étaient vrais ? Vous êtes enfermée à la Forêt noire depuis dix ans ?!

-En effet. Vous savez, je voyage beaucoup en Terre du Milieu, je ne voulais que traverser Mirkwood. Mais ce que je ne savais pas, c'est que personne ne traverse la Forêt sans que le roi Thranduil ne le sache. Ils ont dû envoyer toutes leur garnison pour réussir à m'avoir. Le roi Thranduil a eu pour projet de me marier avec son fils Legolas afin de créer une alliance entre nos deux peuples. Il a donc fait parvenir cette proposition à mon père mais il lui a répondu qu'il ne pouvait choisir à la place de mon cœur. Et comme Legolas et moi avions refusé, il m'a enfermé dans ses cachots et la haine que Legolas et moi nous portions l'un envers l'autre e été nourrit durant des années et aujourd'hui elle est plus forte que tout.

-Mais Bard a dit que vous n'étiez pas une elfe à part entière. Je n'ai pas vraiment saisi la raison.

-Et bien, mon père, Elrond Peredhel, seigneur de Fondcombe, était un semi-elfe né d'une union entre deux semi-elfes. Il a donc dû choisir entre l'immortalité des elfes ou la mortalité des hommes. Et a choisi la voie des elfes pour rester aux côtés de ma mère, une elfe. Je suis une elfe mais en vue de la race de mon père, je peux tout de même choisir ma voie. Je ne me suis pas encore décidé. La plupart décide par amour. Mais le mien je ne l'ai pas encore trouvé. Mais en attendant, je suis une semi-elfe. Je ressens le froid, la faim, la fatigue comme les humains, mais j'ai tout mes sens surdéveloppés, comme les elfes. Enfin, tout cela est assez compliqué. Je suis une elfe qui peut mourir de choses dont meurt les humains.

-Je vous confirme Elwine, toute cette histoire est bien complexe. Mais j'en ai compris le principal.

Ils se sourirent amicalement et Biblo quitta la jeune elfe qui retourna à son observation. Seuls les clapotis de l'eau venaient briser le silence jusqu'à ce que des rochers se firent apercevoir à travers la brume faisant crier Bofur. Mais l'homme connaissait ces eaux et esquivât la roche facilement.

-Que cherchez-vous à faire ?! Nous noyer ?! s'exclama Thorin.

-Je suis né et j'ai grandi sur ces eaux, maitre nain. Si je voulais vous noyer, je ne le ferai pas ici.

-Il m'énerve cet homme du lac, il est arrogant. On pourrait s'en débarrasser en le jetant par-dessus bord, proposa Dwalin.

-Bard, il s'appelle Bard, annonça le hobbit, plus que fatigué des propos de ce nain colérique.

-Comment le savez-vous ?

-Euuh, je lui ai demandé.

La princesse sourit. Heureusement que ce Hobbit était parmi eux pour apporter un peu de bonne tenue et de politesse.

-Peut importe comment il s'appelle. Je ne l'aime pas.

-Nous ne sommes pas obligé de l'aimer. Seulement de le payer, dit Balin en comptant l'argent qu'ils possédaient. Allez les gars, retournez vos poches.

-Qui nous dit qu'il ne va pas nous trahir ?

-Personne, murmura Thorin.

-Pour l'instant, nous n'avons de meilleure alternative. Alors tenons en nous au plan, trancha l'elfe.

-Dame Elwine a raison. Cependant, il y'a, un petit problème. Il nous manque dix pièces, annonça le vieux nain.

Le roi de la montagne croisa les bras et appela le nain roux.

-Gloin. Allez, donne ce que tu as.

-Mais pourquoi moi ? Je suis sur la paille, à cause de cette aventure. Que m'a rapporté l'argent que j'avais investi ? Que de la souffrance, du chagrin et...

Il se coupa quand il vit tous les nains et Elwine, debout, à fixer un point au loin. Il se leva à son tour et vit, à travers le blizzard, une montagne pointue au loin.

-Par ma barbe. Tiens, prends tous, s'écria-t-il en tendant sa bourse à Balin.

Bard lâcha la barre et se dirigea vers eux.

-L'argent vite, donnez-le-moi.

- Nous vous pairons quand nous auront nos provisions pas avant, contredit Thorin.

-Si vous tenez à votre liberté faites ce que je dis. Il y'a des gardes.

Tous se tournèrent vers la direction que prenait le bateau et aperçurent une ville sur l'eau au loin.

-Allez dépêchez-vous, dans les tonneaux, les pressa Bard.

Après une longue hésitation, le roi des nains leur fit comprendre d'un signe de tête de faire ce qu'il disait. Ils se glissèrent tous dans les barils avec plus de mal pour Elwine. Etant une elfe, elle était assez grande et par conséquent, devait se tasser plus que ses compagnons pour ne pas se faire voir. Bard accosta et quitta le bateau.

-Qu'est-ce qu'il fait ? demanda Dwalin.

-Il parle à quelqu'un, leur appris Bilbo qui avec un trou dans son tonneau lui permettant de voir le port.

-Il... nous désigne du doigt. Ils se serrent la main !

-Qu'est-ce que tu dis ?! grogna Thorin.

-Le sellera. Il nous a vendu, cracha Dwalin.

-Ne donnons pas de conclusions trop hâtives, intervint Elwine. Je n'ai pas pu bien entendre parfaitement leur conversation mais ils ne parlent pas de nous.

C'est alors que des poisons leurs tombèrent sur la tête, manquant d'en étouffer certains, puis le bateau reprit sa route. L'un des nains poussa un gémissement mais Bard donna un coup dans son tonneau en lui ordonnant de se taire.

-Nous approchons de la douane.

-Halte, contrôle de marchandises, document s'il vous plait, demanda joyeusement un homme à la porte de son bureau. Oh c'est toi Bard !

-Bonjour Percy.

-Quelque chose à déclarer ?!

-Rien, sinon que je suis gelé et fatigué, et pressé de rentrer, répondit le batelier en lui donnant des papiers.

-Oui tout comme moi.

Il tamponna sa pièce d'identité et lui rendit.

-Et voilà, tout est en ordre.

Cependant, le second du maitre, sortit de nulle part, et attrapa le papier avant que Bard n'ait pu le récupérer.

-Oh non, voyons, voyons. Chargement de tonneaux vides, venant du royaume des Forêts, lut-il. Seulement, ils ne sont pas vides. N'est-ce pas Bard ? Si je me souviens bien tu es enregistré en tant que batelier. Pas en tant que pêcheur, dit-il en prenant un poisson dévoilant l'œil de Bombur.

-Ce ne sont pas vos affaires, répondit Bard.

-Faux. Ce sont les affaires du maitre. Donc ce sont aussi mais affaires.

-Oh voyons, Alfrid, un peu de cœur. Il faut que les gens mangent.

-Ces poissons, sont illégaux. Videz les tonneaux par-dessus bord !

La princesse d'ImladrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant