Chapitre 9

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« Avant de retourner à l'hôpital après être venue en aide à Trois, j'ai reçu une alerte sur mon téléphone m'indiquant un problème à "l'agence" des quartiers Nord. Il devait être 21h30.  Quand je suis arrivée devant l'immeuble, j'ai entendu des bruits étranges, comme du verre qui se brise. J'ai décidé de prendre les escaliers pour ne pas me faire repérer à cause de l'ascenseur.»

Derrière toi, la greffière est imperturbable. Ses doigts s'agitent frénétiquement. Chacune de tes virgules sont retranscrites. Tu te retournes vers M. Ogawa dont les mains sont croisées fermement sur son bureau en bois massif. Ses yeux sont surmontés par des sourcils épais, sévères. Tu ne dois omettre aucun détail. Tu es plutôt sur la défensive comme à ton habitude lors de tes rendez-vous avec le Directeur. En opposition à Ivanov qui, elle, se tient à un mètre de ce dernier, à moitié assise sur la tranche large du bureau. Sur son front quelques gouttes de sueur perlent, et son regard transpire l'inquiétude. Elle a peur de ce que tu as pu faire lors de cette situation. Et ton air désinvolte ne fait qu'accentuer son sentiment.

« Quand je suis arrivée à l'étage des bureaux, j'ai trouvé le corps sans vie de la secrétaire. Du sang s'écoulait de son nez, sa bouche, ses oreilles... »

Ton regard se baisse automatiquement sur tes mains qui sont à plat sur tes cuisses. Tes pieds sont bien ancrés dans le sol. Tu te replonges dans ton souvenir de la veille du mieux que tu peux.

« Alertée par des échos de pas, je me suis rendue dans un long couloir. J'avoue que c'était seulement la deuxième fois que je me rendais dans ces locaux, alors j'ai eu du mal à me repérer entre tous ces bureaux vides et ces couloirs beaucoup trop longs à mon goût. A ça, il faut ajouter que les plombs avaient sauté pour je ne sais quelle raison. Probablement à cause du vilains aux flammes bleues.C'est à ce moment que j'ai compris que la ligue des vilains avait infiltré les locaux. »

M. Ogawa fronce les sourcils et ses lèvres se meuvent légèrement mais tu ne t'arrêtes pas pour autant. 

« C'est dans la lueur azur de ses flammes que j'ai vu les ombres de six personnes sur le sol, de l'autre côté du couloir. Puis les ombres ont disparu, avalées par un trou noir. Ça devait certainement être l'alter du vilain Kurogiri, si je me trompe pas.

- Pas de supposition s'il-vous-plaît, t'interrompt M. Le Directeur. Nous vous demandons seulement les faits. Purement et simplement.

Il accompagne son ordre, d'un mouvement de main sec et ferme, comme s'il tranchait l'air en plus de t'avoir coupé la parole. Ivanov, qui n'osait pas vraiment te regarder jusque là, te fixe maintenant, avec insistance. Son inquiétude est loin de s'épuiser. Tu n'en es toujours pas venue aux faits : comment as-tu reçu ces hématomes sur ta mâchoire, et surtout comment as-tu combattu ces ennemis publics numéro 1 ?

- Je vous dis les faits de ce que j'ai pensé, rétorques-tu sèchement ce qui ne rassure en rien Ivanov. »

Tu te replaces plus droite sur ton siège en aluminium avant de reprendre, toujours aussi froidement et avec une pointe d'insolence comme tu sais faire.

« J'ai donc vu qu'ils prenaient la fuite. Je me suis précipitée dans leur direction et quand je les ai atteints, je suis tombée nez à nez avec Shigaraki Tomura. En appliquant les ordres concernant la ligue, j'ai tenté de l'arrêter... en vain. Tout ce que j'ai réussi à faire, c'est détruire un mur. Ce qui m'a propulsée contre un autre mur un peu plus loin. Dans le choc, je me suis fait ce bleu. »

Faiblement ta main indique ta mâchoire violacée découverte. Comme tu t'y attendais, aucun signe de compassion ne t'est exprimé.

« Une fois mes esprits retrouvés, j'ai vu la silhouette d'une femme courir dans une direction opposée à la mienne. Je me suis alors dépêchée pour l'intercepter. L'étage était éclairé uniquement par les faibles lumières vertes indiquant les issues de secours. Et des débris parsemaient le sol. Leurs frottements contre le carrelage sous chacun de mes pas rendaient ma présence détectable. Heureusement, il en était de même pour ma cible, ce qui m'a permis de me guider vers elle avant qu'elle ne s'échappe. Elle se trouvait au bout d'un couloir, à l'extrême opposé de moi.Vraiment je sais pas combien y'avait de couloirs à cet étage. »

Histoire sans titre ou comment la nuit rencontra le jour (Aizawa x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant