La lourde porte de chêne de la résidence Avalon claqua fortement lorsque le maître des lieux la referma d'un geste puissant et semblant exaspéré. Un serviteur de la maison, nommé Andros, approcha de son seigneur un verre de vin à la main.
-Dure journée Monseigneur ?
Lord d'Avalon hocha la tête l'air absent. Il tenait toujours son inséparable canne à la main et semblait fatigué et débordé.
-C'est exact mon cher Andros. Mais je devais m'acquitter d'une tâche qui, bien que dérangeante, était nécessaire. Mais n'en parlons plus ! Cette tâche est accomplie, je veux l'oublier.
-Je n'en parlerai plus Monseigneur.
Le serviteur sourit. Tout le personnel de la maison ignorait totalement l'identité réelle de Lord d'Avalon. Ils le prenaient simplement pour un philanthrope un peu trop occupé, voyageant beaucoup et traitant de nombreuses affaires. Personne ne soupçonnait qu'il avait voyagé d'un monde à l'autre afin d'achever un démon potentiellement gênant.
Lord d'Avalon poussa un soupir de soulagement en voyant le calme de sa résidence. Même s'il avait eu du mal à s'y accoutumer, il aimait cet endroit qui lui offrait le calme, le luxe et le repos donc il avait besoin. Il n'avait qu'une demi dizaine de personnes à son service, qu'il payait grâce à une mystérieuse fortune sortie de nul part, mais il avait confiance en chacun d'entre eux. L'or cousait des bouches plus efficacement que n'importe quelle dague, Lord d'Avalon l'avait apprit à ses dépend lors de ses débuts dans la vie bourgeoise d'Aldora.
-Monseigneur ?
Andros était revenu, une missive à la main. Elle portait un sceau étrange que Lord d'Avalon n'avait jamais vu. Une sorte de torche brisée en deux par une épée. Andros tendit la lettre au Lord en poursuivant d'un ton presque inquiet :
-Nous avons reçu cette lettre ce matin Monseigneur. J'ai passé toute ma vie à Aldora parmi la cour impériale et ce sceau m'est totalement inconnu malheureusement. Peut-être le connaissez-vous ? Une famille noble de l'endroit d'où vous venez Monseigneur ?
Lord d'Avalon ne répondit pas. Un membre de la Garde Noire aurait-il sentit son passage en Akashurr ? Impossible ! Jamais les sept ne s'aventurent aussi loin dans le terres désolées du monde qui les a vu naître.
Le sceau était d'une matière étrange. Ce n'était pas de la cire mais il était d'une teinte vermeil presque surnaturelle. Lord d'Avalon tira une fine lame destinée à ouvrir ses lettres de sa poche et en lu le contenu rapidement.
Lord d'Avalon,
Je suis la Comtesse Lizzie Bathory, Comtesse de Duros. Vous ne me connaissez sûrement pas mais en revanche, je vous connaît fort bien. J'ai entendu dire que vous habiteriez non-loin d'Aldora dans une résidence solitaire. Afin de faire plus amples connaissances et de parler de vos projets, de vos intentions à la cour impériale, je viendrai ce soir-même accompagnée d'une amie à moi.
É.B.
Lord d'Avalon relut la lettre une seconde fois. Il n'avait jamais entendu parler d'une Lizzie bien que le nom Bathory lui soit étrangement familier. Sa vie courait sur plus de trois millénaires, il avait rencontré des milliers et des milliers de mortels. Cependant, il était curieux de rencontrer cette femme d'apparence si singulière. Il plia la lettre et la mit dans la poche de son costume.
-Andros ? Nous avons de la visite aujourd'hui. Préparez deux chambres à l'étage avec tout le nécessaire s'il-vous-plaît.
Andros ne réagit pas pendant quelques secondes puis finit par hocher la tête. Lord d'Avalon comprenait son étonnement. C'était probablement la première fois qu'ils recevaient de la visite dans la résidence depuis cinq ans. Lord d'Avalon était toujours resté très casanier et solitaire même parmi la cour impériale.
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Chroniques d'Avalon
FantasyAldora. Capitale de l'Empire Asférien. L'une des plus belles des cités humaines. Depuis le manoir de Lord d'Avalon, cette ville semble parfaite, épurée, pleine d'harmonie et de tranquillité. Et dire qu'à peine cinq ans auparavant, cette cité était a...