Chapitre 41

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Pendant la première demi-heure de route, chacun joue avec ses jouets mais sans que personne ne comprenne pourquoi, Maxou commence à taper Juju avec son hochet.

-Maxime, je gronde.

-Méssant, méssant, il crie en tapant sur Juju.

J'attrape sa main.

-Tu arrêtes ça tout de suite ! Tu es très vilain ! Excuse toi ! MAINTENANT !

Il me tire la langue.

-Ohlala, tu files à mauvais coton. Tu vas être puni en arrivant à la maison ! En attendant, je récupère tes jouets ! Et tiens toi calme, si tu ne veux pas aggraver ton cas.

Il se tourne vers la fenêtre et arrête ses bêtises. Juju pleure fortement alors nous sommes obligés de nous stopper pour que Clem puisse le calmer. Moi, je n'adresse pas la parole à Max, ce qu'il a fait est intolérable. Ils sont copains en plus, je ne comprends pas sa réaction.

Pour le reste du voyage, Clem s'installe à l'arrière pour rester près de Juju, visiblement traumatisé. Max quant à lui, s'endort dans son coin.

Il est réveillé quand on arrive à la maison. Il file directement vers la maison, boudant sur les marches du perron.

-Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'il se passe avec lui, je m'excuse auprès de Clem.

-Ne t'inquiète pas, ça arrive et puis, le fait de revoir ses parents demain, doit le travailler.

-Je vais le punir et il viendra s'excuser à Juju, rapidement.

-Pas de soucis, vraiment, ne t'inquiète pas.

-Merci pour tout en tous cas, on se voit bientôt !

Je récupère toutes nos affaires et part ouvrir la maison. Maxou rentre et file vers la télé.

-Toi, mon grand, tu vas être puni. C'est très vilain ce que tu as fait !

Il fait la moue.

-Tu te mets au coin ici, je lui montre le coin dans le hall d'entrée. Je vais ranger nos affaires et quand tu auras bien réfléchi, je reviendrai te voir. Pour l'instant, je prends ça, je récupère sa tétine et son doudou.

Au bout d'une bonne demi-heure, je reviens vers lui. Il sanglote dans le coin.

- 'Adon 'Addy. 'Adon, il tente de dire.

-Viens-là, je dis en ouvrant mes bras.

Il vient s'y glisser et pleure.

-Tu sais que ce n'est pas bien, ce que tu as fait ?

-Massou méssant, il dit entre deux sanglots.

-Oui, tu as été méchant. Ce n'est pas bien de taper ses copains, tu le sais ?

-Uiii, il pleure de plus bel.

-La prochaine fois qu'on verra Juju, il faudra que tu t'excuses tu sais ?

Il hoche la tête. Je le soulève et m'installe dans le canapé, le plaçant sur mes genoux. On reste pendant plusieurs minutes ainsi, sans parler, lui pleurant et moi tentant de la rassurer en caressant son dos.

-J'ai peur, il dit au bout de longues minutes.

-Qu'est-ce qui t'arrives ?

-Je veux pas voir mes parents.

Voilà une sortie d'headspace pour le moins brutal.

-Ça va très bien se passer, tu sais. Ils savent tout et l'acceptent sans te juger. Tu es leur fils et ils t'aimeront toujours quoi que tu fasses.

-Mais... Et si... Ils... Ils avaient changé d'avis, il dit entre deux sanglots.

-Eh bien, dans ce cas, on verra bien sur le moment. Mais, j'en suis sûr que ce n'est pas le cas, j'essaye de le rassurer.

-Et mes amis ? Qu'est ce qu'ils vont en penser ?

-Ça fait partie de notre intimité, tu n'aies pas obligé de leurs en parler...

-Mais..., il s'arrête brutalement.

-Mais quoi mon chat ?

-Je... je... non laisse tomber.

-Tu peux tout me dire tu sais ?, je tente de le mettre en confiance.

-Je... Je crois que je veux garder mes couches pour toujours. J'aime pas quand j'en ai pas. Elles m'aident à être en sécurité, il avoue le visage couvert de larmes.

-Mon bébé, je le serre contre moi et l'embrasse tendrement. Si tu veux en porter à chaque minute, c'est ok. Je suis là pour toi tu sais ? Si tu choisis de tout leur avouer je serai là et si tu veux leur cacher, on trouvera des solutions discrètes pour que tu puisses en porter quand tu seras avec eux. J'ai acheté des pull-ups, c'est bien plus fin, on pourra essayer ok ?

-T'es le meilleur, il m'embrasse. Je t'aime tellement, il dit en me regardant dans les yeux.

-Moi aussi, tellement si tu savais, et je l'embrasse à mon tour.

On savoure ce moment de tendresse, les bisous et les câlins pleuvent dans le silence confortable de notre nid douillet. D'ailleurs...

-Mon amour, je... J'ai quelque chose à te proposer, je dis timidement.

-Je t'écoute, il dit en serrant ma main dans la sienne.

-Est-ce que tu voudrais t'installer définitivement ici avec moi ? Que cette maison devienne la notre, à tous les deux ?

-Oh, il pleure de plus bel. Oui, OUIII chéri, je veux vivre avec toi pour toujours.

A nouveau, on ne peut s'empêcher de s'embrasser passionnément.

-Mais ça ne vas pas être gênant pour tes études ?, je demande, brisant quelque peu notre bulle d'amour.

-Tu sais, je suis diplômé maintenant et je n'ai pas demandé d'école pour cette rentrée. Je ne sais toujours pas ce que je veux faire.

-Tu vas pouvoir profiter de cette année pour réfléchir à tout ça et pendant ce temps, moi, je prendrais soin de toi.

-Je pense que je vais quand même trouver un petit boulot, je vais déjà vivre dans ta maison, il faut quand même que je participe aux dépenses.

-Tu sais bien que j'ai tout ce qui faut. Tu es mon bébé et c'est à moi de m'occuper de toi.

-Tu en fais déjà bien assez au quotidien. Je suis un baby mais je suis aussi un adulte. Tu n'as pas à tout assumer. On est un couple et dans un couple, on doit s'entraider. Avec tout ce que tu fais pour moi, je peux bien faire ça.

-Mais, il me coupe en m'embrassant.

-Non chéri, cette fois, c'est moi qui aura le dernier mot. Je te laisse pas le choix de toute façon.

Je dois bien m'avouer vaincu. Désormais, le futur est un peu plus clair pour nous deux. On va vivre ensemble et cette idée me réjouit au plus haut moins.

-Je veux bien que tu sois un adulte mais là, je touche sa couche. Il est tant que je change cette chose.

Mon grand bébé rougit et je l'amène à l'étage pour le langer.

Un amour de babyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant