14. Jalousie.

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Pdv Erwin.

« Tu sais bien que ça ne peut pas être possible entre-nous. »


Voila la phrase que j'aurais voulu sortir à mon ami d'enfance.


Il m'empoigna les épaules et plongea ses lèvres dans les miennes. Mon temps de réaction fût rapide malgré le choc. Je repoussai Mike d'un coup violent au ventre et celui-ci tomba à la renverse.

Je ne savais pas ce qu'il lui avait pris. Lui qui était pourtant si calme et si compréhensif d'ordinaire !

Les sentiments qu'il m'avait caché avaient pris une telle ampleur qu'il en avait oublié ses principes.

Il se tenait maintenant par terre en se tenant le ventre de douleur.

Je lui en voulait.

Comment avait-il pu...me sauter ainsi au visage après tous les moments de notre jeunesse qu'il venait de citer, quelques minutes auparavant.

J'aurais du me douter qu'il ne relâcherait pas l'affaire lorsqu'il avait déjà tenté une approche le matin même.

Mike venait de s'emparer de mes précieuses lèvres, que je réservais et que j'avais dédiée tant de fois à l'homme que j'aimais réellement.

Il fallait que j'oublie se baiser accidentel en plus vite.

Je décidai de rentrer dans le réfectoire pour rejoindre Livai et lui parler de la situation.

Finalement, en tournant au coin du mur, je fonçai dans un petit gabarit d'1m60 aux cheveux noirs. En fait il était là, il avait tout vu. Il ne me regardait pas dans les yeux. Ses cheveux cachaient une grande partie de son visage. Je pris celui-ci délicatement entre mes grandes mains.


« Eho ? » fis-je.


Sa tête se releva et je dégageai les mèches qui cachait ses beaux yeux gris. Mais les yeux sombres et froids que je découvris étaient loin d'être ceux auquel je m'attendais.

Malgré tout, je caressai sa joue et je m'approchai de lui.


« Tu rêves. » fit-il en plaçant sa main entre nos deux visages.


Il enleva mes mains et rentra dans la salle.

Moi, je restai sur place, immobile. Je ne comprenais pas la situation.

Je venais de repousser mon ami d'enfance et je venais moi même de me faire repousser par Livai. La situation tournait à l'envers.


Je ne voulais pas repasser dans le réfectoire. Je fis demi-tour en prenant la deuxième porte qui menait également à la cours extérieure. Je me dirigeai vers la salle d'eau commune afin de me rafraîchir le visage et me changer les idées.

J'ouvris le robinet et mis de l'eau entre mes mains. Je me frottais la figure lorsque des pas se dirigèrent vers la salle.

Quelqu'un passa devant la pièce sans y rentrer. Même si je ne l'avais aperçu que quelques millièmes de secondes, je reconnu le Caporal. Je me mis en route pour sa direction et je l'appelai :


« Livai je.. »


Pas besoin d'aller plus loin. Livai m'attendait contre le mur, à coté de la porte. Il me prit le poignet.


« Je sais. Tu n'y es pour rien. Désolé, il fallait juste que je digère cette vision horripilante. » me fit-il en détournant le regard.


Je le fixai sans rien dire. Moi qui pensais qu'il allait encore râler pendant des jours, je m'étais bien trompé. Les excuses de sa part étaient tellement rares que j'en fut étonné. 

 Une goutte qui était toujours présente sur mes cheveux tomba sur ma chemise.


« Tch. Tu n'as même pas fait l'effort de t'essuyer le visage. » fit Livai.


Il tira sur sa manche et passa le bout de tissu sur ma joue humide. Ses joues prirent vite une couleur rougeâtre. Qui aurait cru que le rouge montait aussi vite au visage du Caporal ?

Le visage enfin sec, je me mit contre le mur, à coté de Livai. Un long silence s'installa et je vis ses sourcils froncés. Je pris sa main entre la mienne :


« Qu'est ce qu'il se passe ? » lui demandais-je.


Il resserra fortement sa main sur la mienne, signe que quelque chose le tracassait. Il se retourna pour se mettre en face de moi.


« Tu permets ? » me demanda-t-il.


Je le regardai avec un regard interrogateur. Permettre quoi ?

Livai prit mon visage entre ses mains et se mit sur la pointe des pieds. Il allait s'emparer nouveau de mes lèvres lorsqu'il s'arrêta :


« Tu mériterais même que je te fasse attendre. » dit-il.


Hors de question que j'attende avec ses fines lèvres si proches des miennes.

 J'attendis quelque instant pour qu'il continue sur sa lancée mais il était vraiment motivé à me laisser patienter.

Je le regardai dans les yeux. Ses prunelles grises valsaient au rythme des flammes de tentation qui dansaient dans ses yeux. C'est encore son regard enflammé qui allait me faire craquer.

Je pris sa taille entre mes mains et je le rapprochai de moi  pour lui faire comprendre que ma patience avait des limites. Je vis une vague de provocation passé sur le visage du Caporal lorsque son corps toucha le miens.

Pour la première fois depuis des années, je vis un sourire se dessiner sur ses lèvres. Un sourire si beau et si charmeur qu'il ne m'en fallut pas plus pour m'en emparer.

Je sentis le souffle rauque de Livai dans mon cou. Ses mains se baladaient sur mon visage pendant que notre baiser se faisaient de plus en plus long.

Enfin, nous nous séparâmes tout deux, un sourire aux lèvres.

Lorsque je me décollai de Livai, je vis son visage rougit par les émotions. Je pris son menton du bout de mes doigts.


« Tu devrais aller te mettre de l'eau sur le visage avant de prétexter que c'est le soleil qui t'a changé en tomate. » lui fis-je.


Après un « Tch » il se tourna pour rentrer dans la salle d'eau. C'est quand je le suivi du regard que je vit Livai s'arrêter net.

Je compris bien vite ce qui l'avait arrêté quand j'aperçus la silhouette d'Hange nous regarder avec ses grands yeux écarquillés.

Who Loves Loses. [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant