Chapitre 8

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Je venais de reprendre le travail depuis maintenant trois semaines. J’en avais définitivement terminé avec la tête de fouine.  Julien  passait de plus en plus de temps au studio d’enregistrement car la date de sortie de son album était de plus en plus imminente. Il était assez anxieux, et ne me consacré plus beaucoup de temps ; cependant il restait toujours souriant et bien attentionné.

            Mes journées se déroulaient donc en grande partie le matin aux répétions, trois fois par semaine le soir pour les représentations. Julien, lui passait parfois des nuits au studio, je recevais alors des textos me disant d’aller dormir et de ne pas l’attendre. Alors j’obéissais et quelques heures plus tard, je sentais une présence ce coller à moi et venant me réchauffer. Je me collais alors contre lui pendant qu’il entourait ses bras autour de ma taille. Le pauvre était tellement stressé que plus les jours passaient, plus il était tendu. Bon nombres de fois je me suis faite engueulée car je n’avais pas bien ceci ou cela.

            Un matin de février –je m’en souviens bien car Julien était à la maison car il avait fait une trêve dans l’enregistrement de son album pendant une dizaine de jours- mon téléphone sonna. J’arrivai malheureusement trop tard et j’eus donc un appel manqué d’un numéro que je ne connaissais pas. Mon téléphone sonna une nouvelle fois quelques minutes plus tard, je décrochai. J’entendis alors une voix de femme qui m’était familière. Je ne la reconnu pas tout de suite, il lui suffit de prononcer le nom de Monsieur Trensovski pour que mon cœur bondisse. Je faillis faire tomber mon portable dans ma tasse de café. C’était la voix de la secrétaire du producteur. Je devais aller le voir pour une raison que je n’avais pas bien comprise. J’eus envie de pleurer en raccrochant le téléphone. J’avais terriblement peur de me confronter une nouvelle fois face à ce pervers. Je n’osais dire mot à Julien.

            Durant toute la journée jusqu’à l’heure de mon rendez-vous, je ne vivais plus. Je mourais d’inquiétude, j’aurais préféré me jeter depuis le haut d’un pont que de me retrouver face à cet homme. Julien n’avais même pas attention à mon comportement et puis en plus,  il ne pouvait pas trop le remarquer étant donné que le pauvre, fatigué dormi toute la journée. Quatorze heures s’afficha à ma montre, je devais partir et je me rendis à l’immeuble, le cœur battant la chamade. Je voulais pleurer. Je voulais que Julien soit là, avec moi, qu’il me protège comme il me l’a toujours promis. J’avais horriblement peur de cet homme, je ne savais pas de quoi il était capable mais dans tous les cas cela ne devait être que le pire.

            J’arrivai devant l’immeuble, poussai la porte, montai les escaliers et m’assis dans la salle d’attente. Elle était déserte. Il n’y avait que la secrétaire, impassible face à son ordinateur. Julien vient je t’en supplie. J’entendis des bruits assez inquiétant dans le bureau. Je n’arrivais pas à bien les distinguer mais ils ne me rassuraient guère. Je ne savais pas ce qui aller m’arriver. Je voulais faire demi-tour, quitter cet endroit mais je savais aussi que si j’agissais comme cela, j’allais faire couler toute ma carrière. Je sorti alors mon téléphone de ma poche, et me mis à écrire à toute vitesse un texto pour l’envoyer à Julien. Au moment de cliquer sur « Envoyer », la porte s’ouvrit brusquement. Le producteur, toujours caché derrière ses lunettes de soleil me fit signe de venir le rejoindre dans la pièce qu’il occupait. Julien. Je mourais de peur, j’aurais pu m’évanouir mais je ne le fis pas car cela aurait pu me conduire à une situation pire que celle-ci. M.Trensovski me fit signe de m’assoir sur une de ses chaises recouverte de fausse fourrure en imitation léopard pendant que lui ne s’assis pas et me tournait autour telle une mouche autour d’un pot de miel. Le silence resta dans la pièce pendant de longues minutes, j’étouffais de peur. Il s’approcha alors de moi, défit mon écharpe, la fis tomber par terre et se mis à me caresser les épaules. Julien sauve moi, j’ai besoin de toi. Puis, il approcha sa bouche de mon oreille, toujours en continuant ses mouvements le long de mes omoplates. « J’ai beaucoup pensé à vous, commença-t-il, vous me plaisez. Vous êtes belle, bien formé. Vous savez, nous pouvons faire de très bonnes affaires si vous acceptez de coopérer comme je l’entends avec moi. » Rien qu’à ses paroles, j’eus envie de vomir. Je me retournai brusquement et fit un mouvement qui lui força à retirer ses mains de mes épaules. Julien si tu pouvais imaginer ce qui est entrain de ce passer.  « Tut, tut, tut…ne commencez pas comme cela, reprit cet énergumène, je vous ai dit de coopéré. D’ailleurs, si vous voulez savoir, dit-il en s’asseyant derrière son bureau, je connais quelques petites choses sur votre vie et plus particulièrement sur celle de votre petit-ami. Comment s’appelle-t-il déjà ? Ju…Ju…Julien n’est-ce pas. Je vais vous apprendre alors que toute sa carrière et la vôtre est entre vos mains. Soit vous faites ce que je vous demande de faire et tout ira bien, soit et bien je peux venir assombrir le tableau de la carrière de votre petit chéri. Il enregistre vers Bordeaux c’est bien cela… Je crois pouvoir agir dans ses environs » et il clôtura sa phrase avec un petit rire démoniaque.

Intrusøs (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant