Station orbitale à la noix

60 7 3
                                    


Ce couloir est interminable. vraiment. Ca doit bien faire 10 minutes que je marche, sans pour autant me départir de ma concentration. Tout est silencieux, personne à l'horizon. Souvent apparaissaient des embranchements dans le jeux des corridors et je dois faire travailler mes méninges pour me souvenir des chemins à prendre. Pas une mince affaire, je vous le dis. Apprendre par cœur le plan exact de plus de 50 000 mètres carrés de surface, multipliés par le nombre d'étage, sachant qu'en plus il y a les zones noires (zones dans lesquelles les caméras ne peuvent pas ''voir''), j'étais pas sortie de l'auberge. Mais bon, le voyage avait duré plusieurs heures, j'ai eu tout mon temps pour le connaitre sur le bout des coins. Au bout d'encore une dizaine de minutes supplémentaires, une lumière se fit plus intense au bout du couloir. Là se découpe un grand rectangle lumineux que je suppose être la sortie. Or, deux gardes campent là, équipés d'armes à feu. Difficulté numéro une enclenchée. Je ne dois surtout pas me faire repérer par les gardes, car le QG de sécurité se trouve au même étage. Si ces deux là vendent la mèche, je suis bonne pour me coltiner quelques centaines de gardes. Que voulez vous, ils sont à cheval sur la sécurité, quitte à être dans l'excès. 

Je m'approche lentement par derrière, réduisant ma respiration au maximum. Quand je suis enfin assez proche pour activer mon Hacking, je lève une main et recouvre les deux agents de sécurité d'une fine couche de champs de force. Elle fait comme une deuxième peau et empêche de bouger. C'est seulement la partie extérieure qui fait répulsif. 

Le duo écarquille les yeux et essaye de parler, crier, ou juste émettre un son. Peine perdue, le champ de force fait aussi isolant phonique. Quel dommage ! Je leur passe devant en mode naturelle et me plaque au mur pour observer ce qui sert de grand "hall d'entrée". Juste une grande plateforme de débarquement surpeuplée, qui accueille les visiteurs de la planète en dessous, venus pour le musée de la science. Ca va être pratique pour se fondre dans la masse, mais je devrais éviter de trop tarder. Mon avis de recherche est placardé partout dans l'univers, y compris sur la planète et dans la station. Ce serait bête d'être reconnue par un gamin de trois ans incapable de tenir sa langue. De plus, je ne pourrais pas utiliser les champs de force, il y a trop de monde. En soupirant, je range mon pistolet plasma (oui je l'ai pris aussi !) sous ma veste, et m'avance d'un pas se voulant tout ce qu'il y avait de plus naturel. Le long du mur gauche, du coté de la salle où je me trouve, à quelques centaines de mètres devant moi, se trouve des cabines. yes me dis-je. Ces cabines sont des cabines de téléportation individuelles. Elles peuvent être utilisées par tout le monde, mais l'étage qui m'intéresse n'est accessible qu'avec un identifiant et un mot de passe. C'est à ce moment qu'Aléra entre en jeu. Je souris fièrement. J'avais pensé, juste avant de partir, à installer sur mon bracelet un lien qui permet à Aléra, qui est une intelligence artificielle je le rappelle, de venir dans le bracelet pour m'aider. Pas mal, hein ?

- Dis, laquelle est la plus safe ? demandais-je à mi voix en rapprochant mon bracelet de ma bouche.

- Je dirais la deuxième à gauche, mais après vérification... la troisième à droite, aucun soldat dans un rayon de 50 mètres à la sortie.   

- Nickel, merci ! 

Je me fraye un chemin à travers l'agglomération de monde devant les cabines et essuie maintes protestations, mais parviens à celle que m'avait indiqué Aléra. Je reprends mon souffle deux minutes, c'est qu'ils sont pas commodes ces dolliens ! Puis m'avance dans le rayon lumineux. Un frisson chaud me parcourt le corps, je sens mes pieds quitter le sol et se reposer une seconde plus tard sur le plancher du dix-huitième étage. Je sens mon contrôle sur les champs de force qui retiennent les deux gars en bas se rompre, les gardes ne vont pas tarder à rappliquer, il faut que je me dépêche. Je sors de la cabine par la porte en verre et observe un peu autour de moi, pour reprendre mes marques. C'est plus compliqué de se repérer quand tu es dans un environnement en 3D que quand tu t'uses les yeux sur une feuille qui représente une station orbitale à la noix, qui fait 50 000 mètres carré l'étage, en traits même pas droits de deux centimètres de long. 

La sortie de la cabine se trouve dans l'angle d'un couloir, au sol tapissé de plancher synthétique, et aux murs blancs comme neige éclairés par une lumière tamisée venant d'appliques murales en forme de croissant de lune retourné. Je pris la partie du couloir qui allait à droite et remontait l'allée en comptant les portes qui ornaient le mur tout les dix mètres. Celle qui nous intéresse est la 23ème. Derrière elle se trouve le laboratoire armo-nucléaire. C'est dans cette pièce que se trouve la cible. La porte numéro 23 fait son apparition après deux minutes de marche. Je vérifie qu'il n'y ait personne autour et tente d'ouvrir la porte. Evidemment fermée à clef. Qu'à cela ne tienne, je pose un doigt recouvert d'une couche de mon champ de force antimatière contre la serrure, qui lâche immédiatement. Je rentre dans la salle et referme la porte derrière moi.    

Il y a bien trop de blanc à mon gout, ça fait mal aux yeux. Les tables, les murs, le sol... Rajoutez à  ça un néon de teinte blanche également et vous obtenez un remix du paradis version wish. Je suis le mur sur ma droite. D'après mes informations, la bombe est contenue dans une petite chambre forte, cachée dans le mur droit en rentrant dans le labo. Je fis encore quelques pas avant de repérer une aspérité. 

- Et bien voilà ! dis-je pour moi même. 

Je passe les doigts sur le contour de la porte et réussit à repérer la poignée. Je l'actionne, mais la porte ne bouge pas. Tu m'étonnes ! Il y a au moins huit couches de blindage en douze matériaux différents plus solides les uns que les autres pour empêcher l'accès à la salle. Là encore, je pose ma main recouverte du champ de force contre la zone contenant la serrure et entend un bruit sourd. Je retente d'actionner la poignée, et cette fois-ci, la porte bouge. Je la pousse en entrant dans la pièce, sifflotant "la ballade de Ro et Bo" pour arriver dans une salle cubique et sombre. Sans perdre de temps, je rentre dedans, et m'approche du centre. Au milieu de le pièce trône une espèce de table, au dessus de laquelle flotte une sphère de métal, ornée de rainures bleues brillantes. 

- A nous deux, ma belle, dis je en m'approchant pour la saisir. 

A ce moment précis, j'entendis dans mon dos un léger bruit qui n'aurait en rien semblé suspect en temps normal. Or là, je me trouvais dans une chambre forte à voler une bombe. La situation est tout sauf normale. Je pousse un long soupir en me retournant et porte mon regard sur un coin bien précis de la pièce, noyé dans l'ombre.

- Allons bon. . . qu'est ce que tu fais là, Law? 


-------------------------------------------------------------------

Voilà voilà, c'est fini pour aujourd'hui. . . j'attend avec impatience vos retours et vos commentaires. J'ignore complètement quand sortira le prochain chapitre, car je suis noyée sous mes révisions de brevet blanc. soyez patient 😉

bye, bye  ⁓        

The last WorldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant