Chapitre 59 - JOSH

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Quelques minutes plus tard, les danseurs se rassemblèrent pour la première danse de la soirée. Elena et Andrew se faisaient face, se souriant l'un à l'autre. Moi-même, je trouvais la situation comique. Je risquais un regard vers John pour constater la pâleur de son teint, signe qu'il enrageait. Mon patron se comporta en gentleman, cela dit, se tenant à une distance respectueuse de sa cavalière tout en gardant les mains hautes. Ils valsèrent de manière élégante et je souriais alors qu'il la faisait rire.

Andrew l'abandonna pour laisser la place au grand blond. J'eus l'impression que John se crispait encore davantage. Je compris pourquoi à peine une minute plus tard. Ce type était un enfoiré. Ma mâchoire était tellement crispée qu'elle en était douloureuse. J'avais envie de balancer ma flute de champagne à travers la pièce. Il serrait Elena contre lui, effleurant discrètement ses fesses, ses seins. Il lui parlait à l'oreille, mais elle ne riait plus du tout. Ma respiration s'accéléra tandis que mon poing se serrait. Il passa une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, effleurant son cou au passage. J'avais la nausée.

— Ce type est un enfoiré.

Nathan m'avait rejoint. Lui aussi avait le regard noir.

— Qui c'est, bordel ?! demandai-je en serrant les dents.

— Elliot Lockart. Issu d'une famille d'architectes anglais. Il a débarqué à New York il y a à peine quelques mois. Je peux savoir pourquoi c'est pas toi à sa place ?

— Il y a des tas de raisons. L'une d'elles s'appelle John.

— Ça t'a jamais arrêté jusqu'à présent.

— Peut-être que j'ai écouté le discours d'un certain Nathan Gold, grognai-je.

Il sembla embarrassé.

— Tu es amoureux d'elle hein ?

Je ne répondis pas. C'était inutile.

— Désolé, mec.

Il me serra l'épaule d'un geste compatissant.

Je décidai de ne pas me laisser abattre et retournai serrer des mains avec Andrew, mais également de mon propre côté. Je flirtai avec quelques dames, m'assurant au préalable qu'elles ne portaient pas d'alliance. Je parlais un peu plus longuement avec Donna, la journaliste. Elle finit par me glisser son numéro dans la poche de ma veste. J'aperçus John Ferguson qui se servait un verre à une table un peu plus loin et tentai une approche.

— Bonsoir, sénateur.

— Bonsoir, Monsieur Banner.

Il me regardait d'un air suspicieux. Un ange passa puis je me lançai :

— Écoutez, je n'ai jamais voulu vous porter préjudice. Je suis même prêt à m'excuser si ça a été le cas. Vous êtes le père d'une de mes meilleures amies, j'aimerais pouvoir apaiser les tensions entre nous. Pour elle.

— Dans ce cas, cessez de soutenir le grossier personnage qui vous sert de patron.

— Monsieur Ferguson, avec tout le respect que je vous dois, vous ne pouvez pas nier le bien que fait Andrew. La preuve en est ce soir, il est récompensé pour une partie des actions qu'il a réalisées.

— Je ne le nie pas, mais pouvez-vous m'expliquer comment je suis supposé accepter qu'il me traite ouvertement de sénateur égocentrique et corrompu ?

— Si c'est faux, vous ne devriez pas l'accepter, mais prouver qu'il se trompe à travers vos actes.

— Si c'est faux ?

A la porte de ton cœur - Chroniques de nos Cœurs Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant