Colocation amoureuse | NejiTen

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T e n t e n

Je me réveille, épuisée à l'idée de la longue journée qui s'annonce. Voilà trois jours que j'ai réclamé une mission et Kakashi-sama ne m'a toujours pas rappelée.

Même s'il le fait, il est trop tard. Je n'aurai jamais de quoi payer mon loyer à la fin de la semaine, mon propriétaire ne cesse de me harceler. Je n'ai plus qu'à demander une chambre à l'internat.

Je me lève mollement, me prépare, avant de prendre la route du bureau de l'Hokage.

— Tenten? Désolé, je n'ai pas reçu de missions intéressantes...

— Ce n'est pas grave, vous n'y êtes pour rien. J'aimerais une chambre à l'internat, s'il-vous-plaît.

Ma voix est morne, je ne ressens pas la moindre motivation à ce déménagement soudain. Et Kakashi-sama doit le sentir car il m'adresse un regard de soutien.

— Tu ne veux pas attendre encore un peu ?

— Non, j'ai déjà deux mois de loyer en retard. Mon propriétaire accepte de m'offrir ce dernier mois si je pars mais je ne peux même pas en payer un pour le moment.

— Je vois.

— Donc j'aimerais avoir une chambre, la moins chère, tant pis si c'est délabré.

— Je ne peux pas me permettre que mes ninjas vivent dans de mauvaises conditions. Et je sais que tu ne seras pas à ton aise à l'internat.

— Je n'ai pas d'autre choix, Hokage-sama.

Le fait qu'il insiste m'énerve, j'ai comme l'impression que l'on remue le couteau dans la plaie. Il est bien plus compréhensif, d'habitude.

— Très bien, reviens me voir dans une heure, je dois régler quelques trucs.

— Merci.

Je quitte le bâtiment, déprimée. Que penseront mes parents s'ils apprennent que je n'ai même pas de quoi vivre dans un appartement ?

Je suis définitivement une ratée, la voie des ninjas ne devait pas être pour moi. Enfin, je ne peux pas dire ça après la guerre et tout ce que l'on a enduré.

Je prends une grande inspiration et reprends ma marche d'un pas plus assuré. Je décide d'aller m'asseoir au parc, encore une heure à ne rien faire.

~ ~ ~

Une heure quinze est passée et je suis à la porte du bureau de l'Hokage.

Je ne veux pas attendre, j'ai envie de passer à autre chose et j'en ai plus qu'assez de mon propriétaire insistant et impatient.

Je viens de passer plus d'une heure à ne rien faire, après avoir vécu la grande guerre où nous n'avions pas une minute de repos, ça fait bizarre. Non pas que ce temps-là me manque mais les ninjas ne sont pas faits pour rester inactifs.

— Ah, Tenten, je t'attendais ! sourit Kakashi-sama.

Je sens un chakra dans la pièce et me retourne pour trouver Neji. Je me retiens de lui demander ce qu'il fait ici et me tourne vers l'Hokage. Mais qu'est-ce que Neji fait ici ?!

— Vous m'avez trouvé une chambre ?

— Oui : une belle chambre, grande, lumineuse... Bon le lit est une place par contre, alors tu ne pourras pas ramener de garçons...

Je deviens rouge tomate et j'entends Neji qui s'étouffe derrière. Kakashi-sama éclate de rire, l'air très fier de sa petite blague, j'oublie des fois que c'est un pervers...

— C'est très bien...

— En plus de ça, la cuisine, le salon et la salle de bain ne sont accessibles qu'à deux personnes.

Je fronce les sourcils, je croyais qu'il n'y avait que des chambres à l'internat... Je n'ai jamais entendu parler de salon ou cuisine.

— Comment ça ?

— Tu vas vivre chez Neji.

Je fais volte-face vers le concerné qui regarde ailleurs. Lui qui d'habitude n'a pas peur de fixer les gens dans les yeux, semble étrangement mal à l'aise.

— De quoi... Comment ?!

— Et bien, Neji est d'accord avec moi sur une chose : l'internat n'est pas fait pour toi, ce sont surtout les ANBUS ou des jônin rarement présents qui y vivent, tu n'y serais pas bien installée. Donc j'ai demandé à Neji de t'accueillir, je savais qu'il vivait seul dans un appartement avec deux chambres et puisque c'est ton coéquipier, il peut bien faire ça ! N'est-ce pas Neji ?

— Hum.

Je ne sais plus où me mettre, je ne vais quand même pas vivre avec le garçon que j'aime en colocation... Cela risque d'être super dur à vivre en plus ! Être avec lui chaque jour, mais en tant qu'amie... Non, impossible. Je m'efforce de ne pas rougir mais je sens la chaleur me monter aux joues.

— Désolée, mais je refuse, je ne veux pas m'imposer à Neji. Je me débrouillerai à l'internat en attendant de gagner plus d'argent.

— C'est un ordre de l'Hokage, sourit sadiquement Kakashi-sama.

— Mais..?!

— Tu emménages tout de suite, une équipe de genin va venir vous aider à transporter tes affaires.

— Mais...

— Tututut pas de "mais", maintenant dehors tous les deux, j'ai du boulot, conclut-il avec un petit signe de la main et un air fortement amusé sur la figure.

Sans rien capter, je me retrouve sur le pas de la porte avec Neji, estomaqué.

— Mais il se fiche de moi ?!

— Cela te dérange tant que ça ?

Je me tourne vers le Hyûga, honteuse. Je l'ai peut-être vexé à en faire autant...

— Non, non, c'est juste que...

— Hum ?

— Non rien, allons-y.

Je soupire et nous prenons la route de mon appartement. Trois genin nous attendent devant celui-ci, visiblement, Kakashi-sama a tout prévu à l'avance.

Le déménagement se passe rapidement, je n'habite pas si loin du domaine des Hyûga, et à cinq ninjas, ça va vite.

Je n'ai même pas le temps de retrouver mes esprits que je me retrouve dans une chambre chez Neji, enfin chez moi...Non, je sais pas en fait.

Il est presque treize heures et mon ventre crie famine. Je n'ai plus qu'à aller me trouver un petit restaurant, je me vois mal taper dans les réserves de mon coéquipier comme si de rien n'était.

Il est assis devant la table et semble rédiger des rapports ou je ne sais quoi.

— Où vas-tu ? demande-t-il quand je passe devant lui, gênée.

Parce qu'en plus, je dois lui dire mes moindres déplacements maintenant ? 

Calme-toi Tenten, tu t'enflammes.

— Manger.

— C'est bon, j'ai assez de curry pour deux.

— Mais...

— Tu ne vas pas manger dehors à chaque repas ?

— Non, je ne peux pas me le permettre mais...

— Alors c'est ok.

— Mais arrête de me couper un peu !

Il ne répond rien et je lâche un long soupir, entre lui et l'Hokage personne ne me laisse finir mes phrases.

Je cherche dans les placards de quoi mettre la table, rougissante, sous son regard qui semble suivre mes moindres faits et gestes.