Chapitre 31

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Je me réveille avec un énorme mal de crâne ainsi que l’incapacité totale de bouger. J’ouvre doucement les yeux mais tout reste totalement noir. Je crois que j’ai les yeux bandés.

J’essaye de bouger mais mes mains sont prisonnières ainsi que mes jambes. La seule chose que je peux dire, c’est que je suis assise et morte de peur.
Je ne suis pas du genre à avoir peur pour rien mais je viens de quitter la maison sans dire à personne où j’étais et je viens de me faire kidnapper par je-ne-sais-qui.
Alors oui, autant vous dire que je suis dans une belle panade.

- Enfin debout, Princesse ? Tu en as mis du temps, dis-moi…

Je ne réponds rien. Je reconnais facilement la voix de la femme qui m’a parlé la dernière fois. Je bascule ma tête de droite à gauche et d’avant en arrière en essayant de reprendre mes esprits.

- Ne me réponds pas, surtout…

Je rigole entre mes dents et je crois que je suis réellement en train de l’agacer.

- Bon, tu n’as pas l’air très communicative.

Soudain, ma vue me revient. La dame rousse se tient devant moi, le bandeau à la main.

- Tu me veux quoi ? demandé-je sans aucune politesse.

- Ce n’est pas très poli, tu sais, de ne pas vouvoyer les gens que l’on ne connait pas, répond-elle en se rapprochant de moi.

Je rigole de plus belle. On dirait clairement une folle.

- Ah parce que toi tu prends la peine de me vouvoyer ? Laisse-moi rire. Je répète ma question ; que me veux-tu ?

Mes yeux changent de couleurs et je me sens étrangement puissante, je ne sais pas pourquoi.

Alors que c'est totalement moi qui suis prisonnière et sans défense face à cette femme.
Je ne sais pas ce qu'il me prend, de me la jouer comme ça, on va dire que c'est l'adrénaline.

- Ce n’est pas toi qui poses les questions ici, commence-t-elle un peu énervée. Mais je vais te répondre quand même. Tu m’intéresse beaucoup Cassiopée Hargreeves.

Je m’étouffe légèrement.

- Pourquoi ?

Elle fait tourner entre ses doigts l’un des petits couteaux qui sont habituellement collés à ma ceinture de cuisse. Elle se cure même les ongles avec.

- Eh ! Arrête de faire ça c’est dégeulasse ! dis-je en essayant de bouger.

- Calme-toi, Princesse.

Personne n’a le droit de m’appeler comme ça, non mais je rêve ! Ai-je l'air d'une quelconque princesse ?

- Pourquoi ? demandé-je une nouvelle fois.

La rousse lève les yeux vers moi et me regarde, étonnée que je hausse la voix.

- Tu es très puissante et tu fais partie de la Shadow Academy, alors…

- Mais je ne suis absolument pas la plus puissante de mes frères et sœurs et de mes amis. Pourquoi moi ?

La femme plante ses yeux noirs dans les miens et je ressens un frisson le long de mon dos.

- Tu es plus puissante que ce que tu crois Cassiopée, tu ne t’en rends juste pas compte… Laisse-moi te guider dans le droit chemin, et ensemble, nous pourrons former une équipe plus puissante que la Shadow Academy ET la Umbrella Academy réunis. Joins-toi à moi.

J’esquisse un sourire et bascule ma tête en arrière.

- Et ça fait quoi si je refuse ? demandé-je sans la regarder.

Elle s’étouffe avec sa boisson et me regarde d’un air encore plus perçant qu’avant.

- Ah parce que tu comptes refuser ? demande-t-elle en s’approchant dangereusement de moi avec mon couteau dans sa main.

- Je pense. Je ne vois as ce que j’ai à gagner mis à part perdre ma famille, mes amis, dis-je en haussant un sourcil.

- De toute façon, je ne te laisse pas le choix, dit-elle en s’accroupissant devant moi.

Soudain prise d’un élan de courage -ou de stupidité, appelez ça comme vous voulez- je lui crache au visage.

- J’ai.Dit.Non, dis-je en grognant.

La femme me regarde perplexe et essuie son visage avec dégoût.

- Et moi je t’ai dit que tu n’avais pas le choix, dit-elle en plantant mon couteau dans ma jambe.

J’hurle de douleur et la regarde rageusement.

Merde, qu'est-ce que ça fait mal !

- Je pourrais te torturer comme ça pendant des jours, mais on n’a pas le temps pour tes gamineries. Soit tu te joins à moi, sois tu meurs, toi ainsi que ce… « Cinq ».

Je me redresse à l’entente de son prénom. Je veux la supplier de ne pas le toucher, pas un de ses cheveux, mais je me retiens.

- Fais ce que tu veux, j’en ai rien à foutre, dis-je en plongeant mon regard désormais noir dans le sien.

Elle essaya de ne pas paraître surprise mais elle n'a apparemment jamais appris à contrôler ses réactions.

- Tu bluffes.

- Pas le moins du monde, vous avez dû vous tromper sur la personne, dis-je en souriant.

Alors non, en vrai elle avait tout juste. C’est simplement que je ne veux pas lui montrer que je tiens à lui, sinon elle se fera un malin plaisir de l’utiliser pour arriver à mes fins, ce dont je n’ai absolument pas envie.

Je ne pensais pas qu’elle me croirait si vite.

- Je n’aime personne, personne ne m’aime, alors faites de moi ce que vous voulez, je ne manquerai à personne et personne ne me manquera.

Sur ces -belles- paroles, elle enfonce un deuxième couteau dans ma cuisse et je hurle de nouveau.

Mais merde !

- Ton cas va être plus compliqué que ce que je pensais, dit-elle en se levant.  Tu vas rester là jusqu'à accepter ma proposition. Bien évidemment, tu n’auras rien à manger ou à boire, jusqu’à ce que tu comprennes qu’il n’y a aucune autre issue que de te joindre à moi. Et je compte tout de même rendre une petite visite à Cinq, ne sait-on jamais...

Je ne réponds rien et ferme doucement les yeux.

- Dès que tu seras prête à me rejoindre, reprend la rousse, tu n’as qu’à crier bien, bien fort que tu es d’accord. Les murs sont épais ici, alors crie très fort.

Elle enfonce un troisième couteau dans ma jambe et je hurle de plus belle. Elle sourit sadiquement et s’éloigne de moi, claquant la porte blindée derrière elle.

Je suis vraiment, vraiment, vraiment dans la merde.

The Shadow Academy [Five Hargreeves] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant