Chapitre 7

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Je m'éveille doucement. Je porte la main à mon front et le masse. Une migraine atroce enserre mon crâne et j'ai la nausée. Mes membres sont tout engourdis. Je suis confuse. Je n'ai aucun souvenir de la soirée d'hier et je ne sais pas où je me trouve. Il fait tout noir, je ne vois absolument rien. Cette obscurité me fiche la frousse. Je tente de m'assoir. Je tâte ce qui est en-dessous de moi. Un matelas, il me semble, car je sens les ressors au travers.

J'étends mes jambes et mes pieds nus touchent instantanément le sol bétonné, glacé. Le matelas est posé à même le sol. Je continue de tâter l'environnement. Derrière-moi, dans mon dos, se trouve une matière spéciale. Comme de la mousse. Sur un mur ? Cela me fait penser aux panneaux qu'utilisent les YouTubers pour insonoriser leur studio. Ça renforce mon sentiment d'angoisse.

Un millier de pensées désagréables me traversent. La première : ça doit grouiller de bestioles, et ça me fait carrément flipper. La deuxième : dites-moi que je fais un cauchemar et que je vais me réveiller. Par pitié, dites-moi que je ne me transforme pas en une victime d'un des documentaires du style « Un crime parfait » ou « Crimes et indices » que j'aime tant regarder. Dites-moi que c'est simplement un bizutage spécial, ou une mauvaise blague de la part de fils-à-papa qui s'ennuient...

Je m'allonge sur le matelas probablement très crasseux et me replie sur moi-même en position fœtale. La dernière chose dont je me souviens hier, c'est d'avoir quitté ma chambre pour me rendre à la résidence des garçons. M'est-il arrivé quelque chose sur le trajet ? Je me creuse mais je suis incapable de me souvenir, c'est un trou noir...

Je frissonne. Il fait frais. En même temps, ma jupe et mon crop top ne me protège pas bien. Je dois être dans une cave ou un autre endroit bien glauque.

Et dire qu'il y a... je ne sais même pas combien de temps, j'étais une adulescente normale, prête à commencer ses premiers cours à la fac.

Je ferme les yeux en m'obligeant à prendre de profondes respirations. Bon, peut-être pas si profondes que ça parce que ça pue l'humidité ici. Je dois perdre des années de vie rien qu'en respirant. Je m'imagine tant bien que mal dans mon lit, chez moi, à la maison. Avec des oreillers bien douillets, des tonnes de couvertures toutes douces... Une larme coule sur mon visage, suivie par d'autres. J'ai terriblement peur. Je veux rentrer chez moi... Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Je ne veux pas mourir... Je ne veux pas non plus souffrir... J'ai peur. Que va-t-il m'arriver ? Et qui est derrière tout ça ? Une chose est sûre, si les garçon, Doug et Lydia m'attendent, ils devraient vite prévenir la police en ne me voyant pas arriver. Oui, je vais me raccrocher à cette espoir-là. Doug remuera ciel et terre pour me trouver, j'en suis sûre ! Je me finis par me rendormir, après avoir sangloté un long moment qui m'a semblé durer une éternité.

***

Alertée par des bruits, je m'éveille. Je suis tellement engourdie, je ne comprends pas. Enfin, si, on m'a sûrement administré un truc pour que je reste calme. Je tente de bouger, mais mes mains sont liées aux accoudoirs d'une chaise en bois, et mes chevilles sont attachées aux pieds de celle-ci. Un tissu est plaqué sur ma bouche pour m'empêcher de parler. Une sensation de panique s'empare petit à petit de moi.

Je relève ma tête, qui semble soudainement peser onze tonnes, et entrouvre les yeux. La lumière que diffuse la petite ampoule suspendue au plafond est encore trop puissante pour moi. Face à cette brûlure, je referme vivement les paupières. Mes rétines ont dû être plongées un petit moment dans le noir pour réagir d'une telle manière en présence d'une si petite source de luminosité.

–Camilla Delaunay, annonce une voix grave et qui me fait sursauter.

Cette voix masculine connaît mon nom et mon prénom. Enfin, s'il a regardé ma carte d'identité, ce n'est pas si impressionnant que ça au final.

Initiation [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant