9. Soupe.

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PdvLivai.


Je regardais Erwin partir de son bureau. Ses joues étaient encore légèrement roses et ses cheveux étaient un brin décoiffés.

Je mis ma main sur ma joue. Elle était bouillante. Sans blague. Ce qui venait de se passer était de la totale improvisation.

Lorsque cela s'est passé, nous étions derrière le rang avec Erwin et le silence qui avait plané au dessus de nous avait été l'occasion parfaite de jouer un coup de maître. Je l'avais vu me lancer des regards, qu'il avait tenté de faire discrets. A ce moment là, je n'avais qu'une envie, c'était de faire comprendre à Erwin que notre petit jeu devait prendre fin.

C''était à ce moment là que j'avais remarqué la porte entrouverte de son bureau. Il l'avait aperçu quelques secondes après moi et s'était dirigé pour la fermer. C'était l'occasion rêvée, personne ne nous voyait, personne ne nous entendait.

J'avais foncé sur Erwin et l'avais emprisonné contre le mur de la pièce silencieuse.

Quelle satisfaction avais-je ressenti lorsque j'avais observé la rare expression de surprise sur le visage d'Erwin. Il en avait été tellement déconcerté qu'il n'avait pu contrôler ses joues rougissantes et sa respiration rauque.

Et ce fût  à cet instant que, enfin, j'avais offert à Erwin ce que nous attendions depuis tout ce temps. J'avais enfin pu prendre le visage que j'enviais tant entre mes mains.

Le Major avait vite enchaîné en portant ses mains à ma taille, ce qui avait été loin de m'avoir déplut.

Après les longues minutes passées à nos occupations, Erwin s'était décollé de moi. Il était de son devoir d'aller à cette réunion.


Bref. Techniquement, je devais participer à cette réunion mais mes esprits étaient trop ailleurs pour que je puisse me concentrer. Je décidai donc de ne pas me joindre à mes collègues et je me dirigeai vers le réfectoire.

Je pris un bol que je remplis avec le reste de soupe de ce midi et je m'assis sur un des bancs.


Qu'allait-il se passer entre Erwin et moi ? Un Major ne devrait pas avoir de relation avec son Caporal, ce serait insensé !


Mais après ce qu'il venait de se passer, impossible pour moi d'imaginer qu'on allait redevenir de simples collègues. Même si ça deviendrait le cas, mes sentiments me joueraient forcément des tours.

Tch. Pourquoi avait-il fallut que je tombe sous le charme de mon major ?


« Alors comme ça on sèche les réunions ? »


Sans grands étonnements, c'était Hange qui s'adressait à moi. Elle était appuyée contre le mur de la porte, un verre à la main.


« Et toi, tu viens te soûler pendant que tes collègues défendent leurs idées ? »


Elle me tendit le verre.


« C'est de l'eau. En plus, ce n'est pas pour moi mais pour le commandant. » me dit-elle.




« Hum. »


Elle se rapprocha de moi.


« Depuis quand tu t'enfuis comme ça mon petit Livai ? »


Elle prit place à coté de moi et mit son bras autour de mes épaules.


« Livaiii ? »


Son coté trop collant m'énervait au plus au point. Si elle pensait que je lui dirais ce qu'il s'était passé avec Erwin, elle se mettait un doigt dans l'œil. Si je faisais l'erreur de la mettre au courant, tout le bataillon le saurait. Je dégageai simplement son bras.


« Retourne à la réunion. » lui dis-je.


Elle se décala et mis sa main sur son menton, comme si elle réfléchissait. Ses sourcils se froncèrent et tout à coup, elle se tourna vers moi.


« Oh mais j'y pense ! Erwin aussi est arrivé en retard. C'est étrange puisqu'il était dans le rang, en même temps que nous. Il était à l'arrière...tout comme toi. Tu ne serais pas la cause de son retard, par hasard ? » me lança-t-elle d'un regard espiègle.


L'effet de surprise fût tel que j'en recrachai ma soupe. On était resté ensemble aussi longtemps pour que tout le monde le remarque? Tch. Je sentis mes joues rougir peu à peu. Je me levai en prenant mon bol et je passai à coté d'Hange :


« Mêle toi de tes affaires, veux tu ? »


Je l'entendis pouffer derrière moi. J'espérais qu'Erwin s'en prendrait aussi plein la tronche.

Je ne voulais pas retourner une fois de plus dans ma chambre. J'y avais passé beaucoup trop de temps ces derniers jours.

Cela faisait longtemps je n'avais plus toucher à un balai et puisque presque tout le bataillon était à la réunion, je pouvais faire les poussières sans me faire gronder.



Je passai le reste de la soirée à faire le ménage dans les différentes salles du QG. Cela m'avait permis de me concentrer sur autre chose et d'oublier les événements des derniers jours. Après cela, je retournai dans mon appartement et je tombai dans les bras de Morphée.






Who Loves Loses. [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant