Chapitre 17

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Bizarrement, j'ai l'impression de ne pas me sentir en sécurité, non seulement car l'alcool coule à flots, mais aussi car je sens tous les regards sur moi, ce dont je n'ai pas l'habitude.

Je surprends à plusieurs reprises le regard de Sasha se perdre sur ma poitrine. Quelle idée de mettre cette foutue robe alors que je savais très bien que tous les regards seront dirigés vers moi ?

Mais bon, ce qui est fait est fait. D'ailleurs, j'ai choisis une robe rouge qui m'arrive aux genoux avec des manches d'une trentaine de centimètres recouvrant le haut de mes bras, et un nœud immense qui me touche le menton sur ma manche gauche.

Je me rapproche du bar aux côtés de Kevin et il prend un verre de Vodka tandis que moi j'essaye de refuser le plus poliment possible.

Il boit son verre d'une traite et en redemande un.

-S'il te plaît, essaye de ne pas finir avec une gueule de bois, j'ai pas envie de traîner un corps à moitié mort dans toute la ville.

-T'inquiète, je gère.

Je lui lance un regard sceptique et finit par soupirer devant son air idiot.

-Bois toi aussi, ça n'a jamais fait de mal à personne un verre ou deux.

-Sans façon. Lui répondis-je avant de rouler des yeux.

-Rholala t'es pas drôle. Finit-il par lâcher.

-C'est pas que je ne suis pas drôle c'est juste que moi contrairement à toi j'ai une conscience.

Et je fis un sourire ironique pour qu'il comprenne bien que je n'avais pas réellement l'intention de me disputer avec lui.

-Astrée. M'appelle Sasha d'une voix rauque.

-Oui ? Dis-je en me retournant.

Il est en train de tanguer d'un pied à l'autre, et je sens qu'il ne va pas tarder à tomber si il continue de boire ainsi. Mais de toute façon, je ne suis pas une baby-sitter, ses amis n'ont qu'à s'occuper de lui.

-Viens ici deux secondes.

Et il désigne les escaliers menant à la chambre.

-Non merci, ça ira.

-Allez, viens. Force-t-il.

-Un problème, Sasha ? Intervient Kevin.

Il se place derrière moi et porte une main protectrice à mon épaule.

-Ouais non, dis juste à ta pote qu'elle doit apprendre à s'amuser et ça ira. Réplique-t-il.

-Ah, tu veux t'amuser avec moi peut-être ?

Kevin se rapproche brusquement de Sasha jusqu'à ce qu'ils soient quasiment collés l'un à l'autre.

-Oh, calme. Vas-y, ciao, vous savez pas vous amusez et vous n'avez aucun humour.

-C'est ça, ciao.

Sasha nous tourne le dos et monte en haut des escaliers jusqu'à arriver à l'étage d'en haut et nous adresser un geste grossier de la main avant de continuer son chemin.

-Kevin, je t'aime, tu es mon sauveur. Lui adressé-je.

-C'est tout à fait normal, très chère.

Et il me tend la main gauche tout en se penchant comme les gens au XVème siècle.

-T'es génial, merci encore.

-Allez, maintenant tais-toi et profite. Me dit-il.

Je reste pendant toute la soirée aux côtés de Kevin. Mais à un moment, je fus obligée de devoir monter à l'étage pour aller dans la salle de bain, histoire de re appliquer au cas où une couche de fond de teint.

-T'es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ? Demande Kevin.

Je savais que je pouvais le faire attendre devant la porte, mais je ne sais pas pourquoi je le sentais mal si il venait avec moi. De toute façon, je n'aurais peut-être juste qu'à bousculer Sasha pour qu'il tombe à la renverse à cause de toute la dose d'alcool qu'il a consommé.

-Oui, absolument sûre. Affirmé-je.

Je monte les escaliers à pas lents, les mains crispées sur mon sac à main, j'avance dans le long couloir plongée dans le noir. La porte est juste à coté de moi, et je tends ma main pour qu'elle attrape le poignet de la porte, une distance qui me parut de la taille de l'Amérique.

Et c'est la que le drame arrive.

Sasha arrive derrière moi, je tente de crier mais il a déjà plaqué une main contre ma bouche. Et merde, même en étant bourrer il reste rigide comme une planche.

Il me traîne littéralement jusqu'à la première chambre et me bouscule contre le sol.

Il me rue de coups avec ses si grands poings. J'essaye de me débattre, de sortir d'ici, simplement, je n'y parviens pas, il est trop grand, et trop fort.

Je n'arrive plus à bouger, ni à parler, ni à respirer. Je suis juste paralysée. J'aurais dû me jeter du toit.

Des larmes salées roulent sur mes joues, mais je ne fais aucun bruit. Je lui avais déjà d'arrêter, mais je recommence tout de même, ce mot devient de plus en plus fort dans ma bouche, jusqu'à ce que je puisse enfin le crier, mais je sais que ça ne suffira pas pour qu'on m'entende d'en bas.

Pour me punir d'avoir crier aussi fort, Sasha me gifle au visage, je sens que la marque va rester quelques jours, mais pour l'instant, je veux juste sortir d'ici.

La seule chose qui me reste à faire est d'essayer de me concentrer sur autre chose que ça. Je regarde alors le dessous du lit, et essaye de compter les grains de poussières.

Je me sens aller dans un quelque part d'autre, comme sur le point de mourir.

Dieu merci, quelqu'un défonce la porte pour pénétrer dans la chambre, et ce fut Kevin qui me sauva, encore une fois. Il attrapa Sasha par les épaules et le frappa jusqu'à ce qu'il tombe achevé sur le sol.

-Astrée ? Ça va ? Me demande-t-il en me voyant sur le lit en pleure.

Pour toute réponse, je me jette en pleure dans ses bras. Encore une soirée qui se termine mal.

Après avoir pleuré pendant des heures entières, Kevin décide qu'il est temps de rentrer, et que l'on a eu notre dose d'émotions pour aujourd'hui.

Le retour se fait dans un silence pesant, je n'ose même plus respirer, de peur de me faire trop remarquer. Mais lorsque je dois rentrer chez moi, tous mes amis se jettent sur moi pour me dire que je suis forte, que ça va aller, et que je ne dois pas faire de bêtises.

J'aurais tellement aimé ne pas en faire, mais je ne tiens plus. Je suis fatiguée, pas cette fatigue où j'ai juste besoin de sommeil, mais la fatigue où je me demande sans cesse quel est l'intérêt de me réveiller le lendemain.

 Je suis fatiguée, pas cette fatigue où j'ai juste besoin de sommeil, mais la fatigue où je me demande sans cesse quel est l'intérêt de me réveiller le lendemain

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La pluie de nos étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant