Chapitre 18

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   Bakugo sentit que la serviette froide qui était posée sur son front commençait à glisser petit à petit. Il la prit dans sa main pour la retirer complètement. Depuis combien de temps dormait-il ? Il soupira avant même d'ouvrir les yeux, il entendait sa mère s'esclaffer toute seule dans la cuisine. Vraiment, cette femme lui tapait sur les nerfs. Il décida de se lever, se sentant légèrement mieux, en tout cas mieux que ce matin.

   Il balança ses jambes sur le côté de son lit. Il n'était vêtu que d'un simple tee-shirt et d'un jogging gris. Sa tête tourna un peu mais il fit comme si il n'avait rien senti. Il fallait vraiment qu'il aille s'entrainer. Il n'était pas allé aux terrains hier soir et lorsqu'il constata l'heure sur son réveil, il se rendit compte qu'il n'irait pas aujourd'hui non plus. Il pensa amèrement à Uraraka, peut-être que ses baisers auraient pu lui redonner plus de forces où au moins de la fougue.

   Mitsuki s'esclaffa de nouveau dans la cuisine. Bakugo fut soudainement intrigué. Certes sa mère avait de nombreux défauts, mais la folie n'en était pas un. Il se hissa finalement sur ses jambes et il lui fallu quelques secondes pour voir moins flou. Il était vraiment très affaibli.

   Lorsqu'il descendit les marches de l'escalier et qu'il s'apprêta à rentrer dans la cuisine, une des assiettes de sa mère passa devant lui... flottant toute seule dans les airs. Était-ce encore les effets de la fièvre ?!

— Ahahahahah ! Mitsuki, arrêtez, vous aller me faire mourir de rire !

   Le sang de Katsuki ne fit qu'un tour, il franchit les quelques centimètres qui le séparait de la pièce constatant avec stupeur que Ochako se tenait à côté de sa mère, les larmes aux yeux et se tordant de rire sous les pitreries de la blonde. En effet, Mitsuki s'amusait à jeter tels ou tels épices et ingrédients dans la poêle, curieuse de ce que le résultat allait donner.

— Bakugo ? S'exclama la brune en remarquant sa présence.

   Elle s'éloigna automatiquement de la femme et prit une position plus convenable. Elle fit le tour du comptoir pour venir se placer face à lui.

— Oi mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Demanda le blond, encore sous le choc de la scène à laquelle il venait d'assister.

   Soudain, il eu l'impression de recevoir comme un coup de marteau en pleine tête et il trébucha sous la fatigue. Uraraka se précipita sur lui, comblant les derniers centimètres qui les séparaient pour se glisser sous son épaule. Elle plaça une main sur son torse et son autre bras derrière son dos pour le soutenir. Elle n'avait jamais vu son camarade dans cet état.

   À ce contact, le coeur de Bakugo ne battit que plus vite et il se demanda si la brune l'avait sentit. Ses joues se teintèrent un peu.

— Lâche-moi je n'ai pas besoin de toi !

— Tais-toi.

   La brune tira un des tabourets de bar pour que Katsuki puisse s'y asseoir et ne le lâcha qu'une fois qu'elle fut sûre qu'il ne tomberait pas à nouveau.

   Mitsuki en resta bouche bée. Elle qui croyait connaitre son fils, elle qui croyait avoir vu toutes les facettes du petit homme blond qu'elle avait mis au monde et élevé, voilà qu'elle découvrait quelque chose de nouveau : comment Katsuki se comportait avec le sexe opposé. Ochako l'avait touché, son fils ne l'avait pas rejetée et pire, elle avait vu comment il l'avait regardée, comment il s'était légèrement appuyé sur elle, signe qu'il lui faisait confiance.

   Bien que Katsuki ne lui parlait que très rarement de sa vie privée, elle en était sûre à présent. Cette fille là était bien celle dont Bakugo lui avait parlé. Elle en oublia presque la casserole qui brulait derrière elle. Ces deux-là avaient l'air tellement contradictoires. Elle semblait si douce, gentille et aimante alors que Katsuki n'était que violence, insultes et émotions fortes. Bien-sûr, elle connaissait son fils et connaissait également toutes ses qualités et faiblesses. Elle savait que cette femme en ferait bientôt parti.

À force d'entraînement [kacchako]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant