𝑳'𝒆́𝒕𝒊𝒏𝒄𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒏𝒐𝒊𝒔𝒆𝒕𝒕𝒆.

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Ça m'a frappé d'un coup ton odeur
L'odeur de ton absence
Je t'ai perdu morceau par morceau
D'abord fut l'étincelle dans tes yeux noisette
Puis ton sourire, ta colère, ton cœur
Puis fut le dernier battement de ton cœur qui résonne encore dans mes oreilles
Comme une cloche damnée
Mais jamais la chaleur de ton âme n'a su me déserter
Tu es resté dans un coin de mes pensées
Me chantonner la vie

Mais ce qui m'a frappé aujourd'hui, ce qui m'a heurté dans mes tripes fut vraiment l'absence de ta présence
Parce que d'un coup, je me suis rappelé de ce que ça faisait que tu sois à mes côtés
Ça a mis ma journée en pause
Je suis partie te chercher frénétiquement dans mes pensées
Pour me rappeler à quoi tu ressemblais dans ce moment-là
Et je ne sais pas ce qui m'a le plus tué
Le fait que je t'ai imaginé ou l'intensité de ton écho en moi

Je t'ai perdu petit à petit
Une part à la fois
Comme si je pariais avec la mort, la suppliant pour plus de temps contre une étincelle, contre un sourire, contre un cœur

J'ai foiré mes calculs, je l'admets
J'ai crû avoir le temps de parler de ce dernier regard furtif
Mais elle a emporté ma mémoire de tes jolis yeux
Ta détermination, de ne jamais céder à la faiblesse a fait que tu as pu effleurer mon cœur avant ton départ et arracher le peu de stabilité que j'avais
Tu étais loin de moi, très loin même et j'ai quand même pu ressentir le moment précis de ton départ

C'était un mauvais jeu, un jeu perdu d'avance d'essayer de garder un cadavre quand l'âme ne désirait plus de rester
J'ai eu tort, c'était tordu de vouloir te garder pour l'éternité
Alors je remue dans mes souvenirs pour me rappeler de ta voix qui m'expliquait comment couper une rose de son lit sans se faire mal
Mais le plus important était comment il était possible de garder quelques épines parce que tout ce qui est beau fait mal
Et tout ce qui vit est éphémère

J'aurai dû t'écouter plus longtemps quand tu m'expliquais qu'on pouvait être la pire personne qui existait, mais aussi la meilleure

Je t'ai écouté, je l'ai toujours fait
Et aujourd'hui, je n'aime pas vraiment le fait que c'est moi qui parle
Ton silence ne m'est pas facile, du tout

Dans le jardin de mes souvenirs t'y est
Sourire tendre sur les lèvres, assis paisiblement sur l'herbe fraîche, parsemé de fleurs de jasmin et de feuilles vertes
Là-bas t'y est au creux de mon âme, caressant délicatement mes plaies qui ne savent pas cicatriser
Murmurant des histoires à une enfant agitée, troublée par le monde
Là-bas, on y est ensemble, je joue avec ta main rugueuse et tu me berces de rêves féroces.

«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant