Chapitre 15

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"Eri, tu veux faire quelle boutique après ? demande Aizawa.

Eri est à la fois impressionnée et excitée par cet après-midi qu'elle passe avec Aizawa et Mirio dans ce nouveau lieu.

Le héros est sur ses gardes. Son attention oscille entre l'enfant et la foule du centre commercial. Rapidement, au milieu de l'agitation tumultueuse des espaces publics, il croit reconnaître une silhouette familière. Cette tenue sobre et sombre, ces cheveux bleu nuit presque noirs dont seules quelques mèches se détachent pour s'éparpiller sur son visage. Ça ne fait aucun doute pour Aizawa, il s'agit de ton collègue qu'il a aperçu plusieurs fois en train de te parler, trop souvent d'une manière trop agressive à son goût. L'homme les fixe avec insistance.

- Est-ce qu'on pourrait aller à l'animalerie ? propose Eri.

Elle tire légèrement sur la manche du héros. Il baisse les yeux sur elle, et acquiesce silencieusement avec un sourire.

- D'abord tu veux bien aller voir Mirio et rester avec lui un instant ? Je reviens.

La fillette accepte toute souriante, et se précipite dans les bras du jeune lycéen.

Une fois assuré qu'Eri est entre de bonnes mains, Aizawa s'avance sûr de lui vers ton collègue qui n'a pas fini de les fixer.

- Bonjour ? Vous êtes "Trois" c'est ça ? Le collègue d'Under Press... je veux dire Quatre.

L'homme conserve son regard froid et imperturbable.

- C'est moi et vous êtes le grand Eraser Head, si je ne m'abuse.

Aizawa plisse les yeux et serre ses lèvres, il ne devrait pas se mêler de ce qui ne le regarde pas. Mais c'est plus fort que lui, il en ressent le besoin pressant, comme si la vie de quelqu'un en dépendait. La tienne en l'occurence.

- C'est ça... j'ai remarqué que vous étiez souvent dans ses pattes.

- Peut-être et qu'est ce qui vous dérange là-dedans ?

L'intonation de son interlocuteur le laisse perplexe. Est-ce qu'il se moque de lui ?

- Ce qui me dérange c'est que vous ayez l'air pas très bienveillant envers elle.

Rien. Aucune réponse. Aizawa décèle à peine un changement d'attitude dans le regard de l'homme, qui penche la tête sur le côté avant d'émettre un ricanement. "Il se moque clairement de moi. Je savais que je pouvais pas le blairer lui."

- J'apprécie pas trop la façon dont vous êtes avec elle. Si vous êtes son collègue vous devriez être plus respectueux, rajoute le héros, le ton menaçant mais poli.

Un second ricanement, ouvertement narquois cette fois-ci, se déploie étouffé par le vacarme du centre commercial.

- Ah les héros, tous les mêmes."

Cette dernière remarque frappe Aizawa, le laissant perplexe et plein de doutes.

***

L'après-midi bat son plein. Depuis la baie vitrée du 42ème étage, tu vois sans mal le centre commercial. Il est minuscule, comme tout le reste de la ville, tout est tellement petit. Des voitures aux silhouettes uniformes constituant la foule, tout semble si fragile, si vulnérable, si dépersonnalisé. Tellement loin de toute la profondeur des émotions humaines. On pourrait presque croire qu'il s'agit de figurines qu'un enfant aurait placées là avec minutie pour y jouer des heures durant.

Ivanov rentre dans le bureau, elle a les mains chargées de dossiers et d'une tasse de café qu'elle manque de renverser en refermant la porte de la pointe de sa chaussure à talons hauts.

Histoire sans titre ou comment la nuit rencontra le jour (Aizawa x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant