Histoire sans titre ou comment la nuit rencontra le jour (Aizawa x Reader)

Chapitre 1

05:59...06:00

Ta main saisit ton téléphone et coupe le réveil avant même qu'il ne sonne. Assise sur le bord de ton lit, le sol est froid sous tes pieds. Tes yeux se lèvent péniblement jusqu'à la fenêtre, un rayon de soleil réchauffe ta joue tendrement. Ce même rayon éclaire faiblement la chambre endormie qui semble encore appartenir à la nuit

Tu te lèves et revêt l'uniforme des Services. Face au miroir, tu inspectes ton apparence : costume et chemise noirs que tu ajustes en tirant fermement la chemise vers le bas. Tu t'approches de ton reflet, et lies tes cheveux dans un chignon tombant juste au-dessus de ta nuque. Une mèche s'attarde devant tes yeux, d'un geste lent et calme tu la passes derrière ton oreille. Tu détournes ton regard vers la porte de la chambre. Ton corps suit et te mène mécaniquement à la cuisine. Tout aussi mécaniquement tu prépares un thé, puis tu prends la tasse posée à côté de l'évier. Le bruit aigüe de la bouilloire brise le silence, et se déploie à travers la pièce. L'appartement sort de son sommeil.

6:27...Tu finis de préparer tes affaires, tu mets ton badge et ton téléphone dans ton sac. A ta droite se trouvent les bottes noires des Services. Tu les chausses. Un pied après l'autre.

Assise sur le banc de l'entrée, la semelle épaisse des bottes sépare tes pieds du sol. Tu inspires profondément, presque péniblement ta poitrine se soulève : « Et c'est parti...» .

Dans la voiture, tes mains tiennent fermement le volant. Ta conduite est automatique, tu empruntes ce trajet tous les jours depuis maintenant six mois. Hypnotisée par les phares de la voiture arrêtée au feu devant la tienne, tu te rappelles :

les lumières devenues rouges, débout dans cette pièce, les mains le long de ton corps tu regardes vers le sol. Tes yeux sont grands ouverts pourtant tu n'arrives pas à percevoir clairement la scène qui se déroule là, sous ton regard. Ta vision est trouble. Troublée par le liquide chaud qui coule depuis ton front jusque ta paupière droite. Troublée pour ne pas voir, pour ne pas avoir à être confrontée à cette réalité. Autour de toi tout est flou. Tu entends des voix derrière toi côté gauche, mais tu ne distingues aucun mots. A ta droite, tu perçois le bruit d'un moteur, le bruit s'amoindrit, semble s'éloigner pour disparaitre.

La voiture aux phares rouges est déjà loin devant toi quand tu réalises que le feu est passé au vert depuis plusieurs secondes. « Pourquoi repenser à ça maintenant ? C'est clairement pas le moment. » Tu tournes le volant et tu continues ton trajet sans te laisser distraire par des phares de voitures.

Tu arrives devant un grand building plutôt commun, qui ne dénote pas avec le reste de la ville.    « De loin, rien ne pourrait laisser penser que c'est en fait le quartier général des Services Secrets Superhéroïques. Mise à part le panneau à l'entrée sur lequel il y a clairement écrit « S.S.S. » et puis aussi le fait qu'il s'agisse du quartier général japonais du plus grand service de renseignement international. Mais bon ce n'est qu'un détail. » penses-tu en haussant les sourcils, un sourire en coin.

Tu t'arrêtes au poste de sécurité. Ton bras se déroule par la fenêtre de la voiture pour tendre ton badge à l'agent. Il vérifie avec la plus grande attention ton identité.

« - Ça fait six mois que tous les jours je vous tends mon badge à 6h53 précisément... Vous pourriez au moins faire semblant de me reconnaître. lui dis- tu d'un ton faussement véxé.

- Je vous reconnais agent (t/n). C'est la procédure, te répond-il en te rendant ton badge. Bonne journée à vous, ajoute-t-il poliment.

- C'est ça, bonne journée M. Saito. »

07:00

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, tu montes dedans et juste avant que les portes ne se referment une main se glisse dans le faible espace qui les sépare encore.