Chapitre 15

61 1 0
                                    

        Je mis le téléphone à mon oreille, il était sur répondeur. Je soufflai puis recommença ma démarche. Le numéro ne passait toujours pas. Julien entra dans la pièce en chaussettes et sauta sur le lit pour me rejoindre : « Qu’est-ce que tu fais princesse ? – J’ai trouvé la solution ! –Laquelle ? –Je vais appeler madame Decueil, c’est elle qui s’est occupé de moi une fois, elle m’a dit qu’elle pourrait m’aider… »

            Après de multiples tentatives qui échouèrent les unes après les autres sous le regard presque amusé de Juju je déposai les armes. Mon Prince s’assit sur le lit, et se pencha vers moi pour m’embrasser. Il sourit puis me sortit le téléphone des mains, le déposa sur la table de chevet à côté de nous et me pris par la taille. Je me mis à l’embrasser sur les joues, la bouche, le cou ; il faisait de même. Je sentais ses mains se balader le long de mon dos. Il s’appuya sur ma poitrine et me fit basculer en arrière pour tomber sur les oreillers. « Je t’aime Héloïse, je t’aime » me murmura-t-il. Je gloussai et continuai de l’embrasser. Il reprit : « J’ai envie de t’aimer toute la nuit… » Et il enfonça sa tête dans le creux de mon cou. Par désir, par amour ou par simple envie, je lui susurrai dans l’oreille : « Qu’est-ce qui t’en empêche ? Je suis tout à toi » Et je sentis alors ses mains se faufiler sur tout mon corps en plus de son torrent de baisers. Ma respiration s’accélérait…je l’aimais.

            Je me réveillai le lendemain dans le lit, mes vêtements et ceux de Ju éparpillés un peu partout dans la pièce. Lui, dormais paisiblement à côté de moi sur le ventre, laissant de temps à autres sa respiration ronflante rompre le silence de la pièce. Zombie/Hitch dormais au pied du lit en boule. Je bougeai mes pieds ce qui réveilla l’animal et le fit se déplacer au niveau de la tête de son maître avec un regard hautain. J’avais froid toute nue dans ses couvertures. Je m’approchai alors de Ju afin de coller à lui et pour qu’il me réchauffe. Ce dernier ne bougea guère et émit un profond soupir de mâle troublé dans son sommeil.

            Il était tellement beau. Je commençai à caresser sa peau blanche toute douce en pensant à lui, en me disant à quel point il était important pour moi, combien j’avais de la chance de l’avoir lui qui savait m’écouter, me comprendre, m’aimer comme personne ne l’avais jamais fait auparavant. Jamais, jamais je n’avais autant aimé quelqu’un. Je pouvais mourir pour lui, il ne me considérait pas comme sa petite-amie, sa copine ou encore sa femme. Non, avant tout, j’étais pour lui celle qu’il aimait, celle pour qui lui à son tour aurait donné sa vie.

            Je me disais aussi combien il était courageux de me supporter moi et mes caprices, mes volontés de trou du cul, mes désirs de princesse, mes bobos de lapin albinos presbyte. Ah oui, car il devait avoir les épaules solides mon Ju, il devait sacrément m’aimer. Je n’imagine même pas le nombre de mecs qui ne m’aurait pas supporté. Julien lui était différent. Pour vous je ne suis qu’une pigeonne qui le suit, qui risque ma vie pour un garçon avec lequel je ne suis même pas marié et qui me trompe –sûrement- lors de ses escapades à Paris, qui m’a abandonné. Oui, certes il a fait des choses mauvaises et peut-être qu’il continue même si j’en doute ; mais notre relation était indescriptible.

            Expliquez comment à partir d’un regard, après des épreuves comme la naissance d’Alice et notre séparation, comment se fait-il que l’on soit toujours ensembles ? Toujours en train de s’aimer comme au premier jour ? De se taquiner comme un frère et sa sœur, de se protéger comme un mari et sa femme et de s’aimer comme des fous. Je ne pouvais pas croire que mon histoire était banale, car c’est Julien mon histoire.

            Oui, c’est de lui dont tout cela découle, c’est de Julien dont je parle. Sans lui, il n’y aurait pas eu d’Alice, pas eut de séparation, certainement pas eut de Trensovski. Non, Julien était mon tout.

Intrusøs (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant