The Shadow Academy [Five Hargreeves]

Chapitre 20

- J'en ai marre de toi, tu sais ça ?!

- Crois-moi, moi aussi j'en ai marre de toi !

Cinq et moi sommes (pour changer, tiens) en train de nous gueuler dessus.

- Nan mais sérieux tu fais vraiment chier, continue-t-il en faisant de grands gestes. Tu as fait tomber mon café !

Frère redescends, ce n'est qu'un café.

Cinq sort de la cuisine et se dirige dans le salon, où Allison, Klaus, Sam, Ben et Rick sont assis.

- Ce n'est qu'un café Cinq, calme-toi ! dis-je en le suivant dans le salon.

Il se retourne vers moi, la rage aux yeux.

- Tu ne sais pas à quel point c'est important le café le matin ! dit-il en me pointant du doigt.

J'éclate de rire.
Cinq me regarde comme si je venais d'insulter ces ancêtres.

Je détourne le regard, toujours morte de rire, vers mes amis et famille qui ne perdent aucune miette du spectacle.
Je peux même voir Allison me faire un clin-d'œil.

- Arrête de rigoler, bécasse !

Je me stope net et avance dangereusement de lui.

- Ça va barder, on devrait peut-être les séparer avant que Cinq finisse six pieds sous terre, nan ? demande Sam.

Allison rigole.

- Nan, laisse-les, c'est leur manière à eux de se dire « je t'aime », dit-elle en se laissant tomber sur le sofa.

J'arrive enfin à la hauteur de Cinq et le pousse violemment mais pas trop.

- Tu as dit quoi ? Répète ? dis-je, plus qu'énervée.

En vrai, je ne le suis pas du tout, mais j'adore voir la petite lueur de frayeur passer dans ses yeux bleus.

- Tu as fait tomber mon café ! Tu aurais pu t'excuser, quand même !

Je m'arrête devant lui et souris comme une psychopathe.

- Bien fait, tu n'avais qu'à pas me pousser, dis-je en reprenant un peu mon calme.

Cinq me regarde.

- De toute façon, je te déteste ! dit-il sans bouger.

Allison lève les yeux au ciel. Sam rigole et Klaus crie : « personne ne te crois, p'tit frère !».
Cinq n'y fait pas attention.

- Je te déteste vraiment, continué-je sur la même lancée que le brun. Tellement que ça pourrait être-

Je me fais couper par les trois imbéciles qui crient en cœur :

- Le vrai amour !!

Cinq, qui a sûrement oublié la présence de mes frères et des siens, se retourne vers eux exactement en même temps que moi.

- La ferme ! crié-je en chœur avec Cinq.

Allison rigole de plus belle ainsi que Sam.

C'est vrai que vu de l'extérieur cette situation était un peu drôle je dois l'avouer : voir deux gosses de seize ans se gueuler dessus parce que l'un a renversé le café de l'autre. Voir qu'ils se crient dessus pour rien et qu'ils se tournent autour plus qu'autre chose. Pour couronner le tout : on a fait les mêmes gestes et dit les mêmes choses exactement en même temps, comme si on était des robots programmés.

Et j'ose dire que je ne ressens rien pour ce gros con.

Oh si si, je ressens bien quelque chose : de la haine.

Cinq lâche un petit cri de rage et se téléporte je ne sais où. Je lâche un cri semblable au sien et pars rageusement vers ma chambre.

- Cass, ne va pas dans-, commence Sam.

- Ta gueule ! le coupé-je depuis le couloir.

- Au moins je t'aurais prévenu... dit-il en rigolant.

Je débarque dans ma chambre comme une furie et ouvre la porte violement.

- Putain, mais tu es partout ! crié-je en voyant Cinq dans ma chambre.

Eh oui, ce con dors ici et je dois me faire à l'idée que se ne sera jamais plus ma chambre à moi toute seule.

- Je vais où je veux la voleuse de café ! dit-il en croisant les bras sur sa poitrine.

Je claque la porte et retourne dans le salon ; le seul endroit où je peux rester en paix.

Je reviens, m'assois à l'opposé de mes amis et famille, croise les bras sur ma poitrine et boude.

Sam rigole et se rapproche de moi.

- Pas un mot, commencé-je, ou je te coupe ta langue.

Sam lève les deux mains en signe d'abdication et recule doucement.

- C'est beau l'amour, déclare Klaus en mimant des bisous dans les airs.

Je souffle et me lève.

Je ne peux donc être tranquille nul part dans cette maison ?

- Allez vous faire foutre, dis-je en sortant du salon.

J'entends tout le monde rire aux éclats.

Qu'est-ce qu'ils sont cons.

◇