1. Livai vs la tasse.

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PdvLivai.

Il était 21h. Je commençais le ménage dans la salle de réunion dans le QG du bataillon d'exploration. Tch. Aucune des nouvelles recrues n'était venue me proposer son aide. Tant pis, j'avancerais de toutes façons plus rapidement si leur mains pouilleuses ne chipotaient pas à tout. Je me demandai qui avait bien pu participer à la dernière réunion. La salle était méprisable. Je pensai que c'est Hange qui l'avait menée d'ailleurs, ça ne m'étonnait pas d'elle. Sa tasse était encore à sa place à moitié remplie de café. Je n'allais pas me gêner pour la laisser à sa place et demander à Hange de la ranger elle même. Je débarrassai la table, passai les poussières et nettoyai toute la pièce à l'eau. Il ne manquait plus que..la tasse de Hange. Elle me perturbait, c'était le seul élément sale. Mais je ne pouvais pas l'enlever au risque que mon égo en prenne un coup. Sa manie de laisser tout traîner me dépassait. Je ne me laisserais plus me faire avoir en ramassant tout derrière elle.

 N'empêche, cette tasse était une vraie tâche parmi tout le ménage que je venait d'effectuer. Pendant de longues minutes le dilemme resta coincé dans ma tête et je me lançai dans une bataille de regard avec le récipient.

 Après 5minutes, j'étais toujours les bras croisés, contre le mur en pierre de la salle. Des pas me firent alors sortir de mes réflexions complexes. Je reconnaissais ces pas de dingues qui tapaient maladroitement sur le sol.

« LIVAIIIII »

Hange.

Elle tombait bien. A peine passa-t-elle le pas de la porte que je l'attrapai et lui collai mon front sur le sien.

« Ramasse ta tasse. »



« Hein ? »



«Ta tasse. Elle gâche mon ménage. »



« Oui mais le.. »



« Va.Ramasser.Ta.Tasse. »



« Oui oui d'accord CAPORAl Livai. »

Elle avait bien insisté sur le 4ème mot. Tch. Au moins, elle se dirigeait maintenant vers la table où se trouvait la tasse .

« Ah ! Et le Major Erwin t'attends dans son bureau. »





Je relevai la tête. Erwin ? C'est vrai que nous devions souvent avoir des conversations sur les attaques prochaines. Bon, je n'avais qu'une chose à faire, le rejoindre. Sans dire un mot, je sorti de La Salle et me dirigeai vers le couloir menant au fameux bureau. Mon cœur commença à battre un peu plus vite. C'est vrai que ça me faisait toujours cet effet quand on me parlait d'Erwin. C'était un sentiment étrange, à vrai dire. Un mélange de joie et d'angoisse. 

Je me demandai de quoi est ce qu'il allait me parler. Sûrement des batailles à venir, comme d'habitude. Est-ce qu'un jour nous aurions des conversations différentes d'aujourd'hui ? C'est vrai qu'elles étaient essentiellement basées sur le thème sur le bataillon. Je secouai la tête. Évidemment que l'on parlait du bataillon, nous en étions le Major et le Caporal. Qu'est ce que je m'imaginais ? Qu'on allait commencer à parler de nos repas de la veille ? 

Mince, j'étais déjà devant la porte de son bureau. Je repris vite mes esprits et veillai bien à garder mon visage fermé et froid habituel. Je frappai à la porte et rentrai.

« Erwin. Tu m'as appelé ? »

Il était posé sur sa chaise de bureau, au bout de la longue table. Ces cheveux blonds étaient parfaitement coiffés, comme à leur habitude. Il portait sa chemise blanche ainsi qu'un pantalon brun. Comme d'ordinaire, je ne m'assis pas sur la chaise qui m' était destinée mais directement sur la table.

« C'est exact. Je voulais savoir comment tu allais, Livai. »



« Hein ? Tu veux juste savoir comment je vais ? »



« Oui. »



« Tu viens de me couper dans mon ménage pour me demander comment je vais ? »



« Tu t'épuises trop en te donnant autant de travail. Ce n'est pas un drame si le QG possède un grain de poussière, tu sais ? »



« Ça ne m'épuise pas du tout, au contraire. »


« D'accord, parfait. Dans ce cas, je compte sur toi pour être en forme pour le test de demain. »

Un test ? Comment ça ? Ce n'était pas censé être pour les novices ? Tch.

 C'est vrai qu'Erwin avait parlé de faire un test général pour tester les capacités de chacun. J'avais totalement oublié. Mais bon, vu mes aptitudes lors des batailles, ça devrait aller.

« Et tu ne dois rien me dire à propos des comb... » lui demandais-je.





Mais Erwin c'était déjà mit en route pour sortir de la pièce. Il ne m'écoutait pas ? Lorsqu'il passa devant moi, il s'arrêta net. Je le fixai d'un regard que j'essayais de faire le plus noir possible.

Je vis ses yeux bleus se tourner en ma direction et sans que je m'y attende, il prit mon menton du bout de ses longs doigts fins et se rapprocha de mon visage.

« Que ? Erwin ? » balbutais-je.



« Soit en forme pour le test. » me dit-il.



A quoi jouait-il? Je le regardai pendant quelques secondes. 


Il fallait vite que je réagisse avant que je perdre mon sang froid devant ses beaux yeux envoûtants. Je sentais déjà mes joues qui montaient en température.

 J'attendis quelques secondes mais il ne relâcha pas son emprise. Je sentais son souffle léger se rapprocher de moi. Mon esprit était à  deux doigts de rentrer dans son mystérieux petit jeu et mes mains n'attendaient que de prendre son visage entre elles pour me rapprocher encore plus de lui.

 Alors que j'allais craquer devant le major, mon subconscient repris le dessus. Je pris la main d'Erwin, encore posée sur mon menton, et je remarquai pendant un millième de seconde, que son visage était beaucoup plus près que je me l'imaginais. De ce fait, lorsque je descendis de la table, nos lèvres furent à deux doigts de se toucher. Un courant électrique passa dans tout mon corps. Et une chaleur inconnue m'enveloppa.

Je devais absolument partir, et au plus vite.

Je lâchai sa main, et me dirigeai vers la porte, sans lui accorder un regard.

Avant de sortir, je repris ma respiration, tant bien que mal, afin de parler d'un air neutre :

« Compte sur moi, Erwin. »




Who Loves Loses. [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant