Chapitre 12

325 20 18
                                    

Tu pourrais presque t'habituer à cette vie. Tu t'occupes d'Eri, ce qui s'avère moins pénible que ce que tu t'imaginais. Certes ce n'est pas très palpitant comparé à tes autres missions. Mais tu redécouvres un autre aspect de la vie. Celui des personnes lambda, que tu as plus l'habitude d'appeler "civils". Une vie animée par la volonté de passer de bons moments, sans faux-semblants.

Tes journées se ressemblent, mais cette routine est rassurante, douce. D'habitude tu n'aimes pas la routine. Peut-être parce que routine rime avec entraînements quotidiens à heure fixe avec les Services. Peut-être aussi parce que cette routine là reste imprévisible, rien n'est contrôlé méthodiquement par des esprits calibrés et étriqués, tout aussi étroits que le moule pour lequel ils t'ont formé.

"Perdue dans tes pensées ?

La main d'Aizawa passe devant tes yeux, il dépose une tasse de café sur la table. Tu hoches la tête faiblement, avant de détacher péniblement tes yeux du vide. Ils viennent se perdre dans la profondeur de ceux du héros fatigué. Il te sourit tendrement, en s'asseyant sur la chaise à ta gauche.

- Et aurait-on l'honneur de connaître la nature de tes pensées ?

Tu saisis la tasse des deux mains. La chaleur s'empare de tes paumes puis de tes doigts. Tu jettes un regard vers Eri, concentrée devant la télévision, le nez presque collé à l'écran.

- Rien d'intéressant à vrai dire, finis-tu par répondre.

Il jette un regard tendre à Eri avant de poser ses yeux sur toi avec la même intensité. Ta poitrine s'emballe. Tu sentirais presque une vague de chaleur s'emparer de tes joues. Tu lui rends son sourire avec le plus de sincérité que tu peux.

- Je pensais à un truc intéressant de mon côté, avoue-t-il à moitié sûr de lui.

Cette simple affirmation balaie toutes tes pensées précédentes. Ton cœur palpite toujours autant. Tu fais de ton mieux pour l'ignorer et te concentrer sur ce que Shota a à te dire.

- Je sais pas si tu sais mais Yuei organise un festival d'automne dans quelques jours. T'étais pas là lors de la visite de Deku et Le Million à l'hôpital, mais ils ont proposé à Eri d'y aller.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Eri a lâché la télévision des yeux. Elle fixe les lèvres du héros avec la plus grande appréhension. Tu le remarques immédiatement, ce qui t'arrache un sourire, attendrie mais surtout intriguée par la suite.

- J'ai dit aux élèves que tout dépendrait de l'état d'Eri, il marque une légère pause et lance un regard joueur à Eri avant de replonger ses yeux dans les tiens. Je voulais voir avec toi ce que t'en pensais. Mais je pense qu'on est d'accord pour dire que son état est suffisamment stable pour la faire participer à un événement public de cette envergure...

- Ouais bien sûr, ça lui ferait du bien que tu l'y emmènes.

Tu n'aimes pas trop les festivals, et autres festivités où tout le monde se bousculent et se piétinent pour deux minutes de rire avant de retourner à leur vie monotone. Mais tu espères quand même au fond de toi qu'Aizawa a pensé à toi pour les accompagner. Non pas que tu aies subitement changé d'avis au sujet des festivals. Mais tu aimerais étrangement passer du temps avec eux hors de cet appartement. Ce n'est pas une chose que tu as vraiment expérimenté, estimant que ce pourrait être dangereux pour Eri. Surtout depuis l'attaque de la ligue des vilains à ton 'agence', dont la raison n'a toujours pas clairement été élucidée.

- Je pensais qu'on pourrait y aller tous les trois... enfin j'ai vendu le truc comme ça à Eri. Ce serait plus sûr de toute façon.

Eri est maintenant sur-excitée. Elle sautille sur place, les coudes près de ses côtes, un sourire béat qui semble occuper tout son visage.

Histoire sans titre ou comment la nuit rencontra le jour (Aizawa x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant