Chapitre 45 - ELENA

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Je me réveillai un peu endolorie et frissonnante, sentant le corps de Josh contre le mien. Ses doigts effleuraient doucement ma peau le long de ma colonne vertébrale, me donnant la chair de poule. Josh était à la fois tendre et passionné, et cette dualité le rendait d'autant plus irrésistible à mes yeux. Je refermai mes bras autour de lui pour venir embrasser son torse. Il cessa alors ses caresses pour me chuchoter à l'oreille :

— Bonjour.

Je relevai la tête et déposai un doux baiser sur ses lèvres.

— Bonjour, soufflai-je.

Nos regards s'accrochèrent et mon cœur se mit à battre plus vite. Josh déglutit, immobile entre mes bras comme s'il redoutait que le moindre geste vienne gâcher cet instant. Mes doigts glissèrent sur sa nuque pour s'enrouler dans ses cheveux. Mes yeux s'égaraient dans la contemplation de son visage aux traits fins. Bon sang, ce qu'il était beau !

— Tu veux manger quelque chose ? proposa-t-il.

Toi.

Mais je me contentai d'acquiescer en silence.

J'enfilai mes vêtements de la veille avec un de ses T-shirts, et nous nous installâmes dans sa cuisine pour boire un café et grignoter quelques toasts.

— Donc, si ce n'est pas « juste une fois » alors qu'est-ce que c'est ? Je veux dire, qu'est-ce qu'on fait ? demandai-je.

Il finit sa bouchée en me regardant puis déclara :

— J'aimerais continuer de traîner avec toi comme je l'ai toujours fait. J'aimerais aussi continuer de coucher avec toi.

— D'accord... moi aussi, admis-je, mais qu'est-ce que ça signifie ?

Il se contenta d'hausser les épaules. Comme je me tortillai légèrement de malaise, il ajouta :

— Elena, est-ce qu'il serait possible de se laisser aller, tout simplement ? On passe du temps ensemble quand on a envie, c'est tout.

— Mais qu'est-ce qu'on dit aux autres ? l'interrogeai-je.

— Ce qu'on fait ne regarde personne d'autre que nous, dit-il.

— Tu sais que c'est plus compliqué que ça, répliquai-je. Il y a les copains et il y a mon père.

— Qu'est-ce que tu veux faire ? questionna-t-il.

— J'ai envie de continuer à passer du temps avec toi, mais je préfère le garder nous, en tout cas pour l'instant. J'aimerais pouvoir profiter en toute simplicité, juste un peu, tu comprends ?

— Oui, bien sûr, répondit-il.

Son accord me soulagea d'un poids.

Je me levai donc plus légère, emportant mon mug de café avec moi pour arpenter l'appartement. J'allai observer tous les croquis qui encombraient le bureau en bois sous la fenêtre.

— Tu dessines toujours, commentai-je.

J'admirais des paysages, des animaux, et des parties de corps humain qu'il avait représentés en noir et blanc. J'arrêtai mon regard sur l'image de deux mains enlacées. Le trait était précis et empreint d'émotion comme s'il s'agissait de deux amants qui s'apprêtaient à se quitter.

— J'aime bien celui-là, dis-je.

Il vint à ma hauteur et se plaça derrière moi, regardant par-dessus mon épaule, une main posée sur ma hanche.

— Je te le donne si tu veux.

Je me retournai, étonnée. Les dessins de Josh faisaient partie de son intimité. M'en faire cadeau c'était comme s'offrir à moi. J'étais touchée, heureuse et effrayée. Notre relation était devenue si intense si vite que la tête me tournait.

— C'est juste un dessin, Elena, assura-t-il. Regarde j'en ai plein d'autres.

— Non, je préfère te le laisser. Si tu l'as dessiné, c'est pour une raison.

Il passa son bras autour de ma taille.

— Tu es doué, ajoutai-je.

— Merci.

— Pourrais-tu me dessiner un tatouage ?

— Tu veux un nouveau tatouage ? s'étonna-t-il. Tu voudrais quoi ?

— Je ne sais pas.

— Et tu le voudrais où ? demanda-t-il.

— Je ne sais pas.

— Tu ne me facilites pas la tâche, conclut-il avec un sourire.

J'entourais mes bras autour de son cou en riant.

— Non, c'est vrai, mais tu n'as qu'à voir ça comme un challenge.

Il embrassa doucement mes lèvres et son baiser échauffa tout mon corps.

— Je suis un artiste, moi, madame, plaisanta-t-il. Je crée selon mon inspiration, pas sur commande.

Je fis descendre mes mains le long de son torse.

— Dommage, j'aurais été prête à payer cher, pourtant, blaguai-je.

Ses yeux brillèrent.

Lorsque je rentrai chez moi, j'envoyai un message à Alex pour enfin lui répondre.

« Salut, j'espère que tu vas bien. J'ai réfléchi à tout ce que tu m'as dit et je ne peux pas te donner ce que tu veux. Je suis désolée. ».

A la porte de ton cœur - Chroniques de nos Cœurs Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant