𝑨̀ 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒆𝒓𝒔 𝒍'𝒆́𝒗𝒆𝒏𝒕𝒂𝒊𝒍.

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À travers l'éventail,
Un art ambulant,
Un être pleurant, chagrinant son âme d'enfant,
Des yeux qui rient des joies et qui cachent des mystères

La pluie s'abattait violemment sur la vulnérabilité de nos corps,
L'espoir qui s'échappait de l'organe le plus palpitant,
L'humanité, un slogan pour un show comique,
Oui, la vie continue, la chair arrachée
On fait semblant mais on s'attache et se déchire

Cupidon la bête de l'histoire,
Aucune belle sous son charme,
Qu'il se tire sa flèche en pleine poitrine

Les fontaines gluantes du miel des menteurs,
Un ciel qui se couvre et se cache de nos bêtises,
Des sauvages qui ont su embellir tout ce qui nous rend hideux

Je fuis d'un été à l'automne, comme un vent qui change de direction,
Rêvante d'une autre atmosphere où ceux qui m'aiment, m'aiment vraiment, où la solitude est atrocement accompagnée

Je cherche mon livre infini et mon thé à la braise,
Devant la fenêtre, un spectacle somptueux,
Un peu de vie et de beauté dans cette agonie étouffante

À travers l'éventail et ce clin d'oeil timide,
Une écrivaine qui bat son encre et qui sait s'éterniser de la réalité
Une melodie mélancolique,
Des notes sanglantes,
Je voulais la sauver du feu qui l'engloutissait et elle, moquante me disait sans hésiter
Que nulle flamme n'osera s'approcher
Que c'était ses cendres qui se réanimaient pour protéger leur souveraine de leur passion dévorante

Tellement élégante derrière son éventail levé
Et sa main gantée
Une valise de livres et un royaume de songes,
Entourée de serpents elle maniait leur poison comme s'il était le sien

À coté de la cheminée, des lettres brulées et d'autres écrites,
Personne n'osait déranger le calme qu'elle dégageait
Et je me croyais folle en étant la seule à voir ses tourments danser charnellement
Son sourire trompeur et moi habitée d'une rage méconnaissable,
Car je lisais sa peine comme si je lisais ses livres, entre les lignes et minutieusement attentionnée au sens caché,
Je restais proche et elle me semblait si loin avec son air désinvolte,
Elle me parlait et je buvais d'une ivresse soyeuse,
Elle m'offrait un monde effroyable que j'acceptai les bras ouverts, le cœur désireux

À travers l'éventail,
Une personne que moi seule je croyais pouvoir voir,
Une personne habitée de tourments destructifs,
Qui ne se laissait pas engloutir par les ténébres des temptations.

«12 𝑺𝑨𝑰𝑺𝑶𝑵𝑺 𝑫𝑬 𝑴𝑰𝑵𝑼𝑰𝑻.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant