Colocation amoureuse | NejiTen

o7 ✔

T e n t e n

Rassurée de savoir qu'il n'était pas avec une fille et fière d'avoir osé l'insinuer sans rougir ou bafouiller, je m'enfonce dans le sofa.

Je l'entends s'affairer dans la cuisine, j'aimerais l'aider mais je pense que je vais plus être un boulet qu'autre chose.

Il finit par apporter de quoi manger.

- Encore désolée de t'obliger à cuisiner pour deux... Je n'ai encore rien payé, mais je te promets de te rembourser dès que possible.

- Avec le peu de missions que l'on a ?

- Je vais demander à Ino si je peux travailler dans son magasin... Ou à l'hôpital avec Sakura si je peux aider.

- Tu n'es pas obligée.

- Je ne vais pas vivre à tes frais éternellement.

- Cela ne me dérange pas, j'ai bien assez pour deux.

- Merci..."

Je soupire, il ne comprend pas. Je me sens si mal de squatter comme ça... Il m'aide car nous sommes dans la même équipe mais continuera-t-il s'il découvre mes sentiments ? Cela le dégouterait sûrement.

Enfin, demain je vois mes amies, et l'une d'elle aura un bon plan pour moi, c'est certain !

Nous finissons de manger et comme la veille, chacun attrape son livre. Neji n'a pas de télévision alors il semble que ce soit la seule occupation possible, ce n'est pas dérangeant, j'aime lire.

Surtout des manuels d'armes pour en découvrir de nouvelles et perfectionner mes connaissances sur les autres mais ça, c'est propre à moi.

Cette journée m'a épuisée, je me fatigue vite en ce moment, à mon avis c'est plus le trop-plein d'émotions que quelque chose de physique. Je sens le sommeil m'envahir...

~~~

Je me réveille doucement, une main est en train de me caresser mes cheveux. Aussitôt, je régule mon chakra et ma respiration pour que la personne ne sache pas que je suis réveillée.

Neji, car c'est lui, sans aucun doute, joue avec mes cheveux alors que ma tête est posée sur ses genoux. Quelqu'un m'explique comment on en est arrivé là ?

J'ouvre timidement les yeux sans pouvoir m'empêcher de rougir pour qu'il voit que je suis réveillée.

Je me retrouve en face à face avec son yukata entrouvert qui laisse entrevoir un bout de son torse, encore un peu et je saigne du nez. Pourquoi joue-t-ils avec mes cheveux ? Et avec tendresse... Je vais faire un malaise à la Hinata s'il continue.

Je m'étire et il arrête ses caresses en me voyant émerger. Je tente de refouler mes émotions en prenant une grande inspiration.

- Je... je me suis endormie ?

- Oui, tu t'es affalée sur moi.

- Oh, désolée.

Je m'empresse de me relever en grognant contre moi-même, j'ai dû le mettre mal à l'aise. Maintenant l'ambiance risque d'être tendue entre nous ! Non, c'est déjà bien assez gênant comme ça, je n'avais pas besoin de ça...

- Ne fais pas cette tête.

- Je...oui, désolée.

- Cela ne me dérange pas.

- Tu dis souvent que ça ne te dérange pas mais j'ai toujours l'impression que c'est faux...

- Pourtant, je ne mens pas.

- Qu'une fille s'endorme sur toi ne te suffit pas pour enlever ton air impassible, c'est ça ?

Je m'énerve et ma voix se fait dure sans que je comprenne immédiatement pourquoi.

Je crois que j'en ai marre qu'il ne réagisse à rien. J'aimerai qu'il me remarque en tant que femme mais on dirait bien que je suis classée dans la catégorie "coéquipière" et que je n'en sortirai jamais.

- Pourquoi dis-tu ça ?

Je me retourne brusquement vers lui, surprise de son ton. Il a l'air vexé, blessé.

- Désolée, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça.

- Tu as raison, je suis toujours impassible mais cela ne veut pas dire que je suis insensible.

Il soupire longuement et je rougis de plus belle. Ne vient-il pas d'avouer que cela lui avait fait quelque chose ? Je me fais des idées...

- Je n'ai jamais voulu dire ça, je sais bien que tu n'es pas insensible.

- Quant à mon impassibilité, est-elle si désagréable ?

Cela ne lui ressemble pas de parler autant, c'est la première qu'il s'ouvre à moi. Mon cœur accélère, je ressens comme une connexion, un fil qui nous relie...Suis-je la seule de nous à ressentir cela ?

- Non, elle fais partie de toi et tu es parfait tel que tu es.

- Parfait ? relève-t-il avec un petit sourire indescriptible.

Je lève les yeux au ciel.

- Ne prends pas la grosse tête !

- Donc tu ne nies pas que je suis parfait ?

- Pourquoi insistes-tu ?

- Par curiosité, je suppose.

- Pourtant, tu n'es pas du genre curieux.

- Cela peut m'arriver, ne change pas de sujet.

- Je n'ai pas changé de sujet, la conversation a dévié toute seule.

- Tu me trouves parfait ?

- Je te pensais plus modeste.

- Je n'ai jamais dit que je l'étais.

- Tu le penses trop fort.

- Certainement pas, je n'ai rien de l'homme parfait.

- Je ne peux pas savoir, je ne connais pas l'homme parfait. Et toi non plus.

- Vrai.

J'éclate de rire et il sourit comme je ne l'avais encore jamais vu faire. Je suis folle amoureuse...

Je me laisse retomber dans le canapé et sans que je comprenne quoi que ce soit, il m'attire vers lui. Nous tombons tous les deux à la renverse, moi dos à lui et je peux sentir la chaleur de son corps contre le mien.

Dans tous mes états, je n'arrive plus à réfléchir. Mon cœur bat à une vitesse affolante et des papillons dansent dans mon ventre.

Je ne suis même pas en capacité de le repousser et je n'en ai aucune envie, je m'abandonne donc.

Nous ne bougeons pas et au bout d'un long moment, sa respiration m'indique qu'il dort. Je sens son souffle dans ma nuque, ses mains entourent ma taille et ses jambes sont parfaitement encastrées dans les miennes.

Au bord de l'évanouissement, je mets de longues minutes, peut-être même plusieurs heures avant de m'endormir dans ses bras.

Bon sang, Neji, pourquoi ?

Est-ce une simple envie, un caprice ou plus...? M'aimes-tu Neji ? J'aimerais tellement savoir ce que tu ressens pour moi, être fixée et cesser de me torturer chaque jour.

Mais si tu ne veux pas de moi, je ne suis pas sûre de tenir le choc...