Chapitre 8

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En sortant de chez moi, je reconnais Chêne assis sur le palier de sa maison. Il m'attend, son sac sur les épaules et un bonnet noir sur la tête avec quelques mèches bruns qui dépassent.

-Salut.

-Salut. Ça va ?

-Oui et toi ?

-Mieux qu'hier, c'est déjà ça.

-Astrée, je voudrais rattraper notre soirée d'hier si ça te tente, aujourd'hui après les cours ?

Je mets un petit moment à réfléchir, puis je me dis qu'on mérite tous les deux une deuxième chance pour nous rattraper.

-D'accord.

-Oh, et aussi, j'ai un petit cadeau pour toi.

Je souris tel un enfant qui vient de recevoir le cadeau qu'il voulait tant à Noël.

-Ah bon ? Vraiment ? Fallait pas.

Il s'arrête et ouvre son sac. Il en sort un petit paquet emballer qu'il me tend. Je le prends à deux mains et je l'ouvre. Je vois du tissu marron sortir du papier.

Un doudou ! C'est un petit ours assis qui tient un cœur rouge entre ses pattes contenant le message « I love you » en lettres blanches, mais ce n'est pas tout, je sens aussi quelque chose de dur tout au fond du paquet, j'enfonce ma main a l'intérieur et en ressors une petite boite rouge, je l'ouvre et y trouve un collier avec un cœur en argent au bout de la chaîne.

-T'aimes bien ?

-Oui ! J'adore ! Tu es le meilleur.

-C'est pas grand chose.

-Comment ça c'est pas grand chose ? C'est énorme !

Il balaye mon commentaire d'un revers de main.

-Tu veux que je te mette ton collier ?

-Oui !

Il prend le collier, j'écarte mes cheveux ce qui laisse place à ma nuque, il passe le collier autour de mon cou, je sens ses doigts chauds me frôler à plusieurs reprises la peau. Il réussit enfin à me l'attacher. Et nous reprenons notre route vers le lycée.

***

-Chêne ! Tu fais quoi là ?!

On est mercredi, au lycée, et Chêne est en train de bloquer Tyler contre un casier tout en le ruant de coups.

-Chêne ! Arrête ! Je t'en supplie !

J'attrape son bras tout en prononçant ces mots et en espérant qu'il va s'arrêter.

-Ce connard t'a fait du mal. Il le mérite.

Il donna un autre coup de son poing gauche à Tyler avant que je ne m'interpose entre eux.

Tyler, contre les casiers, se relève pour essayer de rendre la pareille à Chêne, et en effet, il y parvient, et ce dernier à la lèvre qui saigne, un bleu traçant un cercle autour de son œil.

Une foule s'est rassemblée autour de nous et la directrice s'approche de nous aussi rapidement que sa petite taille lui permette.

-TYLER ! CHÊNE ! DANS MON BUREAU ! IMMÉDIATEMENT !

Chêne lâcha sa prise, et ce dernier poussa un soupir de soulagement. Ils suivirent la directrice d'un pas non chaland. Je prie intérieurement pour qu'il n'arrive rien à Chêne. Je ne l'avais pas remarqué mais des larmes ruissellent sur mes joues, je porte ma main à mon visage pour les essuyer et je remarque que mes joues sont brûlantes. Je stresse pour Chêne, est ce qu'il va se faire renvoyer ?

La cloche sonna et malgré tout, je fus obligée d'assister à mon prochain cours, qui est le français. Je pense que c'est la matière que je déteste le moins. Dans mon cas, je n'ai pas de matière préférée, je déteste tout simplement l'école ainsi que tout ce qui la constitue. C'est-à-dire les professeurs, le bâtiment, les cours...

Je me dirige vers la salle et rentre dans la pièce sombre où plusieurs tables de deux places s'alignaient devant moi. Je fus la plus rapide et je réussis à prendre la place tout au fond de la classe, là où je pouvais dormir tranquillement. Mais je n'y suis parvenue car à chaque fois que je fermais l'œil, je repensais à Chêne. Je me suis rendue compte bien assez tard que je n'arriverai pas à dormir tant que je saurai qu'il est sous les ongles de la directrice. Je me relève et je regarde l'horloge, elle indique neuf heure et demi. Ça va faire trente minutes que je pense à lui.

Je dessine tout le long du cours sans que la professeure me remarque. Des fois, je me demande si elle est au courante mon existence. Mais tant qu'elle ne me parle pas, je ne lui parle pas et je ne la dérange pas.

Contrairement à la dernière fois, j'utilise des crayons de couleurs et un feutre noire pour colorier le visage de la personne. Je dessine une fille dont on ne distingue que la forme du visage et le haut du corps qui sont de côté. Le ciel bleu foncé avec des étoiles bleus clairs avec une touche de jaune. Le chignon de la fille est mal faite, mais on peut dire que ça lui donne un style. J'ai quasiment terminé mon dessin, il ne reste plus qu'à estomper pour que les traits de mon coloriage paraissent moins brutes. Je me penche vers mon sac pour en sortir un paquet de mouchoir lorsque le collier que m'a offert Chêne cogne mon nez. C'est trop, je n'arrive plus à retenir mes larmes.

-Est-ce-que je peux sortir madame ?

Je me suis levée si brusquement de ma chaise que Lilou qui était assise à côté de moi s'est réveillée de son sommeil en sursaut et que toute la classe s'est retournée vers moi. Je sentais déjà une larme coulée sur ma joue lorsque l'enseignante accepta. Je me presse vers la porte de la salle, l'ouvre et la referme d'un coup sec qui se fait entendre dans tout l'étage.

Je dévale les escaliers jusqu'à arriver au couloir du premier étage vu que le deuxième n'est pas doté de toilettes. Je m'enferme dans la pièce et me mets face au miroir avant de me mettre à pleurer à chaudes larmes. Certains penseront surement que je n'ai aucune raison de pleurer pour lui, mais c'est le seul à m'avoir écouter. Mais il n'a pas que fait m'écouter, il s'est occupé du karma.

 Mais il n'a pas que fait m'écouter, il s'est occupé du karma

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La pluie de nos étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant