Un faible soleil de septembre éclaire les rues de New York, et une brise légère passe de temps en temps en me faisant frissonner.
Je m'arrête. Il se dirige vers moi, et me pose les questions dont tout le monde connaît les réponses, des sortes de banalités.
-Bonjour. Lui dis-je en français.
Il se rapproche de moi, puis nous continuons à marcher l'un à côté de l'autre.
- ¡ Holla ! Me répond-il en espagnol.
-Ça va ? Continué-je en anglais.
-Bien, et toi ?
-Bien.
Mais cette fois-ci, la discussion ne s'arrête pas à là. Il a l'air d'hésiter avant de continuer.
-Et... En vrai ? Tu es sûre que ça va ?
Je suis d'abord un peu déconcertée par ce qu'il vient de dire, mais je lui réponds quand même, mais sincèrement cette fois-ci.
-À vrai dire, je ne sais pas trop. On va dire... Comme d'habitude peut-être.
Sans en comprendre réellement la raison, je me recroqueville un peu sur moi-même, me sentant fragile.
-Et c'est-à-dire « comme d'habitude » ?
-C'est-à-dire que je me sens vide.
Ces mots sont sortis presque toutes seules, comme si je l'avais déjà dis des milliers de fois avant alors que ce n'est que la première fois que j'ose l'avouer sincèrement.
Mais à présent, c'est dit.
Ça fait bizarre de parler à quelqu'un comme ça de ses sentiments, plus exactement de sa tristesse. Mais tout d'un coup, je sens un poids en moins sur mes épaules.
-Tu veux en parler ?
Il me regarde avec des yeux doux me suppliant de lui dire la vérité.
-Non, ne t'inquiète pas, ça ira.
On continue de marcher ainsi pendant un long moment, puis il est le premier à rompre le silence.
-Je peux te poser une question un peu... Indiscrète ?
Je pense savoir de quoi il veut parler.
-Euh... Oui.
-Tu n'es absolument pas obligée d'y répondre, je tiens à te prévenir d'avance.
-D'accord.
Il hésite un instant, puis me demande :
-Ça va faire combien de temps que... Que tu ne l'as pas fait ?
Je m'arrête brusquement, lui aussi. Je m'attendais déjà à cette question, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il ai le courage de la poser.
-Je...euh...
Je réfléchis longtemps avant de me rappeler de la dernière fois :
-Deux jours...
J'ai honte de moi... Je suis sûre il va mal le prendre.
Deux jours... Pour moi c'est déjà bien, voir même super, mais je ne sais pas ce que lui va en penser...
-Whouah ! Bravo !
Quoi ? Est-ce que j'ai bien entendu ?
-Tu... C'est vrai ? Lui demandé-je ébahie.
-Bien sûr que oui ! C'est déjà énorme. Me répond-il comme si c'était une évidence.
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La pluie de nos étoiles
RomanceAstrée Bryan, 16 ans, doit essayer de vivre avec son passé, sans oublier la mort chamboulante de son père, mais elle fait la rencontre d'un grand brun. Il a la joie de vivre. Elle veut en finir. Il nage dans le bonheur. Elle a touché le fond. Il a d...