Chapitre 13 « Les retrouvailles »

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Candice était dans les bras du roi en train de savourer le bien-être d'être dans ses bras, mélangé avec la joie de le revoir, il lui avait tellement manqué.

- J'ai eu tellement peur! Vous n'êtes pas blessé? demanda-t-elle.

- Je vous avais promis d'être prudent.

- D'après ce qu'on a dit... ce n'est pourtant... pas ce qui s'est passé. Ils ne vous ont pas fait de mal?

- Je suis en parfaite santé.

Le roi l'avait toujours dans ses bras. Il la relâcha et recula d'un pas. Il la regarda, il regardait son cou et ses bras nus, ses cheveux brillant dans la lumière, ses grands yeux et ses lèvres qui tremblaient d'émotion.

- Vous êtes très belle, Candice! dit-il lentement, beaucoup plus belle encore que dans mon souvenir.

- Vous avez pensé à moi?

- Tout le temps.

- Je suis sûre que vous saviez, dit-elle presque en murmurant, que je pensais à vous, que je priais pour vous!

- Je vous sentais près de moi dans les combats, dit le roi.

- J'étais certaine que vous vaincriez, mais j'avais en même temps peur, très peur... Lorsque je vous ai vu arriver dans la vallée, il m'est venu à l'idée... comme vous avanciez très vite... que c'était des messagers qui venaient me dire que vous étiez blessé ou tué.

- Maintenant, vous être rassurée? demanda le roi.

- Je suis heureuse... plus heureuse que je ne peux le dire! Je me suis sentie si... seule et si triste ici sans vous!

- Vous vous sentiez seule sans moi?

- Très seule.

Elle le regarda dans les yeux. Elle y vit briller une lueur qui le poussait à la reprendre dans ses bras. Mais il se détourna brusquement.

- Il faut que je vous parle Candice, dit-il d'une voix qui parut soudain très dure.

- Qu'y a-t-il? demanda-t-elle, qu'est-il arrivé?

Une crainte soudaine l'envahit. Peut-être voulait-il retrouver sa liberté? Elle sentit une douleur qui lui perça le cœur comme un poignard. Cette pensée la faisait trembler et comme il traversait la pièce et se dirigeait vers la cour des Dauphins, elle le suivit.

- Qu'est-il arrivé? Qu'est-ce qui ne va pas? demanda-t-elle. Est-ce quelque chose que j'ai fait?

- Non, Candice. Tout ce que vous avez fait est parfait! On m'a dit que vous aviez parlé aux paysans devant les grilles et que vous aviez failli mourir! Comment avez-vous pu prendre de tels risques alors que vous êtes ma femme?

- Le capitaine m'a sauvée. J'ai pensé qu'il faudrait peut-être le décorer pour cet acte de courage.

- Je dois plus au capitaine que ce que peut valoir n'importe quelle décoration, mais pour le moment, c'est à vous seule que je pense. Tout le pays parle déjà de vous, Candice!

- Vous n'êtes pas... fâché par mon attitude si peu protocolaire?

- J'en suis fier, très fier! répondit le roi.

- Alors, que devez-vous me dire? Vous me faites peur!

- Qu'est-ce qui vous fait peur?

Candice ne répondit pas et après quelques instants, il insista :

- Dites-moi, je veux savoir!

- J'ai peur que vous ne vouliez plus de moi, dit Candice d'une voix à peine audible.

Il se tourna vers elle.

- Je voudrais d'abord vous remercier de m'avoir sauvé la vie et d'avoir sauvé Maxence... sans vous, la France nous aurait annexé...

- Je n'ai fait que mon devoir d'épouse...

- Ah oui, vous êtes venue m'interrompre, et je sais que ça vous a fait plaisir...

- Comment avez-vous pu m'abandonner pendant notre lune de miel pour aller la rencontrer?

- Je vous demande pardon pour cela. Il fallait absolument que je lui parle... mais avec tout ce qui s'est passé... je n'ai jamais fini notre conversation... Mais je voulais vous parler d'autre chose. Ce que j'ai à vous dire Candice, c'est que nous ne pouvons pas continuer à vivre ensemble comme avant que tout cela n'arrive!

- Et pourquoi pas? demanda Candice, que voulez-vous dire? Je ne comprends pas!

- La nuit de notre mariage, répondit le roi, je vous ai donné ma parole de ne pas vous embrasser, de ne pas vous toucher avant que vous sollicitiez mes caresses. J'avais l'intention de tenir cette promesse, Candice. Vous m'avez dit que je devais conquérir votre esprit et c'est ce que j'étais déterminé à faire!

Candice se rendit compte qu'il parlait au passé et elle se mit à trembler plus encore.

- Mais maintenant, continua le roi, je ne peux plus tenir cette promesse. Cette première nuit, lorsque vous étiez endormie, j'ai compris que n'étiez pas seulement très belle, mais aussi que vous incarniez tout ce qu'un homme peut désirer.

Candice se sentit parcourue d'un grand frisson, tandis que Terrence continuait.

- Pour la nuit, dans la grotte, lorsque vous avez mis votre bras autour de moi, je me suis senti réconforté et soulagé, mais aussi plein d'une vigueur nouvelle. J'ai su alors que je vous aimais comme je n'avais jamais aimé aucune autre femme.

- Oh Terrence... dit-elle tendrement.

Candice prit une longue inspiration et leva les yeux vers son époux.

- Depuis ce moment-là, dit-il, je n'ai cessé de songer à vous. Vous êtes présente dans chacune de mes pensées et dans chacune de mes actions!

Il fit une pause puis reprit :

- Durant ces jours de combat, je me demandais toujours ce que vous me conseilleriez de faire, et j'ai essayé d'agir de façon que vous soyez fière de moi. Vous êtes si jeune Candice, si innocente, si inexpérimentée! Et pourtant, vous avez rempli ma vie et je sais maintenant que je ne serais rien sans votre amour!

Il se détourna d'elle aussi brusquement qu'il l'avait fait tout à l'heure et fixa la fontaine de la cour.

- J'ai peur de détruire la confiance que vous avez en moi, dit-il d'une voix étrange, mais c'est seulement parce que je vous aime trop, Candice, que je ne peux pas continuer à essayer de ne séduire que votre esprit et de prétendre que votre corps ne m'attire pas jusqu'à la folie!

Sa voix devint grave.

- Je ne suis pas anglais, je suis né au pays du soleil. J'ai essayé de vous expliquer que l'amour est pour moi un feu inextinguible que je ne peux contrôler.

Il y eut un silence mais Candice ne pouvait parler. Il lui semblait que la pièce entière était inondée d'une lumière dorée. Elle se sentait incapable de faire un geste. Elle pouvait à peine respirer et le roi reprit.

- C'est pourquoi, je suis venu vous demander de m'accepter près de vous comme un véritable époux; sinon, je vous quitterai immédiatement!

Le roi eut un petit rire avant de poursuivre :

- Il m'est impossible, ma très belle, de rester allongé à côté de vous dans un lit sous prétexte que nous sommes mariés mais sans jouir de mes droits de mari. Je sais que je ne pourrais pas vivre sous le même toit que vous sans vous toucher, sans vous faire mienne! Je vous désire, Dieu m'est témoin, je vous désire tant! Et je vous aime!

Puis il dit fermement :

- A vous de choisir! Si vous me demandez de rentrer à Greum, je vous obéirai! Mais je vous supplie de me délivrer de ma promesse et de me laisser vous montrer la profondeur de mon amour!

Candice tremblait et elle avait si fort crispé ses mains que ses doigts étaient devenus tout blancs. Elle savait qu'il attendait une réponse et savait ce qu'elle voulait dire, mais elle n'arrivait pas à parler! Enfin d'une voix timide, qui contrastait avec la fierté de la sienne, elle murmura :

- La nuit dans la grotte vous avez dit que vous vouliez jeter vos décorations. J'ai pensé que lorsque vous... viendriez me rejoindre, je vous en donnerais une autre.

- Oui, si c'est là votre souhait, répondit le roi.

Elle sentit l'indifférence dans sa voix, comme s'il pensait qu'elle cherchait à détourner la conversation.

- La décoration que je voulais vous donner, dit Candice, s'appelle... un baiser pour le roi!

Pendant quelques instants, il resta figé. Puis il se retourna vers elle et elle vit ses yeux brillant dans son visage complètement transformé.

- Est-ce vraiment cela que vous vouliez? demanda-t-il, oh ma femme chérie, est-ce vraiment ce que vous vouliez dire?

Candice leva son visage vers le sien.

- J'ai tant rêvé de cet instant, dit-il d'une voix rauque et sa bouche prit enfin possession de la sienne.

Lorsqu'il sentit les lèvres de Candice frémissant sous les siennes, qu'elle frissonnait de tout son corps et qu'elle se pressait contre lui, ses baisers furent plus ardents et passionnés. Il semblait à Candice que le palais vacillait autour d'eux, puis il disparut complètement. Tout ce qu'elle avait pu imaginer d'un baiser de son mari bien aimé ne ressemblait aux sensations délicieuses qui l'avaient envahie lorsqu'il avait mis ses lèvres sur les siennes et que sa langue se mit à fouiller sa bouche. Elle répondit au baiser du roi sans savoir comment la langue se mit à caresser celle du roi et le désir les embrasa.

Ils étaient au sommet d'une montagne dominant le monde; un homme et une femme seuls. Comme le roi la serrait de plus en plus contre lui, ils finirent par ne plus sentir qu'un seul et même corps et elle eut l'impression qu'il lui serait impossible de subir plus longtemps cette extase sans mourir! Jamais une femme n'avait eu cet effet sur lui et Dieu savait qu'il en avait embrassé beaucoup des femmes. C'était sa femme légitime, celle qui lui avait sauvé la vie, celle qui avait sauvé Maxence, celle qu'il désirait plus que tout au monde. Il leva la tête pour la regarder mieux encore.

- Vous êtes belle! dit-il d'une voix émue, tellement belle!

- Je vous aime, Terrence...

- Suis-je en train de rêver ou est-ce la réalité?

- C'est la réalité, vous le savez bien.

- Avec votre esprit et votre corps?

- De tout mon être. Il n'y a rien en moi qui ne soit pas vôtre!

Il prit le bras de sa femme et ils marchèrent ensemble dans le long couloir du palais jusqu'aux patios où se trouvait la chambre de la reine juste à côté de celle du roi. Lorsqu'ils arrivèrent près des quartiers de la reine, il y avait des gardes qui leur ouvrirent la porte. Il entra dans la chambre avec elle.

- Je vais aller me rafraîchir dans mes quartiers, le voyage a été long et je suis plein de poussière...

- D'accord, Terrence. Je vais aussi m'apprêter pour notre nuit...

Il sourit et il se pencha et l'embrassa légèrement sur les lèvres.

- A très bientôt, ma reine chérie.

- A tout de suite mon roi d'amour, dit Candice en souriant.

Le roi se retourna pour sortir de la chambre. Candice fit venir Dorothea qui ordonna aux autres bonnes de lui faire couler un bain dans la grande salle de bain à petit carreaux roses et mauves. Il y avait des arcades dans la grande salle et la baignoire était construite dans le plancher au milieu.

Dans la chambre, Dorothea était en train de brosser les cheveux de la reine qui portait un peignoir en soie rose.

- Votre Majesté est très heureuse, dit Dorothea.

- Le roi est de retour, Dorothea, sain et sauf! Et il a pu sauver le pays, grâce à vous et Tomàs.

- Je suis très heureuse d'avoir pu aider Sa Majesté et Maxence...

- Attendez-vous à des remerciements officiels ...Ce que vous avez empêché, ce n'était pas une mince affaire...

- Nous avons fait notre devoir patriotique et c'est surtout grâce à vous et à votre gentillesse...

- Oh Dorothea...

- Si vous étiez hautaine et égoïste et méchante... J'aurais trouvé un autre moyen pour prévenir le roi... car c'était l'avenir du pays qui était en danger...

- Ne pensons plus à tout cela... c'est du passé. Le roi est de retour! Et je suis heureuse!

- Votre Majesté est très heureuse et...

Mais elle s'arrêta, comme si elle hésitait pour continuer sa phrase.

- Oui? continua Candy.

- Que Votre Majesté me pardonne... mais... hésita Dorothea.

- Oui Dorothea...?

- Eh bien vos draps le lendemain de votre nuit de noces n'étaient pas tachés... Alors... à moins que je me trompe complètement sur vous, ça veut dire que le roi et vous n'avez pas consommé votre union...

- Dorothea, je vous fait confiance et vous connaissez tout ce qui se passe dans ma vie pour le moment... Tout ce que je peux vous dire que le roi est de retour et que tout va bien à présent.

- Vous avez appris que l'ambassade de France a fermé? Et que l'ambassadrice qui attendait le retour du roi ce soir-là, a dû se résigner à quitter les lieux en ayant échoué sa mission...

- J'ai appris pour l'ambassade de France et j'étais très heureuse bien sûr. Merci encore pour votre aide.

- Merci à vous d'avoir sauvé le pays, Votre Majesté.

Dorothea lui avait fait un chignon décontracté et elles allèrent ensemble dans la salle de bain, où d'autres bonnes arrivèrent pour la laver dans l'eau parfumée. Il y avait de la mousse... La jeune reine prit son bain et lorsqu'elle en sortit, deux bonnes tenaient une grande serviette absorbante... Dans la chambre, sur le grand lit, Dorothea avait déposé une robe de nuit en soie naturelle rose et transparente. Les bonnes l'aidèrent à enfiler la robe de soie rose qui était longue avec des manches légèrement bouffantes. Elle s'assit devant la coiffeuse et Dorothea lui brossa longuement les cheveux, pendant que les autres bonnes nettoyaient la salle de bain.

Terrence était dans la salle de bain avec son valet Alistair, qui était revenu avec lui, qui l'avait aidé à se débarrasser de son uniforme et lui avait fait couler un bain chaud. Il pouvait se détendre. Tout semblait aller bien. Sa belle reine l'aimait. Il avait réussi à sauver sa petite nation et son rêve le plus cher s'était réalisé, sa femme qui lui avait fait perdre la tête... Il se lava, sortit de la baignoire, se lava et puis son valet l'aida à se sécher et il se rendit dans la chambre et il enfila un peignoir en soie bleu turquoise. Ses cheveux étaient encore humides.

- Prêt, Votre Majesté ? demanda Alistair en souriant.

- Vous ne m'avez pas dit comment vous aviez rabroué la comtesse...

- Vous pensez encore à elle?

- C'est ma femme que j'aime, Alistair...

- Quelle bonne nouvelle!

- Je voulais rompre avec elle, vous savez? C'est la seule raison pour laquelle j'ai accepté de la voir pendant ma lune de miel... Vous aviez raison, on ne poursuit pas deux lièvres à la fois... Et je me suis rendu compte que depuis l'arrivée de ma femme... j'étais moins intéressé par la comtesse... et apprendre qu'elle faisait partie d'un complot pour me kidnapper... La reine aurait pu se moquer de moi, mais elle m'a soutenu et encouragé, vous ne pouvez pas savoir combien je l'ai aimée à ce moment-là... Bon, je vais aller rejoindre ma femme...

- J'espère que cette fois-ci vous ferez mieux...

Alistair faisait allusion au fait qu'il n'avait rien fait pendant sa nuit de noces. Candy et lui n'avaient rien dis mais le personnel proche était au courant, bien entendu, étant donné que les draps du lit royal étaient sans tache. Le roi ne répondit pas et il sortit de sa chambre suivi par son valet qui l'accompagna jusqu'à la porte de la chambre de la reine qui était juste à côté de celle du roi. Le roi frappa.

- Entrez! Entendit-il.

Il tourna la poignée de la porte de la chambre de la reine et il entra. Elle était assise sur le grand lit de style mauresque très beau. Elle se leva à son entrée. Le roi s'approcha d'elle et il arriva à sa hauteur et il s'arrêta. Il plongea son regard océan dans celui émeraude de Candice, qui semblait excitée et pressée en même temps. Il se pencha pour prendre ses lèvres, doucement, tendrement. Sa langue explorait la bouche de sa femme qui répondait à son baiser avec passion. Ils avaient les yeux fermés. Le roi enleva son peignoir. Candy regarda son torse. Le baiser avait allumé tous les sens de son corps... Elle enleva sa robe de nuit en soie. Ils étaient tous les deux dans leur costume de naissance. Le roi l'emmena sur le grand lit, il la coucha et se coucha à côté d'elle. Il prit ses lèvres, en douceur, la caressa, il l'embrassa au cou... Candice sentait tout son corps s'embraser de désir, elle laissa son mari la guider. Il était heureux d'avoir sa belle, tendre et innocente épouse dans ses bras, il était ravi de lui montrer l'art de l'amour physique. Le feu inextinguible s'était aussi allumé en lui. Il n'avait jamais désiré une femme comme il désirait la sienne, mais il devait y aller doucement car elle était innocente, avait-il seulement déjà eu une jeune fille innocente? Non, on lui envoyait toujours des femmes expérimentées pour qu'il apprenne et il avait appris. C'était maintenant à son tour de passer cette connaissance à sa chère et tendre épouse.

Elle était un peu nerveuse, elle aimait tout ce qu'elle était en train d'éprouver, elle savait que c'était un pas important à franchir et qu'elle devait se donner complètement... Le roi fut très tendre, elle supporta la douleur de la pénétration lorsqu'il prit son innocence, doucement, tendrement et il l'emmena au sommet de l'extase...

Beaucoup plus tard, Candice bougea contre l'épaule du roi. Le coquillage de nacre brillait au-dessus d'eux dans le clair de lune.

- Êtes-vous heureux? demanda-t-elle dans un murmure.

- Je ne savais pas qu'un tel bonheur existait, répondit-il. Mais il y a une question, ma chérie que je veux vous poser.

- Laquelle?

- Avez-vous touché les étoiles, ma tendre?

- J'avais l'impression que nous en faisions partie tous les deux...

- Et vous ai-je emmenée dans les profondeurs des mers?

- Vous le savez bien! répondit-elle. C'était plus merveilleux... plus magnifique encore que le rêve...

Elle poussa un long soupir et cacha son visage contre lui.

- J'entends les rossignols, dit-elle.

- C'est mon cœur qui chante, répondit le roi. Ici, c'est un palais pour les amoureux. Nous y vivrons le printemps et l'été. A Greum, uniquement l'hiver!

- Vraiment? C'est merveilleux!

- Vous le désiriez, Candice?

- Oh oui! Parce que j'ai l'impression que c'est un lieu enchanté comme le palais de la Belle au Bois dormant.

Terrence l'attira plus près de lui et sentit son corps très doux contre le sien.

- Et maintenant, ma Belle au Bois dormant est réveillée! Comment ai-je pu croire que les Anglaises étaient frigides!

- Je pense qu'on a essayé de vous influencer par une méchante sorcière...

- Je voudrais m'excuser encore pour l'autre soir, de vous avoir laissée pour aller voir la sorcière...

Elle remarqua qu'il n'avait pas hésité pour traiter son ancienne maîtresse de « sorcière »... C'était bien une sorcière en fin de compte, car malgré toute sa beauté, elle était prête à trahir son amant et faire annexer son pays...

- Pourquoi l'avez-vous vue, Terrence? Pourquoi m'avez-vous laissée pour aller la voir? Ça ne pouvait pas attendre?

- Je voulais lui dire que je n'aurai plus besoin de ses services...

Candice se releva pour bien le regarder.

- Vous parlez sérieusement?

- Je vous aime, Candice, je pense que je vous ai aimée dès le moment où j'ai posé les yeux sur vous. Je ne pensais qu'à vous faire plaisir.

- D'où notre sortie clandestine la veille de notre mariage... Merci beaucoup, Terrence, je me suis vraiment beaucoup amusée et surtout d'avoir voulu vous débarrasser de la sorcière...

- Les circonstances ont fait que je n'ai jamais fini notre conversation...

- Je pense qu'elle a compris en ne vous voyant pas revenir. Vous lui avez dit de partir, mais elle a voulu vous attendre, elle voulait mener son plan jusqu'à la fin...

- Toute cette histoire est terminée et le pays est sauvé. Et j'ai ma femme chérie dans mes bras...

- Vous n'êtes pas choqué... que je vous aime... tant et que je me sois tellement abandonnée?

Après un moment, le roi embrassa ses cheveux.

- Nous ne pouvons rien faire ensemble qui soit choquant, mon ange, puisque le feu de l'amour qui nous brûle est pur. Nous nous aimons, non seulement avec nos corps mais aussi avec nos esprits.

- Il est difficile de voir ou finit l'un et où commence l'autre...

Le roi sourit tendrement.

- On ne peut pas séparer des deux lorsqu'on est amoureux. Et je suis amoureux de vous, ma chérie. Comme vous, c'est la première fois que cela m'arrive!

- Est-ce vrai? Absolument vrai?

- Je vous jure que je ne savais pas que l'amour pouvait être aussi magnifique, aussi parfait!

- Il faudra que vous m'appreniez beaucoup pour que vous ne soyez pas un jour lassé de moi...

- Cela ne se produira jamais. Non seulement parce vous êtes la personne la plus désirable au monde, mais aussi parce que votre esprit m'a déjà inspiré mes plus belles actions!

Il posa ses lèvres sur son front et continua :

- Je ne pourrai jamais réaliser tous mes projets sans votre aide Candice, C'est quelque chose que je n'imaginais pas avoir à dire à une femme, mais je vous le dis parce que c'est la vérité. J'ai besoin de vous!

Il fit une pause puis reprit d'une voix grave;

- Dans la grotte, lorsque vous me teniez dans vos bras et que j'ai posé mon visage contre votre poitrine, vous n'étiez pas simplement ma femme mais aussi ma mère en même temps qu'un enfant. Vous été tout ce que je désirais depuis longtemps. La femme idéale dont tout homme rêve mais qu'il n'espère plus trouver!

Il embrassa ses yeux avant de continuer.

- Je vous aime, je vous désire, ma merveilleuse femme et je vous adore!

Candice sentit les larmes lui monter aux yeux. Il attira son visage vers le sien et ses lèvres prirent possession des siennes. Son corps entier frissonnait contre lui. Encore une fois, il l'emmena vers les étoiles et dans les profondeurs de la mer... là où ils n'étaient plus qu'un.

Le lendemain matin, ils se réveillèrent très tard dans les bras de l'un et l'autre. Candice était très fatiguée, ce qui la surprit. Elle était en général plus matinale que ça...

- Bonjour mon amour, dit le roi tendrement.

- Bonjour, Votre Majesté, dit Candice d'une voix ensommeillée.

- On dirait que vous avez encore sommeil...

- D'habitude je suis debout plus tôt que ça...

- D'habitude vous ne passez pas toute la nuit à faire l'amour à votre mari...

Candy ne put s'empêcher de rougir.

- Vous êtes en train de rougir, n'est-ce pas? Vous êtes tellement innocente...

- Après hier soir, je ne me sens plus très innocente...

- J'aime votre candeur, ma reine, vous portez bien votre nom, Candice.

- Je devais rencontrer les gens du village devant la grille...

- Vous êtes la reine, ma chérie, vous faites vos propres horaires... on dira au peuple de revenir à l'heure qui vous conviendra le mieux...

- Je peux faire ça? Je peux continuer à dormir, pendant qu'ils attendent? Mais...

