Chapitre 13

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   Comme elle l'avait prédit la veille, Uraraka se leva avec d'énormes cernes sous les yeux et pour cause : elle n'avait finalement par fermé l'oeil de la nuit. Si cette journée s'était terminée lorsqu'elle avait rejoint sa chambre la première fois, elle aurait bien fini par s'endormir, mais après ce que lui avait fait Bakugo dans la cuisine, son cerveau était passé en mode surchauffe.

   Elle avait beau avoir retourné la situation dans tous les sens, elle ne comprenait toujours pas pourquoi Bakugo avait fait cela. Si ça avait été comme une déclaration d'affection, il ne se serait pas enfui comme ça par la suite et surtout... peut-être que ce crétin lui aurait adressé la parole aujourd'hui.

   Parce que depuis qu'ils avaient mis les pieds en classe ce matin, Katsuki ne lui avait même pas adressé un regard, et encore moins une parole. Bien-sûr, elle ne s'était pas du tout attendue à ce qu'il se jette sur elle devant tout le monde pour l'embrasser, l'enlacer, ou quoi que ce soit d'autre. Mais depuis qu'ils s'entrainaient ensemble, cela était devenu chose courante qu'ils échangent des regards, un peu comme un moyen de communication. Mais là, rien du tout. Katsuki s'obstinait à garder les yeux rivés sur ses cours.

   En fait, si le blond ne levait pas la tête, c'était surtout parce qu'il était lui aussi perdu dans ses pensées. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris bon sang ? Lui qui n'avait jamais été intéressé par autre chose que ses objectifs de super-héros en venait à divaguer en classe pour penser à sa camarade féminine. Mais ce qui l'énervait le plus, c'était le fait... qu'il avait aimé ça. Il avait aimé la façon dont Uraraka avait gémi dans sa bouche, la façon dont elle avait enroulé ses jambes autour de sa taille, comment elle s'était agrippée à lui pour ne pas s'envoler et surtout comment elle avait répondu à son baiser. Pourquoi avait-il fallu qu'elle y réponde ? Tout ce qu'il avait voulu c'était souffler un bon coup, évacuer cette sorte de tension qu'il sentait entre eux, mais il n'avait jamais pensé le faire de cette manière là.

— Putain... bougonna-t-il entre ses dents.

— Oi, Katsuki, ça va ? Demanda Eijiro en chuchotant, à quelques centimètres de lui.

— Ferme-là, répondit-il. Je réfléchis.

   Machinalement, Bakugo releva la tête vers la source de ses réflexions. Kirishima suivit le regard du blond avant de comprendre ce qui tourmentait son ami.

— Oh d'accord ! Je vois...

— Ferme-là je t'ai dit. Tu ne vois rien du tout, va crever.

   Eijiro rigola discrètement avant de reporter son attention sur le cours et Bakugo se dit qu'il devrait certainement en faire de même.

***

   Uraraka allait imploser. Elle avait rapidement mangé avec ses amies, bien qu'elle n'ait pu avaler grand chose, tant elle était plongée dans ses réflexions. Au diable Bakugo ! Même si cela n'allait certainement pas lui plaire que Ochako raconte ce qu'il s'était passé, elle avait l'impression de devenir folle et des avis extérieurs ne pourraient pas faire de mal. Alors qu'elle avait réussi à tenir sa langue tout le long du déjeuner, elle tira rapidement ses amies dans les toilettes avant de les enfermer à double tour.

— Ochako ? Interrogea Momo. Est-ce que ça va ?

   Son visage trahissait son inquiétude et lorsque Uraraka tourna la tête pour voir son reflet dans le miroir, elle se dit qu'elle avait une mine effroyable. Momo, Kyoka et Mina la regardait attentivement, comme prêtes à écouter ce qu'elle avait à leur dire.

— Attendez une seconde, précisa Ochako en sortant son téléphone de sa poche.

   Elle rechercha rapidement sa dernière amie dans ses contacts et appuya sur le bouton permettant de faire un appel vidéo. Elle posa ensuite le portable en équilibre entre deux lavabos, de sorte à ce que Kocha puisse voir l'ensemble des autres personnes présentes.

À force d'entraînement [kacchako]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant