Chapitre 9

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        Cela faisait déjà deux mois que je cauchemar durait. Je n’étais  -heureusement- pas encore passé à l’acte sexuel mais je sentais cela n’allait pas tarder. Il me donner rendez-vous pratiquement toutes les semaines. Il ne me draguait et ne me touchait pas avec ses manières obscènes, non. Il me traitait comme un chien, une merde. Il me tirait les cheveux, me frappait, m’assenait des coups de pieds, des coups de poings, il fallait que tout mon corps saigne pour qu’il s’arrête. Parfois, je tombais dans les pommes, je gisais alors là, sur la moquette de son bureau, le visage meurtrit –mais moins que mes côtes et le reste de mon corps- pendant de longs instants avant de reprendre connaissance. Mon corps n’était plus que désormais contusions et douleurs. Je ne comprenais pas pourquoi il me frappait avec autant d’acharnement : je ne lui avais rien fait. Il me frappait comme un animal voir même pire. Même un chien on ne le frappe pas de cette manière.

            Lorsque j’avais recouvré mes esprits après de longs moments passés par terre, je me levais péniblement, et repartais chez moi, boitillante, et larmoyantes. Heureusement pour moi, Julien était en déplacement à Paris, il ne voyait pas mon état, je lui disais que tout allait bien, que je l’aimais, qu’il ne devait pas se pressé pour venir me retrouver à Bordeaux car son travail devait passer avant tout. Il me disait « OK » mais qu’il était impatient de me revoir, de me toucher, de me sentir, de me serrer dans ses bras et de m’admirer. Je lui répondais que moi aussi et je raccrochais. Après ce genre de conversation, je me regardais dans le miroir de l’entrée, mon visage faisait peur. Si Ju me voyait comme ça, il aurait fui. J’avais une arcade qui était en train de cicatriser, ma lèvre inférieure qui cicatrisait elle aussi. J’avais diverses contusions au niveau des yeux. Pour ce qui en était de mon corps, il était couvert de bleus. Rien que le fait de m’assoir me faisait mal. M.Trensovski attendait que mes douleurs se soient atténuées pour m’en donner des nouvelles. Je n’en pouvais plus. Je n’osais rien dire à personne. J’avais coupé les ponts avec Farés, Julien était loin de moi et heureusement, je n’allais plus au club hippique, aller acheter mon pain devenait presque impossible.

            Un soir, alors que cette ordure avait dépassé les limites et que je dû me rendre à l’hôpital, j’eus pour la première fois, depuis de longues semaines une conversation en face à face avec une personne. C’était une femme d’une cinquantaine d’année, au visage très doux. Elle me demanda si c’était mon mari, je lui répondis que non. Elle sourit et répliqua que cela ne servait à rien de mentir pour couvrir mon conjoint violent. Je me mis alors à pleurer et à tous lui expliquer, que je ne pouvais pas coucher avec ce monstre ni refuser de crainte à saccager la carrière de mon amour. Je lui disais que je n’en pouvais plus, que je ne comprenais pas pourquoi cet homme tyrannique et pervers pouvait passer de besoins sexuels à assouvir à des coups.

            Durant mes longues minutes de récit, elle m’écouta comme une mère. Elle ne m’interrompit pas. Elle se leva et se mis à panser mes blessure. « Vous savez, me dit-elle, vous n’êtes pas obligé d’aller le retrouver toutes les semaines pour qu’il vous tabasse. Allez à la police, je peux vous aider à faire les démarches si vous le voulez. Vous devez agir. Avant de vous laisser repartir, je veux vous poser une question : croyez-vous réellement que l’homme qui vous aime préfère garder et continuer sa carrière d’artiste avec sa femme dans un cercueil plutôt que l’inverse ? Ecoutez, j’ai connu des cas comme ça, vous pouvez faire arrêter ce monstre et l’empêcher de faire du mal à d’autres femmes comme vous. Sachez que si vous ne faites rien vous allez inévitablement vers la mort. Ça commence avec des gifles et ça se termine avec une pierre tombale. Vous êtes jeune et belle, vous ne méritez pas cela. Je peux et je veux vous aider. Voici mon numéro, appelez-moi quand vous voulez, je répondrais toujours. Au revoir mademoiselle » et elle referma la porte. Je restais alors seule dans la chambre avec mes pansements entrain de méditer sur ses paroles. J’allais donc vers la mort…

Intrusøs (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant