Chapitre 12 - JOSH

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Elena était seule dans la galerie lorsque je la vis. Sa tenue courte et ses chaussures à talon mettaient en valeur ses longues jambes dorées. Sa coiffure dévoilait sa nuque et j'eus l'envie aussi embarrassante que déplacée de l'embrasser à cet endroit.

— Bonsoir, mademoiselle Ferguson, dis-je en souriant.

Mais lorsque ses yeux se posèrent sur moi, ils se révélèrent humides des larmes qui menaçaient de déferler sur ses joues roses. L'inquiétude me saisit immédiatement le cœur, et je lui demandai ce qui n'allait pas. Elle balaya ma question d'un « ce n'est rien », avant d'évoquer ma tenue.

— J'ai toujours besoin de toi, Elena.

Les mots m'avaient échappé. Son regard se fit soudain plus intense, et je me grattai l'arrière de la tête pour cacher ma gêne. Elle glissa son bras sous le mien avant de me guider à travers le dédale de photographies. Alors que nous étions arrêtés pour admirer le visage d'une petite fille, je sentis sa main frôler ma joue. Je me tournai vers elle, étonné de ce geste. Ses yeux d'un bleu profond étaient plongés dans les miens pendant que ses doigts poursuivaient leur course le long de mon cou. Je ne respirais plus. Mon cœur semblait prêt à sortir de ma poitrine. Sa caresse descendit sur mon bras pour atteindre ma main qu'elle prit dans la sienne. Mon regard se fixa sur ses lèvres entrouvertes.

Sa bouche s'étira pour découvrir un sourire malicieux.

— Je voulais que tu voies ce que ça fait, murmura-t-elle.

Je restai totalement interdit. Elle m'avait simplement rendu la caresse que je lui avais faite dans la cuisine de Matt vendredi dernier.

Elena libéra ma main, et j'eus soudain froid.

L'exposition se terminait sur une salle carrée où se tenait déjà une vingtaine de personnes. Mon amie m'entraîna jusqu'au buffet. J'attrapai deux coupes de champagne pour en tendre une à Elena qui lança :

— Santé, monsieur Banner ! Et bienvenue dans le monde des riches hypocrites arrogants.

— Santé, et merci. J'espère remplir les critères pour m'intégrer.

Son rire résonna dans la pièce où régnait un calme plat, attirant quelques regards curieux.

— Tu n'as aucun de ces critères, répliqua-t-elle. Mais ne t'en fais pas, je serais là pour te guider.

Elle me détailla alors les personnes présentes dans un discours où chaque rumeur croustillante était ponctuée de ricanements.

Au bout de quelques minutes, un petit homme chauve et replet qui devait avoir dans les trente-cinq ans se présenta devant elle.

— Bonsoir Elena, susurra-t-il.

— Bonsoir Charles. Comment allez-vous ?

Elle lui décocha un immense sourire. Je n'avais jamais vu ce sourire sur ses lèvres et réalisai que c'était parce qu'il était faux. Elle devait détester ce type.

— J'ai soif, mais à part ça tout va pour le mieux.

Elena lui servit une coupe de champagne sans un mot. Le même sourire forcé calé sur son visage.

— Charles, laissez-moi vous présenter Joshua Banner, déclara-t-elle. Nous avons tous les deux étudié le droit à Columbia. Josh travaille aujourd'hui au sein du cabinet d'expertise juridique d'Andrew Jackson.

Puis, se tournant vers moi, elle ajouta :

— Josh, voici Charles Culling. Il est responsable du service « communication et événementiel » de la mairie de New York.

A la porte de ton cœur - Chroniques de nos Cœurs Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant