𝑳'𝒆𝒏𝒗𝒐𝒍 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒍𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏𝒔.

6 2 0
                                    

J'ouvre l'enveloppe et j'y trouve un bout de vie, un bout de temps et un bout de cœur, tous étalés sur une feuille à l'odeur du cèdre.

Un jour, quand le soleil avait refusé de me réchauffer les veines, un être en or, aussi fragile que du verre est venue s'asseoir près de moi
Drainé de chaos, de respirer, de me battre comme si j'allais gagner
Ma seule réalité les tics sur une montre

Elle m'avait aimé en un instant
Un seul regard en ma direction et elle avait embrassé tout mon être
Une cage thoracique qui protégeait mon cœur affaibli

Et comme un débile, ivre de sa dorure
Je me suis noyé avec toute la volonté qui me restait dans son regard coloré
En elle, j'avais vu ma rédemption, mon refuge, ma bonté
Un miroir brisé dont l'image m'émerveillait
Peut-être en la laissant me chérir, je ne connaîtrais plus de malheur ni de peine

J'ai retrouvé mon chemin sur les lignes gravées de ses paumes et dans la forme de son sourire éclatant
J'ai trouvé l'affection maudite qui m'est échappée dans la douceur de ses câlins et la férocité de ses "je t'aime"

Je l'ai aimé un instant après
Je l'ai aimé en slow motion
J'ai fixé mon regard perdu dans le sien et j'ai vu la vérité, sa réalité, son empire en clarté

J'ai aperçu ma mort me quitter le temps que je chutais pour elle
Et c'était avec un cœur enchaîné et les émotions désespérées que je m'y suis accroché à ses rires et à ses folies

Elle faisait naître en moi une liberté sauvage et une tendre stabilité
Je l'ai aimé tout doucement, délicatement, mémorisant ses paroles handicapées avec attention

Elle m'avait gravé dans sa peau comme un tatouage
Toute fière, elle parlait de moi au vent
Et la vie semblait se retenir, l'écouter attentivement
Le monde semblait se ralentir pour la pureté de ses mots
Comme si l'univers ne voulait plus s'acharner sur moi
Comme s'il la croyait
Comme si j'étais enfin digne de l'air que je respirais

Et je me voyais pour la première fois sous un nouvel angle
Elle m'a prise tout entier pour me cacher dans la chaleur de son âme soyeuse

Cette créature au charme troublant
M'avait touché comme une plume et j'ai vu le paradis les yeux fermés

Elle a peint les flammes de ma rage en bleu
Les blessures de ma peine en blanc
Elle s'est ancrée dans les profondeurs de mes abysses et de mes tourments
Elle, la lumière qui m'éclairait le chemin
Elle me tiendrait la main et je la suivrai en enfer si elle le voudrait

Irrationnellement, je lui écrirais sans cesse mon amour sur papier, car si elle désire voir le monde brûler
Je le brûlerai pour elle

Et si elle désire couper la lune en deux, je le ferai pour elle
Et si elle cherche un refuge, je serai son chez elle

Et si au fin fond de notre vie, elle désire revivre
Je lui prendrai la main et on refera le tour d'une vie en un instant infini.

«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant