7 septembre 1048
Une nouvelle froide journée s'abattait sur Evola... Le Borée soufflait sa colère, faisant vriller les vitres et portes de la Résidence d'Avalon. L'Été avait touché à sa fin et l'automne approchait, dans le froid et l'obscurité.
Debout dans son bureau, Lord d'Avalon observait silencieusement une fenêtre qui offrait une splendide vue sur la Cité du Soleil, Aldora. Il n'avait guère changé en ces quelques mois, même s'il semblait plus atteint, plus souffrant. Sa vie approchait doucement à son terme et il doutait honnêtement de voir un prochain été se lever sur l'Empire Asférien. Il y a tant de choses qu'il aurait apprécié faire, connaître, avant de rejoindre les Limbes auxquelles il était destiné. Cette fatalité de la mort, il y pensait encore et encore sans se lasser, essayant d'y trouver un sens, une signification, parfois même un échappatoire. Avait-il peur de cet instant qui, seconde après seconde, se rapprochait ? Oui, bien sûr qu'il en avait peur. Il redoutait cet instant plus que n'importe quel autre moment de sa vie. Quinze années s'étaient passées depuis qu'il avait planté les pieds au sein de cette Résidence et pas une seule heure ne s'écoula sans qu'il ne sente, au fond de lui, les conséquences de ses actes. La douleur infligée par l'Inquisiteur de Duros, le cruel châtiment de la Doyenne, les visions du Père, du Faiseur de Cauchemars et de l'Arpenteur. Chacun de ces instants était profondément gravé dans sa tête, dans son corps.
Perché au bord d'une fenêtre, serrant son inséparable canne avec une force surprenante, les yeux gris de Lord d'Avalon ne lâchaient pas le ciel. Son visage couvert de cicatrices, vieillit de dix ans en quelques mois, ses cheveux blanchis par l'âge, ses mains perdant de leur force d'année en année. Cet état e décrépitude le dégoute et l'intrigue en même temps. Comment résister à l'incroyable attrait qu'à la perspective d'une mort prochaine alors que, depuis toujours, il fut éduqué en ayant l'image d'une vie fastueuse et longue à souhait ? Un sourire sarcastique apparaît sur ses fines lèvres, tandis qu'il fait demi-tour, quitta la fenêtre pour s'asseoir à son bureau, attablé sur ses éternelles Chroniques. Il espère les finir, passer à un autre stade de sa vie, évoluer. Avant que ne vienne la croisée des chemins, qu'il ne se retrouve face aux Scruteurs. Cet instant approche, il le sait.
Plongé dans ses pensées, comme à son habitude, le Lord entendit toutefois un bruit en bas. Sentant ses muscles se raidir, il tendit l'oreille. Deux de ses domestiques étaient présents, que se passait-il ? Lord d'Avalon entendit la porte d'entrée se refermer et une jeune voix féminine parler.
- ..jour, je viens parler avec Lor... Daan... icile avant-hier par un... ecteurs.
Fronçant les sourcils, Lord d'Avalon entendit les paroles de cette jeune fille se perdre dans le brouhaha du vent. Puis il entendit la voix de son domestique proposer à cette personne de monter.
Alors que, selon le bruit, deux personnes s'approchaient de son bureau, Lord d'Avalon se pencha sur ses Chroniques pour achever l'un des chapitre. Brisant le silence, trois coups furent donnés à la porte. Des invités, donc.
Avançant tel un félin, Lord d'Avalon ouvrit la porte pour voir une semi-Lubari en tenue de voyage accompagnée d'un homme qu'il reconnut immédiatement. Le sang du Lord se glaça, croyant pendant un instant avoir été découvert. Mais il se constitua un masque de bienveillance, souriant doucement aux deux nouveaux-venus.
-Bonjour. Que puis-je pour vous ? Demanda-t-il d'un ton presque paternel.
Ce fut la jeune fille, visiblement la meneuse des deux, qui prit la parole en parlant à toute vitesse comme si elle était pressée ou encore inquiète.
-Bonjour je suis désolée de venir vous déranger Lord Avalon mais nos recherches a la capitale nous on mené ici auprès de vous. Daan Surion à été tué avant hier chez lui nous étions venu lui poser des questions sur le groupe d'hommes qui en aurait après les protecteurs.. Il en savait trop apparemment et un message que j'ai mis du temps à trouver il disait qu'une autre Perosnne risquait aussi de subir le même sort, un noble étranger..
Par ce fait, nous avons revu une liste de quatre personnes récemment anobli ici dont vous faisiez partit.Après ces paroles, la jeune fille reprit son souffle sans lâcher le Lord du regard. Ce-dernier ne put s'empêcher de remarquer l'anneau étrange que le compagnon de la jeune femme portait. Il connaissait cet objet et cela ne l'enchentait aucunement. Sans faire un commentaire, il hocha la tête. Les propos de la jeune femme avaient attiré son attention et il était clair qu'ils avaient à discuter. Elle traquait les Hommes-Oiseaux ? Lui le faisait depuis dix ans. Ainsi, leur secret n'était pas si bien caché que ça...
Lorsqu'elle eut terminé, il hocha la tête et ouvrit la porte de son bureau d'un geste rapide, serrant sa cane avec force.
-Entrez. Il y a des choses dont il vaut mieux parler à l'abri des regards. N'ayez crainte, je ne vous veux aucun mal. Nous avons beaucoup à parler...
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Chroniques d'Avalon
FantasyAldora. Capitale de l'Empire Asférien. L'une des plus belles des cités humaines. Depuis le manoir de Lord d'Avalon, cette ville semble parfaite, épurée, pleine d'harmonie et de tranquillité. Et dire qu'à peine cinq ans auparavant, cette cité était a...