- Mais bien sûr, ma chérie... je vais envoyer un message pour le peuple, ne vous en faites pas. Reposez-vous...

Candy avait l'air réticente, mais elle était tellement fatiguée...

- On m'a toujours dit quand je grandissais, continua le roi, lorsque je demandais si mon père dormait : « Le roi ne dort pas, il se repose. » Le peuple ne vous en voudra pas si vous vous reposez... vous le verrez quand vous vous réveillerez, ou cet après-midi...

- D'accord, Votre Majesté, dit Candy en s'endormant, vous m'avez épuisée hier soir!

Le roi la regarda en souriant, comme il l'aimait. Il alla s'apprêter dans sa chambre où son valet Alistair l'attendait.

- Bonjour Votre Majesté, dit Alistair.

- Bonjour Alistair...

- Votre Majesté a passé une bonne nuit?

- Une très bonne nuit. Et la reine est toujours endormie... Il faudra dire au peuple qu'elle ne sera pas en mesure de le voir ce matin...

- J'ai appris qu'elle est très aimée par le peuple et le personnel...

- Je le sais et sans elle, nous serions à la merci de la France... Et je l'aime encore plus pour ça... C'est absolument merveilleux d'être amoureux, Alistair! C'est la première fois de ma vie que je suis amoureux et c'est de ma femme!!!! Je ne me suis jamais senti aussi bien!

Alistair sourit. Le roi et la reine s'aimaient et la méchante sorcière n'était plus dans le portrait. Il aida son roi et fit envoyer le message au peuple que la reine se reposait et qu'elle verrait le peuple plus tard.

Le Capitaine Salazar s'assura que tout était en ordre, surtout depuis la tentative d'assassinat contre la reine, il était devenu très méticuleux et ne laissait plus n'importe qui s'approcher de la reine. Il en était amoureux et il allait la protéger avec sa propre vie s'il le fallait.

Le roi prit son petit déjeuner, pendant que ses officiers lui faisaient une mise à jour sur la situation dans tout le pays. Le calme continuait... Il en profita pour se reposer après toutes les épreuves et la révolution avortée... Il alla dans la bibliothèque pour lire un peu.

Candy se réveilla quelques heures plus tard. Sa nuit d'amour et l'épuisement de ces derniers jours, elle ne dormait pas bien pendant tout le temps ou le roi était parti. Dorothea arriva pour voir si elle était réveillée. Candy se leva. Dorothea lui tendit un peignoir en soie et l'enfila et se rendit dans la salle de bain. Dorothea regarda le lit et vit que les draps étaient finalement tachés de sang! Elle eut un très grand sourire et elle appela les autres bonnes pour changer les draps pendant que la reine se lavait. Elle alla aider la reine dans la salle de bain.

Lorsque la reine descendit prendre son petit déjeuner tardif, qui était plus un déjeuner, le roi vint se joindre à elle. Il l'embrassa sur le front.

- Finalement debout, ma chérie? dit–il en souriant.

- Finalement, j'ai dû me forcer à me lever sinon j'allais continuer à passer au lit pour le reste de la journée...

- Vous êtes la reine, vous pouvez vous permettre une journée de congé... Vous avez fait du très beau travail jusqu'à présent. Qu'en dites-vous? Une journée de congé pour notre reine chérie?

- A l'occasion de votre retour, votre Majesté, je peux prendre une journée de congé... demain, car les gens se sont préparés pour me voir aujourd'hui...

- Et vous êtes généreuse en plus! N'ai-je pas de la chance?!

Elle sourit. Ils mangèrent ensemble et ensuite ils allèrent tous les deux à la grille voir le peuple et le capitaine Salazar et tous les gardes autour du roi étaient sur le qui-vive à tout moment. Le peuple était ravi de voir le roi accompagner la reine et heureux de le voir de retour. Il fit un petit discours pour faire part de la situation politique du pays au peuple. Le peuple était heureux et ravi d'apprendre que la tentative des français avait lamentablement échoué et que leur pays restait souverain.

CANDICE ET LE ROIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant